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Portrait : Jules Marchaland, l’ultra force tranquille

Jules dans le crux de "Le bruit de l'acid" 9b | © Yullen Calleja Ordiz

À tout juste 24 ans, Jules Marchaland détonne avec son style atypique, fonçant de voies extrêmes en blocs puissants avec ses lunettes de vitesse, le tout dopé à l’acidcore (son style musical favoris). Il incarne cette nouvelle génération de compétiteurs qui retournent au cailloux en roulant littéralement sur tous les projets qu’elle entreprend. Cette génération aussi qui semble avoir souffert d’un trop plein d’entrainements et de pression compétitive. Comme Janja, Brooke et Adam, Jules trouve dans la grimpe en extérieur un sens à sa pratique. Un moyen de se retrouver soi-même aussi. Car dans la compétition ils ont pu avoir le sentiment de s’oublier en incarnant peu à peu les espoirs des autres plutôt que d’incarner leurs propres désirs.

Entre pression compétitive, doutes pour rester professionnel et projets extrêmes, Jules s’est livré à nous avec sincérité, une bière à la main et la cuisson de ses poivrons à surveiller. Portrait à lire en écoutant une playlist d’Acidcore conseillée par notre intéressé.


L’appel irrésistible de la falaise | © Yullen Calleja Ordiz

Jules ne sort pas de nulle part. Vice champion de France de difficulté 2024 et 2025, vainqueur du Sélectif équipe de France de Difficulté du 25 mai 2025, il évolue également sur le circuit international depuis 2022 et européen depuis 2018 en tant que jeune. Ses résultats sont même dans la moyenne haute, mais il est facile d’être invisibilisé dans une équipe de France où le niveau a explosé.

Classement circuit international pour Jules Marchaland @IFSC

Sponsorisé par Petzl, il fait aussi partie de la team d’athlètes qui apportent un renouveau à la marque Millet. La marque de chaussons Unparrallel et le site spécialisé Chullanka le soutiennent également dans ses ascensions.

Pur produit de l’école niçoise, il a été nourrit à la falaise et galvanisé par les entraînements sur pan. Comme souvent pour les jeunes prodiges, l’appel du large se fait sentir s’ils veulent progresser et se faire une place. Mais la concurrence est rude dans le milieu et Jules doit encore faire ses preuves pour vivre convenablement de sa vie de grimpeur.

Run de finale pour Jules lors des championnats de France 2024

« J’ai signé ce pacte de faire moins de falaise pour grimper à haut niveau en compétition »

Tu es originaire de Nice, un gros vivier de très forts falaisistes, pourquoi être allé à Grenoble ?

Depuis l’été dernier j’habite à Grenoble, alors que oui, de base je suis à Nice. Mais je me suis dit, en vrai la compète j’en fais à peu près bien mais pas assez bien. Si j’ai envie d’en faire mieux il faut que je passe toute ma vie autour de ça, pour faire comme tous les autres font en fait.

Parce qu’avant ma vie à Nice bah c’était hyper chouette. Y’a le cadre de vie, y’a tous mes potes d’enfance, y’a ma famille mais en termes de salle et de structures pour s’entraîner disons que c’est pas nul mais c’est pas assez bien pour faire que ça.

Tu t’entraines comment là-bas ?

En 2024, j’étais coaché par Victor Larzul, un entraîneur du pôle France. Je me suis entraîné pour faire de la compétition. Donc, je faisais beaucoup de séances de diff, pas mal de volume en début de saison, c’est-à-dire des séances avec des doublettes, des triplettes, du volume de bloc.

En gros, tu brasses des prises à mort pendant les séances. Et j’aime beaucoup faire du panneau pour l’entraînement. Pour moi, c’est la manière la plus ludique de s’entraîner.

La plus old school aussi.

