Max Bertone en argent à Bali : l’étoile montante de l’escalade française

© IFSC
Dans la famille Bertone, je voudrais le petit frère Max. Car oui, si tout le monde connaît Oriane, sa grande soeur, Max vient de nous prouver qu’il faudra également compter sur lui pour emmener l’équipe de France vers des sommets. Alors qu’Oriane se concentre sur le bloc, Max n’a pas encore fait totalement son choix de spécialité, mais au regard de sa première médaille décrochée lors de l’étape de coupe du monde de difficulté à Bali, il ne serait pas surprenant de le voir se spécialiser dans cette voie.
Première finale de la saison pour une première médaille
L’année dernière, Max Bertone faisait ses premiers pas dans la cour des grands, et lors de l’étape de Briançon il décrochait son ticket pour sa première finale internationale. Loin de se démonter, il terminait alors à une honorable 4ème place. Cette année, après une première étape à Wujiang où il passe à côté de sa demi-finale (18ème), Max avait à coeur de mieux faire sur la seconde étape à Bali.
J’ai vécu cette finale sans pression. | Max Bertone
Comme vous avez pu le lire dans notre résumé, Max, qui était le premier à s’élancer en finale, nous a fait l’honneur de réaliser un énorme run.
« J’ai vécu cette finale sans pression, avec l’envie de me faire plaisir dans la voie. C’était tellement que du bonus que j’y suis allé vraiment décontracté et sans attentes particulières. Après, dans la voie, les choses sont allées très vite. J’ai senti que je trouvais mon flow et je me suis dit en grimpant que j’étais enfin en train de « poser un run », ce que je n’avais pas encore réussi à faire depuis le début de ces étapes asiatiques. J’ai même cru que j’irais au top quand j’ai réussi à trouver le shunt en haut, mais j’ai loupé la lolotte qui m’aurait permis de tenir le dernier volume et je suis descendu. »
Le flow, la quête de tous les grimpeurs
Trouver son flow, c’est ce que chaque grimpeur vise pour aller chercher la plus grosse performance possible en étant capable de repousser ses limites. Mais ce n’est pas toujours chose aisée. Max Bertone nous le rappelle d’ailleurs avec maturité: « honnêtement, le flow c’est un état que l’on cherche tout le temps et qu’on ne trouve que quand on ne le cherche pas. Tu constates que t’es bien mais tu ne peux pas trop provoquer cet état de bien être. C’est un alignement des planètes, un bonheur ponctuel, une rencontre réussie entre une voie ou un bloc et ce que tu fais au moment de la perf. »
Lors de cette finale, après avoir trouvé son flow et proposé un spectacle remarquable, Max Bertone a dû attendre les prestations des 7 grimpeurs suivants pour connaître son sort final, et ce n’était pas chose aisée à gérer émotionnellement. « Ça a été dur dans la tête. Tu passes premier, tu sais que tu as mis le run qui va bien et tu attends de voir ce que font les autres… Jusqu’au tout dernier ! Ça fait une deuxième place à un cheveu de l’or et sur le moment j’ai senti une petite déception, mais de courte durée. Les copains de la team qui me soutenaient, le public, et le premier podium en coupe du monde m’ont remis les pieds sur Terre et j’ai kiffé le moment. Maintenant place à la suite de la saison ! »
Une suite de saison qui s’annonce palpitante
Maintenant que le jeune réunionnais de 18 ans a prouvé à la planète grimpe de quoi il était capable, comment va-t-il géré ce nouveau statut ? Max nous confiait que c’était un plus pour lui d’avoir réussi à monter sur ce podium. En effet, pour lui, s’entraîner sans réussir à s’exprimer reste quelque chose de très délicat à gérer, les doutes peuvent rapidement prendre le dessus. Savoir qu’il est capable de faire des finales et des podiums lui permettra d’aborder les prochaines échéances dans « un bon mood » comme il aime le dire.
Je n’aurai pas récupéré des 6h de décalage et du voyage, c’est une certitude. Ce sera donc une compét en mode reprise je pense. | Max Bertone
D’ailleurs, les prochaines compétitions vont arriver très rapidement pour Max Bertone puisqu’il sera présent à Gémozac ce week-end pour le championnat de France de difficulté. « Je n’aurai pas récupéré des 6h de décalage et du voyage, c’est une certitude. Ce sera donc une compét en mode reprise je pense. » Après les championnats de France, un sélectif arrivera rapidement fin du mois de mai, mais au regard de sa performance en coupe du monde, le jeune réunionnais n’aura plus d’enjeu qualificatif.
Il nous confie d’ailleurs qu’il passera certainement un peu sur le bloc avec le souhait de participer à une étape de coupe du monde: « C’est important pour moi de conserver cette polyvalence avant de prendre une décision sur une éventuelle spécialisation. » Avec une 6ème place actuellement au général de la coupe du monde de difficulté, il reviendra naturellement en fin de saison sur les épreuves de diff pour tenter d’aller chercher un meilleur score que l’année dernière où il terminait tout de même à une belle 12ème place.