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Lily Abriat nous raconte son titre de championne du monde de bloc jeune !

Elle l’attendait depuis longtemps, elle en a rêvé, elle a imaginé ce moment des millions de fois… Là voici enfin au sommet du monde ! Lily Abriat a remporté le titre de championne du monde de bloc en junior femmes. Pour la petite anecdote, ce titre est décerné à une française pour la quatrième fois consécutive après Nailé Meignan (Voronezh, 2021), Zélia Avezou (Dallas, 2022),  et Selma Elhadj Mimoune (Séoul, 2023).

Lily Abriat revient pour nous sur sa compétition et nous raconte les émotions qu’elle a vécu durant la finale.

Ses impressions à chaud…

C’est vrai que j’ai encore du mal à y croire ! J’ai rêvé de ce championnat du monde depuis mes débuts en escalade et réaliser enfin cet objectif sur mes derniers championnats du monde jeune c’est complètement fou. C’est tellement magique quand le travail paye ! Je suis plutôt fière de ma grimpe, plutôt fière de mon état d’esprit sur cette compétition, j’ai pris tellement de plaisir et vraiment c’est comme ça que ça marche le mieux honnêtement.

Réaliser une finale comme ça, grimper avec des filles aussi fortes à mes côtés, j’en ai rêvé des millions de fois. Juste d’en parler, j’en ai des frissons, et c’est fou d’avoir réussi à concrétiser mon rêve, je suis super heureuse !

Le déroulement de la finale

Au niveau de la compétition, c’est marrant car à l’échauffement, j’ai parlé au coach (Jeremy Bonder) et je lui ai dis que je me sentais très fatigué physiquement, mais que j’étais prête mentalement. Sur des compétitions comme celle là, tu as toujours des doutes, surtout sur cette dernière ligne droite, c’est très facile de douter.

Bloc 1

Tout démarre dans ce premier bloc qui était clairement le plus dur car il n’a pas été topé. À la lecture, c’était confus, c’était un bloc dur à comprendre, et ça allait clairement être au feeling. Au final, c’était ultra physique, il fallait se tordre dans tous les sens ! J’arrive à avoir la zone en me battant, et on ne sera que deux à l’avoir. Un début quand même très frustrant donc…

Bloc 2

Le deuxième bloc, c’était une dalle, et en tant que Française je me dis à chaque fois que je me dois de faire les dalles. Pour moi c’est un style où je peux faire la différence. À la lecture, ce bloc ne me paraissait pas très dur et en fait il y avait un premier mouv de souplesse hyper compliqué ! Je suis bien contente d’avoir fait des séances de mobilité cette année sinon je n’aurais pas réussi à démarrer. J’ai mis beaucoup de runs pour réussir à décoller, et quand j’ai réussi, tout était parfait (et tout devait être parfait sinon je n’aurai pas tenu !). La suite était un peu plus facile, il fallait juste calmer sa grimpe. Quand j’ai topé, c’était fou, car c’était un bloc super stressant au final. J’étais sereine, pendant 4 minutes je me disais que j’allais le faire, que j’allais toper, mais le temps filait et je n’avançais pas, je mettais des essais et le stress montait !  Alors oui, ce top c’était fou, d’autant plus avec toute l’équipe de France qui criait derrière moi ! Après moi, l’Allemande fait aussi la dalle et on comprend bien que le combat allait se jouer entre nous deux.

Bloc 3

Le troisième bloc était un bloc physique mais il ne me paraissait pas super dur donc j’étais assez confiante. J’ai mis en place la visualisation maximale, et au moment de mettre mon run, j’avais déjà fait le bloc 50 fois dans ma tête. J’ai juste grimpé, et je l’ai flashé. À ce moment-là, tout le monde criait, et j’ai compris qu’il y avait quelque chose à aller chercher.

J’étais persuadée que l’Allemande allait faire le bloc, et finalement elle n’a même pas eu la zone, et c’est là qu’en isolement ça monte d’un coup, tu te dis « je peux gagner ! », les émotions arrivent très vite, et il faut rester calme, rester concentrée sur sa grimpe, sur sa compétition, sur soi-même, ne pas commencer à faire des calculs. En fait, c’est une sensation géniale, tu prends du temps pour te reconcentrer, tu te focalises sur ta respiration, et c’est dingue comme ça marche !

Bloc 4

Le dernier bloc, c’était une coordo. C’est un domaine que j’affectionne… J’ai juste visualisé, j’ai grimpé et j’ai flashé ce dernier bloc. Il ne me manquait que la zone pour gagner, et au moment où je la valide, toute l’équipe de France hurle, c’était tellement incroyable de partager cette finale avec eux ! Et quand je tope ce dernier bloc je me dis « ça y est, je l’ai fait ». C’était mon jour !

L’après compétition et la suite

Ensuite, les émotions sont folles, tout le monde se fait des câlins, des pleurs de joies, tu vois que l’équipe est fière, et toi aussi tu es fière. Et puis que dire de la Marseillaise, c’était un moment très émouvant que j’ai partagé avec l’équipe, et c’est là que tu réalises vraiment que tu as gagné.

Sur le tour de finale, je pense que ce qui a fait la différence, même si ça peut paraitre banal, c’est clairement le mental. Je me suis tellement battue pour aller chercher ce titre, j’y ai cru jusqu’au bout. C’est la quatrième fois de suite qu’une Française remporte le championnat du monde jeunes en junior femme. Il y a eu Nailé Meignan, Zélia Avezou, Selma Elhadj Mimoune, et maintenant moi, et c’est assez magique, c’est une grande fierté de pouvoir être sur les traces de ces filles.

Bien évidemment, maintenant j’ai envie de m’exprimer en senior et pourquoi pas faire des coupes du monde ! Après Kito, Thomas, Sam cette année qui ont fait des étapes, ça m’a vraiment motivé, c’est super inspirant et j’aimerai beaucoup les rejoindre.