L’escalade compte de plus en plus d’adeptes et la majorité des villes de France possèdent une salle pour pratiquer ce sport au quotidien. Initialement en pleine nature, il est désormais possible de grimpe toute l’année sans dépendre de la météo.
Il nous a semblé nécessaire de réaliser un guide complet pour aider les grimpeurs qui débutent à avoir les bonnes habitudes, les règles de sécurité et toutes les clefs en main pour progresser au mieux.
Les différentes pratiques de l’escalade :
La majorité des salles d’escalade en France propose la discipline du bloc. Elle consiste à réaliser un enchainement de mouvements depuis une prise de départ jusqu’à une prise finale. Le grimpeur est sécurisé avec un tapis au sol suffisant car la hauteur du mur n’excède pas 4,5m. Les prises de départ sont matérialisées, et il faut maintenir les deux mains sur la prise finale au moins 3 secondes pour que le bloc soit validé.
L’autre possibilité est de grimper en voie : Contrairement au bloc qui peut se pratiquer seul, cette discipline nécessite un grimpeur ET un assureur : l’objectif est d’atteindre la dernière prise sur des murs qui peuvent aller jusqu’à 25m en France (Climbing Mulhouse Center).
Comprendre les cotations en escalade :
Pour repérer les différents niveaux de difficulté, des codes existent sur les blocs et les voies.
La difficulté des blocs est généralement indiquée à l’aide de couleurs, chaque couleur représentant une cotation approximative (en bloc les cotations vont de 3 à 9A aujourd’hui). Les codes couleurs diffèrent suivant les salles et vous devrez donc en prendre connaissance avant de vous lancer tête baissée.
Pour les voies, pas de couleur, le système de cotation classique est utilisé : notation à l’aide d’un chiffre et d’une lettre.
Comment grimper en toute sécurité en bloc ?
Il faut rappeler que l’escalade n’est pas un sport sans risque que ce soit en bloc ou en voie: certaines règles sont donc à connaître et surtout à respecter afin de pratiquer ce sport en toute sécurité même si le risque 0 n’existera jamais.
Plusieurs règles simples sont à garder à l’esprit lorsque l’on grimpe en bloc :
- Vérifier que le bloc que l’on veut réaliser ne va pas gêner un grimpeur déjà en action dans un bloc voisin.
- Vérifier que la zone autour du bloc est dégagée en cas de chute lors de l’essai
- Ne pas hésiter à demander une parade si besoin (une parade consiste à sécuriser le grimpeur en action en lui évitant une mauvaise chute. Pour que la parade soit efficace, être debout derrière le grimpeur, les mains en direction de son dos, à une distance adaptée afin de le sécuriser en cas de chute).
Si toutes ces conditions sont remplies, alors il est possible de tenter le bloc en toute sécurité.
Les mesures de sécurité ne s’appliquent pas seulement à celui qui grimpe, toute personne présente dans la salle doit rester vigilante. Le déplacement entre les blocs doit, par exemple, se réaliser à bonne distance des murs : cela permet d’éviter la collision avec un grimpeur en pleine chute que l’on n’aurait pas remarqué.
L’escalade est un sport très attractif pour les enfants qui souhaitent se défouler : ils ont tout de même besoin d’être encadrés pour éviter notamment qu’ils deviennent de potentiels danger pour les grimpeurs et pour eux-mêmes.
Et en voie ?
La pratique de la voie demande également de respecter plusieurs règles de sécurité. Les salles interdisent d’ailleurs tout nouveau grimpeur à s’engager sur les murs sans avoir confirmé la connaissance de ces règles.
Vous êtes débutant et voulez commencer à grimper sur les voies de votre salle ? Dirigez-vous vers un moniteur d’escalade qui saura vous initier pour une pratique en toute sécurité. Grimper ça ne s’improvise pas !
Tout savoir sur le matériel :
La majorité des salles d’escalade propose à la location ou à la vente tout le matériel nécessaire :
– pour le bloc : chaussons et magnésie (le plus souvent magnésie liquide).
– pour la voie : matériel d’assurage, baudrier, corde, chaussons et magnésie.
Il est tout de même conseillé d’acquérir son propre matériel si l’on envisage une pratique régulière. Au-delà de l’intérêt financier, cela permet d’avoir des chaussons et un baudrier adapté à sa morphologie.
Attention ! Une fois acheté, le matériel n’est pas immuable : chaque élément a une durée de vie maximum. Pour continuer à grimper en toute sécurité, n’oubliez pas de demander conseil à un vendeur et de lire les indications sur les notices d’achat. Par exemple, pour avoir un idée approximative, il faut compter au maximum 10 ans pour un baudrier à partir de la date de fabrication. Attention cette durée est forcément diminuée en fonction du nombre d’utilisation que vous en faite. Dès la première utilisation, la plupart des marques indiquent que la durée maximale d’utilisation est de 5 ans (sans dépasser les 10 ans après la date de fabrication). N’hésitez pas à demander conseil si vous avez le moindre doute.
De plus, sachez que pas mal de matériel d’escalade entre dans la catégorie des EPI (équipement de protection individuelle). Si la vente et l’achat d’EPI d’occasion n’est pas interdite, nous vous le déconseillons très fortement. Gardez à l’esprit que les EPI protègent votre vie, et que vous ne saurez jamais quelle a été l’utilisation d’un baudrier ou d’une corde, quoiqu’en dise le vendeur.
Le matériel qui entre dans les EPI : baudrier, corde, système d’assurage, sangle, mousqueton, dégaine, casque et toute la quincaillerie en général.
