Meije Lerondel: « La prochaine étape est de se fixer des objectifs en senior »
Meije Lerondel vient tout juste de décrocher son premier titre de championne du monde chez les jeunes. À Séoul, elle a réussi à exprimer tout son talent sur l’épreuve de difficulté et repart donc avec une belle médaille d’or, et de nouveaux objectifs plein la tête. Rencontre avec Meije, une jeune grimpeuse prometteuse qui n’hésite pas à tout mettre en oeuvre pour exceller.
Peux-tu te présenter rapidement avant de rentrer dans le vif du sujet ?
Alors moi c’est Meije Lerondel, j’ai 16 ans et je viens du club Devers Troyes, mais je suis au pôle france de Voiron durant la saison.
Depuis combien de temps y es-tu ?
Ce sera ma 3ème année à partir de ce mois de septembre.
Quand et comment as-tu débuté l’escalade ? Qu’est-ce qui te plaît dans le grimpe ?
J’ai commencé l’escalade lorsque j’avais 5 ans. Ma grande sœur, Saula, avait commencé un an avant moi donc j’avais envie d’essayer. Mais avant de commencer en club mon père nous avait déjà emmené en falaise.
Ce que j’aime dans l’escalade c’est la diversité de ce sport. Le fait que chaque bloc ou chaque voie ce soit des mouvements différents que tu n’as jamais rencontré avant.
Il y a quelques jours, tu remportes le titre de championne du monde en difficulté chez les jeunes, peux-tu revenir sur ce titre ?
Ce titre compte beaucoup pour moi car il est le fruit de l’entraînement et de mon engagement total ces dernières années. Il compte beaucoup également car j’ai vécu pas mal de changement durant les 3 dernières années; des changements parfois compliqués à accepter. Mais voir qu’au final, même avec du changement, je réussis à atteindre mes objectifs, ça fait vraiment plaisir.
Comment t’es-tu préparée pour cet événement ?
Pour cet événement il y a eu pas mal de sacrifices car je me suis entraînée tout l’été, je n’ai pas vraiment eu de “vacances”, il y a également tout l’entraînement qu’on a mis en place durant l’année avec mon coach Kentin Boulay et Mike Fuselier qui m’a suivi plus spécifiquement sur la diff. Et tout simplement mon mode de vie je dirais. Être sérieux sur le repos, la nourriture, la récup, etc.
Quand on est jeune, ce n’est pas trop compliqué de vivre différemment des autres et de faire ce genre de sacrifice ? Comment fais-tu pour garder cette motivation ?
Avoir une vie « différente », c’est sûr que tout le monde ne comprend pas les choix qu’on peut faire, mais j’ai toujours vécu dans ce monde car je faisais 20h de gymnastique par semaine de mes 8 ans à mes 14 ans donc c’est un mode de vie que j’ai bien assimilé. La motivation n’est forcément pas toujours au top mais dans ces moments j’essaye de toujours revenir à la question « pourquoi tu fais de l’escalade » et je fais de l’escalade parce que j’aime ça. J’essaye également de toujours revenir à mon objectif du moment.
Quand on devient championne du monde, quels sont les prochains objectifs qu’on peut se fixer ?
C’est un titre en jeune que j’ai gagné donc la prochaine étape est de se fixer des objectifs en senior.
Les JO de 2028 sont d’ores et déjà dans un coin de ta tête ou pas du tout? Si oui, quels vont êtres les prochains changements pour toi en terme d’entraînement par exemple ?
C’est vrai que les JO 2028 sont forcément dans un coin de ma tête et c’est un objectif sur long terme. Mais pour le moment il n’y aura pas de gros changement niveau entraînement.
Tu es issue d’une famille de grimpeurs, avec entre autre ta grande soeur, Saula, qui elle aussi grimpe à haut niveau. Est-ce un avantage pour toi?
C’est clairement un avantage car on s’entraide et on se comprend. On s’entraîne également ensemble donc c’est vraiment un soutient de s’avoir au quotidien.
Où et comment t’entraînes-tu? Raconte nous un peu l’organisation de tes journées / semaines quand on est une jeune sportive de haut niveau.
Je m’entraîne à voiron au pôle france. Je suis encore au lycée, je viens de rentrer en terminale. Une journée type je dirais c’est école le matin, préparation physique le midi, école début d’après-midi et grimpe fin d’après-midi et soir. Dans la semaine il y a généralement une journée complète de repos où j’en profite pour travailler mes cours à fond (prendre de l’avance car je vais louper des cours ou avancer les matières que je fais au CNED).
Plutôt difficulté ou bloc ? Et pourquoi ?
J’ai des meilleurs résultats en diff mais j’aime vraiment les deux !
Comment l’expliques-tu? Quels sont tes points forts et tes points faibles ?
Mes points forts ce sont les mouvements assez statiques, la tenue de prise et la dalle. J’ai vraiment du mal à dynamiser mes mouvements donc les coordos ce n’est pas encore ça, mais j’y travaille ! Également les blocs purement physiques je ne suis pas très forte.
Comment imagines-tu ton avenir en escalade dans les mois et années qui arrivent ?
J’aimerai vraiment continuer l’escalade à haut-niveau mais sans abandonner le côté étude.
Penses-tu que ce soit encore compatible aujourd’hui ? Dans quelle études aimerais-tu te lancer ?
Pour moi c’est hyper important d’avoir quelque chose à côté de l’escalade et j’aime beaucoup étudier et apprendre des choses donc faire des études c’est primordial. Je ne suis pas encore sûr mais je vais sûrement faire une licence de biotechnologie accès santé.
Tu fais aujourd’hui partie de ces jeunes athlètes à être supportés par des marques, et notamment Simond. Raconte nous comment es-tu arrivée à cette collaboration ?
Alors c’est Simond qui m’a contacté car il recherchait une jeune grimpeuse qui serait motivée pour être sponsorisée. On a eu des appels avec la marque et j’étais vraiment motivée de faire partie de cette team donc ça s’est fait assez facilement 🙂
Quelle aide apporte une marque telle que Simond dans le quotidien d’une jeune grimpeuse comme toi ?
J’ai une dotation matériel donc c’est vraiment top d’avoir des produits de bonne qualité pour grimper (j’utilise le baudrier par exemple). Et j’ai également une dotation financière, cette partie c’est plus mon père qui s’en occupe mais cela nous permet de rembourser toutes les dépenses sur les trajets, l’achat de matériel non fourni par Simond, etc.
Plus globalement, quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui montent et qui aimeraient eux aussi démarcher des sponsors ?
Je dirais qu’il faut trouver une marque avec qui on se sent à l’aise et vraiment comprendre pourquoi la marque veut te sponsoriser et pourquoi toi tu es motivée à être sponsorisé. De plus, je pense qu’il faut oser aller vers les marques, oser leur demander un partenariat. Pour finir, une chose importante aussi c’est de montrer la personne qu’on est réellement et comment on voit les choses.
Un dernier mot à ajouter ? Des remerciements ?
J’aimerais remercier toutes les personnes qui sont autour de moi et qui me soutiennent dans mon projet.