La plus old school aussi, oui. Et franchement, faire du panneau, c’est la base. Tu es avec tes collègues, tu forces, tu mets un run, tu te poses, tu cales un bloc. C’est hyper chill.
J’ai toujours eu la doctrine que tant que tu grimpes et que tu utilises ton corps pour faire quelque chose qui se rapproche de l’escalade, ça sert à quelque chose pour ton entraînement.

Après, quand tu vas faire des trucs spécifiques, etc…, tu vas t’orienter vers d’autres choses. Mais moi, globalement, ce que je veux, c’est mieux tenir les prises, mieux fermer le bras.

Parle nous un peu du fameux « Street Wall » de Grenoble

C’est Mejdi et Paul qui ont créés ce pan. Ceux qui veulent venir payent un petit abonnement, pas grand-chose, histoire de juste payer le loyer. Comme ça, Mejdi et Paul ne perdent pas d’argent.
C’est à 5 minutes à pied de chez moi et tu as tout le temps des gens qui sont forts et motivés. En termes d’émulation, c’est génial. Tu vas au street, tu n’es jamais déçu. Même quand tu es pas en forme, tu t’amuses, tu es avec tes collègues, tu écoutes du son.

Franchement, c’est la base.

Tu es toujours un killer sur la Kilter ?

La Kilter, je n’en fais pas énorme là parce que c’est quand même traumatisant pour les doigts. Et cette année, j’ai senti que j’avais les doigts fragiles. Mais j’en faisais beaucoup quand j’étais à Nice parce que c’était le meilleur truc qu’on avait.

Ce n’était pas trop dur de mettre la falaise de coté pour t’entrainer pour la compétition ?

Vu que j’ai un coach de compète bah tu vois la falaise c’est un peu mal vu parce que forcément tu te fatigues, tu t’abîmes la peau, tu fais pas des trucs spécifiques pour la compète.
Je me privais un peu mais en même temps j’acceptais totalement ça parce que j’étais venu ici pour faire de la compète tu vois.

Et quand j’ai signé ce pacte de faire moins de falaise pour grimper à haut niveau en compétition, le coach m’a dit ouais par contre la falaise tu peux en faire mais pas trop. Tous les gars dans le très haut niveau qui font de la compète, ils font de la falaise qu’à une seule période de l’année sinon ils s’entraînent c’est comme ça.

Mais si tu vas dans une voie que tu kiffes, 3 jours après t’as directement envie d’y retourner. J’étais un peu frustré et tout mais j’ai accepté le fait d’être frustré pour me consacrer à la compète. Mais comme j’ai un peu tout fait pour être bon en compète en fait j’ai apporté du stress.

C’est ce que tu as ressenti lors du sélectif équipe de France de Mars à Valence ? (NDLR : avec une 7ème place Jules n’était pas certain de pouvoir intégrer l’équipe de France pour la saison 2025)

J’ai passé une compète de merde, j’ai pas aimé grimper, j’ai pas aimé comment je me sentais. Déjà 3 semaines avant, j’avais des infections urinaires tellement j’étais stressé. C’était horrible quoi et pourtant je pensais être un gars qui stressait pas par rapport aux gens que je fréquentais. J’avais l’impression d’être vraiment chill là-dessus mais en fait c’est parce qu’avant j’étais touriste par rapport à eux. Avant je faisais ma vie en falaise et puis j’allais faire des compètes et ça marchait bien.

Mais pour le faire mieux, il faut faire que ça et en fait si tu fais que ça t’es beaucoup trop stressé et c’est hyper dur à gérer. N’importe qui me dirait, bah écoute si tu veux je te conseille un psy ou un préparateur mental, mais j’ai juste pas envie de devoir gérer de la pression.

Après ce revers, tu redeviens vice-champion de France et tu gagnes le dernier sélectif de l’équipe de France, qu’est-ce qui a changé ?

