Oriane Bertone répond à toutes nos questions sur le Championnat d’Europe de Munich
Après Manon Hily et Sam Avezou, Oriane Bertone a offert à la France la troisième médaille tricolore sur ces Championnats d’Europe d’escalade à Munich.
Elle qui a fait le choix de ne pas s’aligner sur l’épreuve de difficulté, aura réussi à tenir tête à Janja Garnbret, dans le premier bloc des finales. Notre jeune Française réussira à l’enchaîner, à l’inverse de la championne Slovène. La suite de la compétition aura été très intense et le combat aura fait rage jusque dans le dernier bloc.
Pour nous, Oriane Bertone revient sur ce Championnat d’Europe 2022, et répond à toutes nos questions.
Tu montes sur le podium des Championnats d’Europe, quelles sont tes impressions à chaud ?
C’est fou ! Il y a beaucoup de travail derrière tout ça, et réussir à être présente sur une compétition de cette ampleur fait vraiment du bien !
Peux-tu revenir sur la finale ?
C’est difficile de poser une grimpe parfaite, et en compétition chaque erreur peut être fatale… On peut toujours faire mieux. Sur ces quatre blocs de finale, seulement un n’a pas été sorti, le quatrième.
Le premier, c’était deux coordos sur trois mouvements, donc super dans mon style ! Je suis tombée plusieurs fois sur le dernier mouvement au moment de ramener, pour finir par le toper proche de la fin du temps.
Le deuxième bloc a été difficile à gérer de mon côté. J’ai essayé ce qui était, je pense, la méthode prévue par les ouvreurs, que je n’ai pas réussi à faire marcher. Pas de zone dans celui-là !
Le troisième bloc s’est mieux passé. J’ai mis quelques essais à trouver la méthode de croisé, qui n’était pas facile à lire qui était un mouvement pas très naturel ! Enfin, pour couronner le tout, le dernier mouvement n’était pas si facile !
Et pour le dernier bloc, aucun top ! Il y avait une méthode à trouver après la zone, qui facilitait le mouvement suivant, mais peu l’ont essayée. Pour ma part, j’ai fait la même méthode que Janja Garnbret ou Hannah Meul, mais sans succès ! Dommage pour celui-là, j’aurais aimé voir comment le dernier mouvement marchait.
Au regard de cette compétition, on a pu voir que tu pouvais venir chercher Janja Garnbret dans certains blocs. Imagines-tu la battre un jour ?
Sur cette compétition et ces ouvertures, tout aurait été possible. On le voit en regardant les résultats, mais tout se joue sur un fil ! Janja est très forte, elle a des capacités physiques et techniques incroyables, mais comme chaque être humain, elle a également des lacunes. Peut-être un jour ?
Pourquoi avoir laissé de côté la diff et donc le test de ce nouveau combiné olympique ? Pas mal de grimpeurs le considèrent comme un entraînement pour la préparation des JO 2024 pourtant.
J’ai eu du mal à trouver ma place sur les deux dernières compétitions, j’ai donc décidé de prendre une semaine sans grimpe 15 jours avant les Championnats d’Europe. J’ai fait peu d’entraînements en difficulté, et j’ai décidé de me concentrer sur ma discipline « principale », pour mettre toute mon énergie dedans. Je ne regrette pas ce choix, j’aurais été très fatiguée et n’aurais probablement pas réussi à faire les deux disciplines à un niveau acceptable sur cet événement.
Vus de l’extérieur, ces Championnats d’Europe ont l’air d’être une magnifique compétition, es-tu d’accord avec ça ?
Ces championnats d’Europe ont été géniaux à vivre. Il y avait un monde fou, le public était à 100% derrière nous, toute l’équipe de France et les deux disciplines étaient réunies, un combiné pour finir… Tout a été incroyable, merci Munich.
Tes résultats sur la saison sont parfois en dents de scie, comment l’expliques-tu ?
Alors oui, j’ai effectivement du mal à rester constante ! Je ne saurais pas l’expliquer malheureusement, je cherche encore la réponse à cette question. Le rythme d’une année de compétition est très élevé, le stress et les décalages horaires sont difficiles à gérer et l’entraînement à côté est aussi épuisant. C’est donc probablement un mélange de toutes ces choses ! Pour quand même essayer d’y répondre, je pense qu’il me manque de l’entraînement, de l’endurance et de l’expérience. J’ai seulement deux années de compétitions seniors derrière moi, les suivantes feront l’affaire pour trouver ce qui manque 🙂
Comment va s’organiser la suite de ta saison ?
Retour à l’entraînement déjà ! Je suis à Innsbruck jusqu’au 19 août, et remonte peu après à Paris. Je participerai à la Coupe du Monde d’Edinburgh mi septembre et normalement également à la Coupe du Monde combinée du Japon en octobre !
Un dernier mot à ajouter pour finir ?
Merci à tous. Tous ceux qui me suivent et qui me poussent à devenir la meilleure version de moi-même. Merci à toi Nico, pour ta patience et ton soutien. Merci à toi Adri de ne jamais me lâcher et de me pousser à l’entraînement, même quand ça ne va pas. Merci à ma famille, et à ceux que je ne citerai pas mais qui se sentiront visés par ce message. Et bravo à toute l’équipe, parce que je n’ai pas fait ça toute seule sur ces Championnats d’Europe ! Et à bientôt pour de nouvelles aventures !!