Maïlys Piazzalunga raconte ses trois mois aux États-Unis
Depuis le 15 décembre, Maïlys Piazzalunga est de retour sur le territoire français après une absence de 3 mois. La raison : un voyage aux USA pour s’entrainer et perfectionner sa grimpe. La Toulousaine est connue des circuits de compétition qu’elle intègre dès ses 10 ans. Elle se fait notamment remarquer lors de la coupe d’Europe en Autriche de 2021 où elle repart avec la médaille d’or. Elle revient sur ses quelques mois passés à l’étranger.
J’avais besoin de changement dans ma vie, de m’évader et de voir un peu autre chose et Cloe m’a proposé d’aller passer du temps chez elle.
Maïlys achète ses billets et s’envole pour les Etats-Unis le 15 septembre de l’année passée. Elle intègre la colocation féminine de grimpeuses professionnelles composées de Cloe Coscoy, Sienna Kopf, Thea Wulff et Quinn Mason. Malgré une adaptation à la langue et au rythme de vie compliquée au début, elle entame les 3 mois « les plus géniaux » dans sa vie de grimpeuse.
Son trip l’emmène à San Franscisco chez la famille de Cloe et à Salt Lake city où elle passera la majorité de son temps. Au-delà des entraînements intenses qu’elle décrit, elle participera à plusieurs compétitions à Salt Lake, à Denver ou encore à Alberquerque au Nouveau-Mexique.
On grimpait tout le temps : le rythme était vraiment dingue. On était en repos les mercredis et dimanches, sinon on grimpait entre 5 et 7 heures par jour.
Le centre d’entrainement national d’escalade de Salt Lake lui permet de découvrir une nouvelle dynamique autour de la grimpe qu’elle ne connaissait pas. La bonne humeur contagieuse des autres grimpeurs provoque une émulation qu’elle a encore du mal à définir même avec le recul depuis son retour en France. « L’entraide très présente encourage et pousse le groupe dans le bon sens ». L’escalade et l’entrainement redeviennent un réel plaisir et quelque chose de très ludique pour elle qui avait perdu la flamme qui l’animait il y a quelques années.
Au-delà du bienfait mental, elle décrit des infrastructures plus complètes et un suivi personnalisé des athlètes.
Ils ont un kiné pour la préparation physique et un coach spécifique pour l’escalade : les personnes et l’ambiance qui gravitent dans le centre et les salles aux alentours permettent à tous d’avoir un entrainement idéal et de qualité.
L’accent est davantage porté sur la musculation qu’en France. Le compte rendu de ses entrainements ? Beaucoup de spray wall et de bloc de compétition qui l’ont aidé dans des styles où elle était autrefois beaucoup moins à l’aise : la coordination et les mouvements physiques.
Bien que les entraînements en extérieur aient été minoritaires, elle ira plusieurs fois grimper à Joes Valley. Elle y validera un bloc à doigt qui lui correspond bien : « Fingerhut » 7C+.
Elle le savait : le retour en France allait être compliqué. La parenthèse américaine, lui permet tout de même de revenir avec une grimpe plus mature et un nouvel état d’esprit plus apaisé et motivé. Malheureusement, sa première vraie compétition depuis la Coupe du Monde à Séoul en mai dernier ne lui permit pas de s’exprimer pleinement. Lors du championnat de France de bloc à Valence elle termine à la 16ème place.
J’appréhendais beaucoup parce que j’avais énormément d’attente suite à mon entrainement et mon implication ces derniers temps. Je voulais des résultats et ça m’a empêché de prendre du plaisir dans ma grimpe. Je me suis mis la pression toute seule.
Elle se rattrapera lors de la journée qualificative pour l’Equipe de France par la suite et concentre désormais ses entrainements sur les compétitions à venir. Une nouvelle fois, lors de la première étape de coupe d’Europe de bloc de la saison, le week-end dernier à Chambéry, Maïlys ne parviendra pas à s’exprimer sur le format qui était proposé.
Encore une fois ça a été un week-end très compliqué : je pense qu’inconsciemment je m’étais encore mis beaucoup de pression sur cette compétition internationale. Je tombe en haut de blocs de qualifs et je ne parviens pas à me sélectionner pour les demis.
Maintenant, je vais débriefer avec les coachs et essayer de comprendre ce qui ne va pas. Je vais rectifier et j’espère repartir de plus belle pour les saisons prochaines.