Nouvelle répétition de « Supercrackinette » 9a+ par Sven Lempereur
Le 9a+ de « Supercrackinette » à Saint Leger tombe à nouveau, et cette fois c’est le Belge de 24 ans, Sven Lempereur, qui s’en est chargé. Le dernier Belge à en être venu à bout n’était autre que Seb Berthe en 2020 qui clippait lui aussi le relais.
Sven est revenu pour nous sur ce projet qui lui tenait à coeur :
J’ai posé les mains pour la première dans cette voie en novembre 2021. Mon objectif était de repousser mes limites en grimpe, mon niveau étant de 8c+/9a avec « pornographie » à Ceüse. Lors de ce premier trip, je n’avais clairement pas le niveau physique requis.
Par la suite, je suis revenu à quatre reprises pendant 10 jours sur le secteur de Pranania. Dès le premier trip, je suis tombé au dernier mouvement de la voie. Chaque run était donc devenu un combat mental car je savais que j’avais le niveau physique. Pourtant, je n’arrivais pas à concrétiser pour diverses raisons: des soucis de peau, de conditions météorologiques, un manque de confiance en moi, etc… De nombreux paramètres difficiles à concilier le même jour dans un même run.
Cette voie se compose pour moi en un gros 8c où il faut grimper le plus vite possible pour perdre le moins d’énergie possible. Cette première section se compose surtout de mouvements physiques sur de petites réglettes crochetantes. Ensuite il y a le premier « checkpoint » pour arriver dans un mono qui pose beaucoup de soucis à certaines personnes. Il demande une grosse fermeture de bras après 20 mouvements déjà intenses. Ce mouvement a très vite été assimilé, pour ma part, mais les soucis vont vite me rappeler à l’ordre.
Dans le milieu de la voie, après ce mono, il y a une décontraction pour la plupart des gens ce qui permet d’arriver frais à ce dernier mouvement. Avec mes gros doigts, je n’arrivais pas à valoriser ce repos. Voilà où mes hostilités personnelles commencent.
Ce dernier mouvement consiste à serrer une toute petite prise main gauche (je dirais 5 mm un peu plats) et à se ruer sur une bonne réglette main droite. Sans la décontraction je n’arrivais pas à avoir la tenue de prise nécessaire pour y arriver.
Au dernier trip, j’ai décidé de ne plus marquer de pause à ce repos. J’ai choisi la méthode la moins aléatoire possible dans cette section finale pour retirer ce paramètre chance et ça a payé. Après plus de 35-40 chutes à ce dernier mouvement, je l’ai enfin tenu.
Cet exploit ne fait qu’attiser ses envies en falaise. Il a déjà d’autres voies dures dans le viseur comme « Orbayu » (8b+/8c), une des grandes voies les plus dures au monde.
Je voudrais vraiment remercier tous les gens que j’ai rencontrés à la falaise. Je suis souvent descendu seul, sans connaître personne, et j’ai toujours été accueilli par des gens au top. Puis merci à mes potes et coachs d’entraînement…