L’escalade aux JO, retour sur un parcours du combattant
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Ils ne commenceront que dans 3 ans et pourtant, tout le monde ne parle déjà plus que de ça : l’excitation pour les Jeux Olympiques de Tokyo, ainsi que la première compétition olympique de l’histoire en escalade, risque vite de tourner en une insoutenable impatience. Pourtant, tout est loin d’être réglé, et de nombreuses discussions et débats attendent les plus hauts responsables de notre sport afin de déterminer comment organiser au mieux les compétitions olympiques en 2020, sachant que seules 2 médailles seront distribuées, une pour les femmes, une pour les hommes. Mais avant de s’intéresser à tout cela, et de tomber dans d’âpres négociations qui risquent de faire parler dans tous les clubs de France en fonction de la formule choisie, il ne faut pas oublier que c’est super d’être enfin reconnu par le CIO, et se rappeler que tout n’a pas été facile pour rejoindre le club des sports olympiques.
Quelle désillusion lors des Jeux Olympiques de Rio 2016, quand l’escalade avait cru faire partie jusqu’au bout des nouveaux sports à être présents au Brésil ! La lutte, sport le plus emblématique de l’évènement car un des plus antiques, avait alors coupé l’herbe sous le pied à tous les mordus et professionnels de l’escalade. Malgré le coup dur, l’ISFC (la Fédération Internationale d’Escalade) a ré-entamé les négociations avec le CIO en vue de Tokyo 2020.
Ainsi, en 2013, on apprend que 8 sports sont étudiés pour faire leur entrée aux prochains JO. En compagnie de l’escalade se posent des clients sérieux : le surf, le baseball/softball, le skateboard, le roller, le squash, le karaté et le wushu. En décembre 2014, le CIO décide d’accorder au comité d’organisation des JO de Tokyo le soin de décider des sports supplémentaires qu’il souhaite ajouter à son programme. Il faudra attendre un an pour avoir l’heureuse nouvelle, et voir l’escalade, en compagnie du surf, du skateboard, du karaté et du baseball/softball, être adoubé par Tokyo, laissant de côté les déçus du roller et du squash, ou les représentants d’autres sports recalés en amont, comme la pétanque ou le poker, malgré la forte volonté de son plus grand champion, Daniel Negreanu, de faire du jeu de cartes un sport olympique.
Patience est mère de sureté, car tout n’était pas encore officiel. Il aura fallu attendre le 3 août 2016, à Rio, et la 129ème session du Comité International Olympique qui, sans véritable surprise, a accepté la proposition des décideurs de Tokyo, pour que la bonne nouvelle soit officielle. Les grands responsables de l’escalade tels que le patron de l’ISFC, Marco Solaris, ou celui de la Fédération française, Pierre You, se sont tout de suite réjouis, comme les plus grands champions de la discipline. Une phrase de Pierre You aura d’ailleurs marqué les esprits à cet instant : « Une anomalie vient d’être corrigée : un des mouvements les plus naturels du corps humain – grimper – a son prolongement sportif aux Jeux Olympiques ! ».
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Mais cela n’est pas tout à fait terminé puisqu’il reste à déterminer la meilleure façon de donner une seule médaille à un sport qui compte 3 variantes très différentes : vitesse, difficulté et bloc. La solution vers laquelle on semble se tourner, à savoir le fait de combiner les trois, ne fait pas que des satisfaits, et les barèmes entre ces 3 disciplines ne sont pas encore fixés. Il y aura sûrement des heureux et des malheureux en fonction de la décision finale, mais il est important que tout le monde garde la tête froide : le plus dur est désormais passé, à nous de laisser nos champions grimper jusqu’à la victoire !