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Mejdi Schalck sur le podium de la Coupe du Monde de Meiringen !

© Vladek Zumr

Mejdi Schalck l’a fait ! Il est allé décrocher la médaille de bronze à Meiringen ce soir, après être passé tout près de la victoire. Pour sa première participation à une finale mondiale en bloc, Paul Jenft, deuxième Français engagé, termine au pied du podium.

Une finale rebondissante !

Jamais encore une finale n’avait connu autant de rebondissements ! Le classement provisoire n’a pas arrêté d’être bouleversé tout au long de la compétition. Retour en détail sur cette finale exaltante !

Bloc 1

« Rebondissant ». Le premier bloc donnait le ton de ces finales. En effet, le premier tracé demandait aux grimpeurs de rebondir de prise en prise latéralement, jusqu’à atteindre un gros bac. Un triple jeté qui ne posera aucun problème à Tomoa Narasaki et Yoshikuyi Ogata, réputés pour leurs qualités aériennes, qui enchaînent ce bloc à vue.

Ça passe aussi pour Paul Jenft, premier finaliste à s’élancer, qui ouvre le bal des tops en réalisant le bloc en 4 essais. Pas de problème non plus pour Mejdi Schalck, qui se paye même le luxe de shunter cette coordination en optant pour une méthode statique lors de son deuxième essai.

Finalement, tous les compétiteurs valideront ce bloc, sauf l’Américain Colin Duffy, qui ne parviendra pas à tenir en compression le volume final.

Bloc 2

Les finales ont pris un tournant majeur dans ce deuxième bloc. Initialement, les ouvreurs avaient imaginé une fissure, dans laquelle il fallait littéralement jeter son poing, pour réussir à le coincer à l’intérieur. Paul Jenft, premier grimpeur à faire face au bloc, tente à de nombreuses reprises ce premier mouvement. Lors de son tout dernier essai, il parvient presque à coincer son poing à l’intérieur de la combinaison de volumes, sans toutefois y parvenir totalement.

Colin Duffy trouve alors une shunte à ce premier mouvement. Plutôt que d’essayer de coincer son poing dans la fissure, il jette directement en compression sur la prise suivante, et ça marche ! Malheureusement, il chute à la fin du bloc, ne parvenant pas à se stabiliser sur la prise finale.

Après quelques essais passés à essayer la méthode originale, Mejdi Schalck trouve à son tour la shunte avec la prise suivante. Mais comme l’Américain, il chute sur la dernière prise. Heureusement, il lui reste encore quelques secondes au compteur, lui permettant un ultime essai. Plus motivé que jamais, il parvint cette fois à contrôler la dernière prise, validant ainsi le bloc.

Notre Français prenait alors une sacrée longueur d’avance au classement, car ni Tomoa Narasaki, ni Kokoro Fujii ne parviendront à enchaîner le bloc. Cela signifiait donc qu’à l’issue de ce deuxième bloc, Mejdi disposait d’un bloc d’avance sur tous les autres finalistes !

Bloc 3

Mais dans le bloc 3, nouveaux rebondissements ! Les ouvreurs avaient cette fois décidé de mettre les méninges des grimpeurs à rude épreuve. La mise en place pour valider les quatre scotchs de départ était particulièrement difficile. Il fallait réaliser un run&jump sur le premier volume, pour ensuite redescendre doucement afin de valider correctement la position de départ, puis, réaliser un jeté pour aller à la prise suivante. Lors de son tout dernier essai, Paul Jenft trouve la solution ! La pression est à son comble dans le clan français, car les secondes défilent. Le jeune grimpeur de 18 ans parviendra à topper le bloc dans les dix dernières secondes.

Derrière, les concurrents se cassent un à un les dents sur ce départ. Malgré ses 89 départs en Coupe du Monde, Kokoro Fujii reste au tapis, passant de longues minutes à déchiffrer ce bloc. Il en est de même pour Tomoa Narasaki, ou encore Mejdi Schalck, qui comprend le mouvement de départ trop tard.

Histoire folle pour Colin Duffy ! Lors de son passage, l’Américain décidait d’opter pour une méthode plus radicale. Plutôt que de valider délicatement la position de départ, il réalise un run&jump, en touchant rapidement de ses quatre membres les quatre scotchs, et en se ruant directement sur la prise suivante. Une méthode qui fonctionne et qui le conduit directement au top. Mais suite à une réclamation, on lui demande de recommencer le bloc. En effet, d’après les juges, il n’aurait pas suffisamment validé la position de départ lors de son run&jump. Le jeune Américain, qui prenait part cet été aux Jeux Olympiques, repart donc le couteau entre les dents. Il réalise la même méthode, mais de nouveau, les juges ne lui valident pas. Enragé, Duffy ne cache pas sa colère et se lance dans un nouvel essai. Cette fois, malgré son run&jump, on voit qu’il stabilise rapidement ses quatre membres sur les prises de départ. Cette fois sera la bonne et ce troisième top lui sera accordé !

Bloc 4

À ce moment de la compétition, le classement provisoire était incroyable : les deux Français Mejdi Schalck et Paul Jenft trônaient fièrement en premières et deuxièmes positions, avec chacun un bloc d’avance sur le reste des finalistes !

Mais dans ce dernier bloc de la compétition, ils ne parviendront pas à concrétiser leurs efforts. De nouveau, ce tracé malmenait les épaules des grimpeurs. Il fallait se suspendre à bout de bras sur la première prise et engendrer un mouvement de balancier, afin d’aller de manière dynamique sur la prise suivante, tout en compressant avec la paume de l’autre main le volume de départ. Paul Jenft parviendra à réaliser les premiers mouvements, mais tombera sur la prise finale. De même pour Mejdi Schalck, qui malgré de nombreux essais pour tenter de tenir la dernière prise, n’y parviendra pas.

En revanche, les deux Japonais Tomoa Narasaki et Yoshiyuki Ogata font parler la force et enchaînent ce dernier bloc en respectivement deux et quatre essais. Pour vous illustrer l’incroyable scénario de ces finales, si Kokoro Fujii, dernier finaliste à s’élancer, toppait ce bloc, alors il remportait la compétition. Malheureusement, il n’y parviendra pas et se classera dernier des finales.

Le top 4, composé des deux Japonais et des deux Français, comptabilisait le même score : 2 blocs enchaînés et 3 zones validées. C’est donc au nombre d’essais que tout s’est joué. Avec seulement trois essais, c’est Tomoa Narasaki qui remporte cette première Coupe du Monde de la saison, devant son compatriote Yoshiyuki Ogata, qui compte 5 essais. Mejdi Schalck décroche une magnifique médaille de bronze grâce à ses sept essais. Enfin, Paul Jenft, qui ne se considère pas comme un spécialiste du bloc, termine à une somptueuse 4ème place, pour sa première finale dans cette discipline.

Les résultats complets des finales hommes :


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