Manon Hily s’offre « La Bongada », 8c+/9a à Margalef
Manon Hily avait déjà essayé cette voie atypique de Margalef en 2020, et après une saison 2023 bien chargée en terme de préparation pour les JO, une pause falaise s’imposait. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est retrouvée à Margalef avec une bande de pote histoire d’essayer à nouveau « La Bongada ».
« C’est une voie atypique pour Margalef puisqu’il y a une partie sur colos. C’est une voie dans un gros dévers qui se découpe en 2 parties avec un gros repos entre. La première partie vaut environ 8b/+ sur 5 degaines dans un plafond où les mouvements sont tous physiques, gainants et à tenue de prise avec une méthode de petits sur mono. La deuxième partie est plus technique avec une grimpe en 3D sur colos, trous, prises verticales, avec des coincements de pieds, des contre-pointes et des talons mais toujours dans un gros dévers ce qui rend la voie très rési et demande d’être endurant dans un niveau de force élevé toujours autour de 8b+ ! »
Une fois sur place, Manon Hily n’aura pas mis longtemps avant de mettre de nouveaux essais dans la voie… « Je suis retournée dans « la Bongada » dès le deuxième jour du trip, c’était un bon test pour savoir si j’avais progressé. » Elle espérait secrètement être plus solide qu’il y a 3 ans, et le risque de prendre un coup au mental était grand. Lors de la première séance, Manon a d’ailleurs paniqué car elle ne parvenait plus à enchaîner le début de la voie. « Il me manquait 3 mouvements différents dans la partie basse ou je n’arrivais pas à gainer les pieds ou à m’étendre au maximum. »
Finalement, le lendemain, Manon chutera sur le bac final, puis, le jour suivant, elle clippera le relais au premier essai après un gros combat ! « C’est le genre de voie où il est dur de mettre plusieurs essais: si on tombe tout en haut, il est possible de ne plus repasser le bas dans la séance. »
Et quand on parle de cotation à Manon, voici son avis: « Pour la cotation, c’est toujours les mêmes débats sans fin. Elle représente seulement un indicateur et une sensation. C’est notre ressenti et il est personnel puisque nous avons tous une grimpe différente avec des corps différents. Il y avait déja une polemique sur la cotation de « La Bondaga » depuis que Adam avait trouvé un genou avec genouillère. Je me suis aussi aperçue que certains partaient 2 mouvements plus hauts ce qui change le début. Pour être honnète je me suis dit « Si je fais le départ bas et sans genouillère cela ne peut etre que 9a si je suis la logique des cotations annoncées par les autres ». Après l’enchainement je me sentais fière de moi mais je n’avais pas dépassé ma limite, je n’avais clairement pas fait la voie la plus dure de ma vie donc impossible psychologiquement de m’accorder ce petit pied dans le 9ème degrè (encore une fois). Au final je n’ai mis les doigts que dans 5 voies dans le 9 dans ma vie, dont « Biographie » et « Super Craquinette » (9a+) et qui me semblent mériter plus que un + par rapport à « Era Vella » et « la Bongada » mais qui sont des styles très différents donc pas comparables.
J’aime bien dire que c’est mon deuxième presque 9a pour montrer que c’est très subjectif ! Sincèrement quelle est la différence évidente entre un 8c+ et un 9a? Aucune évidente. »
Dorénavant, Manon réfléchit à un nouveau projet dans le 9ème degré en plus de son projet dans « Biographie » à Céuse, sans oublier le projet olympique puisqu’elle participera aux Series Olympique au printemps prochain, avec l’espoir de décrocher un ticket pour Paris 2024.