Je suis arrivé aux France dans l’optique de juste aimer grimper et ne pas être tendu. Bon en général quand tu penses faire ça tu es quand même tenu haha. Mais j’ai réussi à grimper hyper relâché comme en extérieur et ça c’est super bien passé. J’ai grimpé de mieux en mieux à chaque tour. Max est vraiment très fort donc je suis très content de ma deuxième place.

Ca m’a inspiré pour le dernier sélectif et j’ai aussi eu un peu de chance sur les ouvertures. La voie de finale était vraiment très dure et ça marche bien pour moi en compétition ce genre de voies car on fait moins de mouv et y’a moins besoin de rési. J’ai essayé de ne pas me concentrer à 100% sur la voie pour pas vriller mentalement et j’ai réussi à l’aborder de la bonne manière ce qui m’a permis de poser le run pour prendre la victoire. Je suis soulagé d’être sélectionné pour les coupes du Monde et j’ai trop hâte.

Tu ne ressens pas de pression avec tes projets en extérieur ?

En extérieur déjà t’as pas un truc imposé à grimper tu vois. Genre tu vas dans une voie, si elle te plaît pas bah tu vas dans la voie d’à côté ou dans d’autres secteurs. T’es 100% libre.

Mais des fois on peut s’enfermer dans des projets et commencer à se mettre la pression

Ouais mais ça c’est toi qui as choisi de le faire tu vois dans ton projet tu peux en vouloir qu’à toi même. Pour la compét’, peut-être aussi, personne nous force à en faire. Alors que tu vois t’essaye un projet et si tu vois que tu stagnes bah hop tu vas ailleurs en faire un autre. Ou même juste profiter de grimper sur du beau caillou n’importe où avec des potes. Tu fais ce que tu veux, quand tu veux, où tu veux c’est un peu le truc le plus libre de grimper dehors quoi, c’est la base.

C’est bien d’avoir des jeunes comme toi qui montre aux nouveaux pratiquants l’importance d’aller grimper dehors

J’ai un peu été élevé là-dedans. C’est Cédric Lo Piccolo, un fort grimpeur falaisiste niçois, qui m’a coaché quand j’ai commencé à grimper bien autour de 13-14 ans. C’est grâce à lui que j’ai beaucoup grimpé en falaise et que j’ai aimé ça. C’était un peu comme mon modèle de l’époque et c’est lui qui m’a offert cette vision là de l’escalade.

Pour moi c’est ça l’escalade, et le plastique t’en fais pour t’entraîner ou pour faire de la compét’. Pour les nouveaux grimpeurs, l’escalade c’est le plastique et la falaise t’as le droit d’y aller que quand t’es fort en plastique. C’est un peu bête.

« Désormais pour pouvoir en vivre il faut faire des 9b+ » 

Tu penses que c’est plus facile de faire carrière en compétition ou en extérieur ?

La compét’ il faudrait être très bon tout le temps mais une fois que t’es très bon tu peux l’être tout le temps. A tout moment tu fais une bonne saison de compét’, tu fais deux finales dans l’année et ton compte Instagram et ta notoriété explosent. A ce moment-là les marques payent mais en même temps ça met une pression en plus dans ta vie alors que toi tu veux juste faire de l’escalade et serrer des prises.

Alors que la falaise je sais que je pourrais être capable de faire deux 9a par semaine pendant un an si je pouvais que voyager et faire tout ce que j’ai en tête. Mais en même temps si tu fais des 9a tu restes un peu « personne » dans l’échelle haute mondiale. Désormais pour pouvoir en vivre il faut faire des 9b+ et ceux qui font des 9b+ ils y arrivent parce qu’ils font que ça de leur vie et qu’ils peuvent se permettre de faire que voyager et passer 100 séances dans un projet.

@Yullen Calleja-Ordiz

Tes sponsors ne te poussent pas à faire des résultats en compétition ?

