“Pourquoi grimper sous un avion ?” : Domen Škofic réagit aux critiques

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Quelques jours après la diffusion de la vidéo spectaculaire où il grimpe un 8a vissé sous les ailes d’un planeur lancé à 100 km/h, Domen Škofic sort du silence. L’athlète slovène revient sur cette performance qui a fait le tour du monde… et provoqué de vives réactions dans la communauté de l’escalade.
Pourquoi grimper sous un avion en plein vol ? Ça n’a aucun sens, n’est-ce pas ?
Domen Škofic
Face aux critiques pointant du doigt le côté “show” et “inutile” du projet — certains y voyant une provocation écologique —, Domen a tenu à expliquer sa démarche dans un long message publié sur ses réseaux sociaux. Pour lui, ce projet n’était pas une simple opération marketing, mais une quête de sens et de découverte.

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“Trop vieux pour les likes”
« Quand j’ai entendu que je pouvais utiliser un planeur comme mur d’escalade, le déclic a été immédiat. Je voulais combiner deux de mes plus grands rêves d’enfance : la grimpe, qui a façonné ma vie, et le vol, une passion plus récente, mais à laquelle je n’ai jamais cessé de penser depuis que je suis petit », raconte-t-il.
L’objectif de Domen n’était pas seulement de grimper sur un planeur en plein vol, mais de voir jusqu’où il pouvait repousser les limites de la grimpe dans des conditions extrêmes : une vitesse de vent de 80 à 100 km/h, un parachute de 12 kg sur le dos, des températures glaciales et un appareil en mouvement constant : « Mon idée était de rendre la voie aussi difficile que possible compte tenu de ces conditions. Je voulais qu’au final, tout repose sur mes compétences de grimpeur ».
Avant de s’élancer dans les airs, Domen a invité Jakob Schubert, son ami et l’un des meilleurs grimpeurs du monde, à venir tester la voie alors que le planeur était encore au sol. Et même sans le vent, ni le froid, ni les secousses de l’appareil, Jakob a confirmé que la ligne était déjà redoutablement difficile. Une validation de taille, qui donnait encore plus de crédit au défi que Škofic s’apprêtait à relever.

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Loin d’une simple recherche de buzz, Domen insiste :
« Croyez-le ou non, si c’était seulement pour le show, les vues ou les likes, je ne l’aurais jamais fait. Je suis trop vieux pour ça. »
Il explique que son objectif était avant tout d’expérimenter, de repousser ses limites dans un contexte inédit : « Je voulais voir ce qui était possible de grimper dans de telles conditions, et que la réussite dépende de mes compétences de grimpeur. »
“Explorer l’inconnu fait partie de l’humain”
Domen souligne aussi le travail collectif derrière cette aventure :
« Pour réussir, j’ai dû élaborer un plan parfait avec mon pilote. Il devait ralentir dans les sections clés, puis accélérer quand les prises étaient meilleures. Cette coordination entre deux mondes — le vol et l’escalade — a été une des expériences les plus incroyables de ma vie. »

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En conclusion, Škofic appelle à replacer ce projet dans une perspective plus large :
« Je crois que le but de la vie, c’est d’expérimenter de nouvelles choses, de les partager et d’aller toujours plus loin. Par nature, nous sommes faits pour explorer l’inconnu et chercher le vrai sens des choses. Ce chemin de découverte implique des erreurs et des désaccords, mais il est essentiel à notre croissance. Je respecte ceux qui ont trouvé ça ridicule ou inutile. L’équilibre entre les opinions, c’est aussi ce qui nous fait avancer. »

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