Max Bertone joue dans la cour des grands : il valide son premier 9a
Entre deux compétitions internationales, le plus jeune de la fratrie Bertone s’offre son premier 9a sur le site de Gravière, à moins d’une heure de Turin. A seulement 16 ans, il vient à bout de l’emblématique voie « TCT », libérée par Stefano Ghisolfi en 2014 et vite répétée à vue par le grand Adam Ondro, puis (à vue également) par Alex Megos. Pour Max Bertone, c’est seulement après trois essais qu’il enchaînera la voie, considérée comme la plus dure du secteur.
Grosse année, aussi bien sur le rocher que sur la résine, pour Max qui cumule les victoires. Lors de sa participation aux Coupes d’Europe jeune de difficulté de Niederwangen en Suisse et de Saint-Pierre-en-Faucigny en France, il repart avec la médaille d’or. Il faut dire qu’il se défend déjà même en catégorie sénior. La finale des Championnats de France de difficulté de cette année lui passe sous le nez de peu.
Ma saison de compétition a été faite de hauts et de bas. En bloc, cette année, je ne peux pas m’exprimer. Je n’ai pas pris assez de physique pour réussir dans les blocs basiques ou dynamiques. Du coup je suis passé à côté des championnats de France de bloc, jeunes comme seniors. En diff c’est moins grave de grimper sans muscles :-). Du coup j’ai réussi à faire de bons trucs aux coupes d’Europe, où je gagne en U18.
En sénior j’ai fait un assez bon championnat de France où je termine 7ème ex aequo des demis. Ça ne passe pas en finale parce que je me classe 9ème. Manque de pot, mais je sens que je progresse dans l’intensité sénior.
Sa performance en falaise est d’autant plus impressionnante lorsque l’on connait son investissement constant pour la compétition.
Son premier 9a était tout choisi : « C’est un site qu’on connaît depuis quelques années parce que mes grand-parents habitent Turin. Lorsqu’on vient les voir, on cherche des sites pour faire un peu d’outdoor. ». Connaisseur des lieux, il décide donc de se lancer dans ce projet qu’il sait accessible.
Je pensais que ce serait faisable assez rapidement parce que c’est une voie assez basique de résistance, avec quelques passages plus intenses mais pas vraiment de pas de bloc extrême. Du coup comme je suis en période de compétition, avec la rési des entraînements ça ne m’a pris finalement que 3 essais. Mais on a dû les espacer parce que les réglettes étaient assez tranchantes et j’avais besoin de récup pour la peau. Un essai par session, ça m’a pris trois sessions. J’aurais pu topper au deuxième essai mais j’étais trop daubé pour tenir le dernier mouv avant l’arête finale de la voie. J’étais trop déçu de tomber là…
Je suis super content de passer dans le 9eme degrés mais je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir réalisé un exploit. L’an dernier j’avais réussi « la Prophétie de la grenouille », qui a été décotée à 8c+ mais qui était déjà près du 9. Du coup je savais que c’était à ma portée, mais avec les compétitions on n’a pas trouvé le temps pour se coller à une voie dans le 9 avant celle-ci. En tout cas c’est vrai que ça fait toujours quelque chose quand tu sors une voie ou un bloc dans une cotation que tu n’as pas encore cochée.
Max ne compte pas s’arrêter sur cette perf et panifie déjà le travail d’une autre voie dans le même niveau de difficulté. C’est du côté de la Roche de Rame, dans le Briançonnais, avec « Redoublement d’effort », qu’il espère grossir son carnet de croix. Ce 9a, ouvert par Diego Fourbet en 2019, est une variante de la célèbre voie « Proue Débridée » cotée en 8c+.
Il garde également « Condé de Choc » (9a) à Entraigues dans le viseur : « histoire de varier les plaisirs ».
Du côté des compétitions, Max a pour objectif principal le championnat du monde jeunes à Séoul faute de pouvoir faire l’expérience des coupes du monde sénior cette année.