Ils sont bien plus contents de me voir faire des croix dehors que de faire la 15ème en compét’. Imagine demain je prends ma place en coupe du monde et je fais 15ème, entre guillemets, c’est très bien mais en même temps un mec qui fait 15ème en coupe du monde personne le voit. Aujourd’hui pour sortir du lot dans la compét’ c’est extrême. Pour moi en tout cas je vois ça comme un truc inatteignable.

« Pour moi c’est indécent la progression qu’il y a eu en 3 ans, c’est monstrueux. »

Tu trouves que c’est lié au niveau général des compétiteurs qui a vraiment explosé ou au style d’ouverture qui ne te convient pas ?

J’ai fait ma première coupe du monde de difficulté en 2022 et je trouve que c’est indécent comment le niveau a monté entre 2022 et 2024. Tu vois en 2022 j’ai abordé les compét’ d’une manière assez décontractée parce que pour moi c’était un truc nouveau, j’avais pas du tout d’espérances. Je m’étais ramené aux compét’ en France juste pour voir mes collègues. Au final je me retrouve en coupe du monde et je fait 15ème.

Pourtant je ne faisais jamais de simulations lors des entrainements en salle. Juste de l’entrainement et des boucles de rési alors qu’aujourd’hui je fais tout le temps des simulations et je me sens à la rue. Pour moi c’est indécent la progression qu’il y a eu en 3 ans, c’est monstrueux.

Un effet des jeux olympiques tu penses ?

Ouais les JO ça a mis un méga boost à tout le monde. Ça se voit à l’international mais ça se voit aussi au national. Pour moi le niveau qu’il y avait cette année au sélectif, il y a 3 ans on était 3 à l’avoir, et je pense que c’est pas un ressenti qui est démesuré mais tout le monde est surboosté. Aujourd’hui il y a plein de gens qui ne font que s’entraîner et faire que ça pour être fort. C’était le cas avant aussi mais je pense que c’était moins prononcé.

@Jan Novak

Comment tu expliques l’explosion de ton niveau en extérieur ?

En vrai mon niveau n’a pas explosé ni en bloc ni en voie. Je suis juste allé dans des trucs qui me convenait. Je suis pas du tout technique ni souple. Y’a plein de styles ou je suis vraiment mauvais j’en suis conscient. Les voies qui me plaisent pas je les fait pas. Je sais qu’il y a plein de 8c qui vont me demander bien plus de temps que certains 9a.

Certaines voies j’arrive à les marger en force c’est à dire que je monte pas ou peu en rési. Par exemple, Beyond tu fais une approche rando du coup t’es pas pété, après tu fais le premier pas de bloc qui est pas facile mais vu que t’es pas pété et que c’est mon style, je le tue. Et après ça t’arrives à un excellent repos avec un genou. Je sais pas du tout me reposer pendu sur des prises mais là c’est un vrai vrai gros repos avec le genou. Vu que t’es pas trop monté en rési parce que t’as fait « que un bloc », ça fait que j’arrive à rester dans un état où je suis pas entamé. Puis après tu restes dans cet état là, où t’es jamais trop dans le mal, et du coup t’as jamais trop besoin de te reposer.

Dans cette configuration là je peux marger les voies en force sans trop monter en rési. Mais par exemple, une voie comme Papichulo ou une voie très longue et endurante qui est pas forcément extrêmement dure, ça va me prendre énormément de temps si ce n’est que je serais jamais capable de la faire.

« Ma manière d’être dans la vie c’est aussi ma manière de grimper » 

En fait tu es quelqu’un qui se connait très bien et qui cible les projets fait pour lui

C’est ça, je sais exactement comment je fonctionne. Moi je dis toujours, on grimpe comme on est. Ma manière d’être dans la vie c’est aussi ma manière de grimper. Tout ce que je fais dans la vie je le fais le plus rapidement possible. C’est à dire que j’essaie d’être efficace. Quand tu rentres chez toi et que t’as 15 minutes pour faire à manger, prendre ta douche et manger en même temps, bah j’arrive un peu à le faire de manière sur-efficace. Ma grimpe c’est pareil.

Un peu comme Adam Ondra, j’apprends très très vite les méthodes. La plupart des voies dures que j’ai faite je les ai fait en 5 jours. Donc soit je plis vite les voies soit j’abandonne vite parce que je vois que ça fonctionnera pas parce que je connais très bien mon corps. Ratstaman Vibrations (9b ouvert par Alex Megos à Ceuse), par exemple, je suis tombé au pas de bloc tout en haut à mon deuxième jour l’année dernière. Et je savais que même avec 10 séances de plus j’aurais fait pareil. Donc retour à l’entraînement et ça sera pour l’année d’après.

« J’ai l’impression que je joue une course contre le temps avec la liberté de faire ce que je veux quand je veux.« 

Et pourquoi tu recherches cette efficacité ? On sent comme une urgence chez toi.

J’ai l’impression que je joue une course contre le temps avec la liberté de faire ce que je veux quand je veux. Si plus tard je dois retourner travailler je n’aurai jamais le niveau car je n’aurai jamais le temps pour m’entraîner assez bien pour faire des 9b+. Je pense que j’ai envie de m’orienter que dans des trucs qui me conviennent très bien pour essayer de faire pas mal de choses à peu près cool dans mes cordes. Alors que quand t’as moins de temps tu fais moins de trucs très durs mais un peu plus de variété. Là je me dis que si j’ai pas énormément de temps dans ma vie où je peux faire que ça et bah j’ai envie d’essayer de rentabiliser ce temps pour faire des voies ou des blocs qui je sais me conviennent.

Un 9b+ qui te conviendrait ça pourrait être Excalibur (9b+ libéré par Stefano Ghisolfi à Arco en Italie) tu ne penses pas ?

Excalibur je vais y aller l’hiver prochain. Il y a un talon droit qui est très haut et très technique je pense que je vais rien comprendre haha.

 

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C’est quoi alors les futurs projets en extérieur ?

Vu que je me suis « privé » un peu de faire du bloc dehors toute ma vie, parce que les séances en bloc tu ne fais jamais de rési, j’aimerais pouvoir en faire plus.  Je pense que c’est la discipline d’escalade qui me convient le mieux. Je n’ai pas encore assez exploité le milieu.

J’ai très envie d’aller au États-Unis avec Simon (Lorenzi) dans l’idée de faire Shaolin (NDLR : 9A bloc ouvert par Sean Bailey). Quand j’ai vu le style, je me suis dit que je pourrais faire un 9A bloc dans ma vie. Alors que les autres, par exemple, Burden sur le papier tu sers juste des règles dans un panneau mais en fait c’est hyper technique en pieds. Donc je conçois moins, surtout en terme de travail c’est hyper dur. Passer 3 mois dans un bloc je suis pas capable.

Et sinon le 8C bloc flash. Ça va paraitre un peu prétentieux ce que je dis parce que j’ai pas fait beaucoup de bloc et ça n’a jamais été fait 8C bloc flash. Mais j’essaie d’imaginer que dans un excellent run dans un bloc qui me convient très bien, ça peut être possible. En tout cas je sais qu’il y a pas mal de gars qui sont sur le coup en ce moment donc c’est sûr qu’en 2025 ça va tomber.

Sinon en couenne il y a Ratstaman Vibrations en priorité et après je vois un peu au jour le jour ce qui me tente. Toute façon il y a trop de trucs qui m’excite et je sais que dans ma vie j’aurais pas le temps de tout faire. Tu peux pas finir le jeu en fait c’est illimité haha


Le lendemain de notre interview, Jules avait rendez-vous avec une marque de chaussons pour un éventuel contrat… On lui souhaite d’avoir les finances nécessaires pour continuer à repousser ses limites sur le cailloux et de nous faire rêver par la même occasion.

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