En revanche pour le matériel qui ne rentre pas dans la catégorie des EPI, vous pouvez bien entendu vous tourner vers du matériel d’occasion. Pour les chaussons par exemple, il n’est pas rare de voir des petites annonces avec des produits quasi neuf.
Comment choisir ses chaussons ?
L’élément que nous n’avons encore pas abordé dans notre guide et qui reste un point important dans la pratique de l’escalade sont les chaussons.
Il est vite possible d’être perdu lorsque l’on s’apprête à acheter des chaussons pour la première fois. N’hésitez pas à demander conseil aux vendeurs lors de l’achat dans des magasins spécialisés : ils sauront vous orienter vers les bons chaussons en fonction de l’utilisation que vous voulez en faire.
Il est conseillé de s’orienter, lorsque l’on débute en escalade, vers des chaussons dans lesquels vous êtes confortable. Pas besoin de prendre 2 tailles en dessous de votre pointure ! Les premiers prix seront vos meilleurs amis : ils vous permettent d’avoir des chaussons adhérents pour progresser sans vous ruiner.
Une fois l’escalade rentrée dans votre routine, vous vous orienterez naturellement vers des chaussons plus serrés et techniques. Ils permettent notamment de réaliser correctement des techniques expertes telles que des talons ou des contrepointes.
>> Pour ne pas vous tromper, n’hésitez pas à lire notre article dédié au choix des chaussons d’escalade <<
La magnésie : à quoi ça sert ?
La magnésie est incontournable pour le grimpeur. Cette poudre blanche permet tout simplement d’avoir plus d’adhérence au niveau des mains en les asséchant.
Il en existe plusieurs formes avec ses avantages et ses inconvénients :
La magnésie solide :
Elle est la plus utilisée en voie. Versée dans un sac à magnésie, porté autour de la taille lors de l’ascension de voie, elle permet un ravitaillement à tout moment. Très simple à utiliser, il vous suffit de plonger la main à l’intérieur et finies les mains qui poissent. Attention de ne pas en abuser, cela risquerait de produire l’effet inverse !
La magnésie liquide :
Moins fréquente pendant un temps, la magnésie liquide séduit désormais les salles d’escalade de bloc qui interdisent même l’utilisation de magnésie solide la plupart du temps. Son aspect moins volatil permet une meilleure qualité de l’air dans ces lieux très souvent clos. Elle reste tout de même beaucoup moins pratique pour ceux qui grimpent en voie.
Le budget pour pratiquer l’escalade :
Si vous comptez faire rentrer l’escalade dans votre routine, il semble indispensable de revenir sur le coût de la pratique de ce sport au quotidien.
Entrées et abonnements en salle
Si vous comptez pratiquer régulièrement l’escalade en salle, il est largement préférable d’opter pour des cartes à plusieurs entrées ou des abonnements. En effet, les salles tentent de fidéliser leurs clients en proposant des tarifs avantageux aux grimpeurs.
En moyenne, il faut compter une centaine d’euros pour 10 entrées et environ 400 à 600€ pour un accès en illimité à une salle sur une année. C’est donc plutôt profitable par rapport à une entrée unique qui s’élève en moyenne à 15€.
Ces prix vous semblent encore un peu trop élevés ? Renseignez-vous auprès de vos salles mais d’autres avantages sont souvent proposés tels que les Happy Hours ou les offres étudiantes ! Vous pouvez également bien évidemment vous tourner vers un club local : si la structure d’escalade sera sans doute moins attrayante, vous aurez en revanche un prix plus abordable pour débuter, et la plupart du temps des sorties en extérieur organisées.
Et ce n’est pas fini : le matériel
Une fois votre entrée payée, il faut aussi penser au coût du matériel. Même si les salles proposent à la location tout ce dont le grimpeur peut avoir besoin, il est préférable d’investir dans votre matériel !
- Les chaussons :
Il existe un large panel de prix : de 40€ à 140€ environ. Pour un débutant, pas besoin de s’orienter sur les prix les plus élevés, les entrées de gamme sont bien assez suffisantes pour se familiariser avec le mur. - La magnésie :
Le budget magnésie dépend de son utilisation : rien ne sert d’en mettre des tonnes, il faut savoir doser pour l’optimiser. Comptez environ 6 à 10€ pour un sachet de magnésie solide de 200g ou un tube de 200ml de magnésie liquide. - Le baudrier :
Il en existe autant que de morphologie de grimpeurs. Il est parfois plus difficile de départager un baudrier que des chaussons. Pourtant, il faut procéder de la même façon : essayez le ! Un grand nombre de magasins spécialisés proposent à leurs clients d’être suspendu au milieu de la boutique dans différents baudriers pour déterminer celui qui est fait pour eux ! Pour un baudrier d’entrée de gamme comptez environ 40€ - Système d’assurage pour l’escalade en voie : Les prix sont moins variés : il faut prévoir une dizaine d’euros pour un mousqueton à vis, 30€ pour un reverso ou 70€ pour un grigri. Plusieurs systèmes d’assurage existent, n’hésitez pas à vous renseigner pour connaître les avantages et inconvénients de chacun.
La liste du matériel est longue, mais s’il est bien entretenu, il peut s’étaler sur plusieurs années donc rassurez-vous c’est réellement avantageux de l’acquérir !
Comment faire une bonne séance ?
L’échauffement : une étape indispensable
Comme dans tous les sports, l’échauffement est une partie incontournable de sa séance de grimpe. Il sert à préparer les muscles à un effort et permettra également de grimper sur une plus longue durée. Il faut compter entre 10 et 20 minutes minimum pour correctement réaliser cette étape.
L’échauffement peut prendre plusieurs formes. Beaucoup de salles d’escalade possèdent des pièces dédiées avec du matériel d’échauffement. Chacun peut alors organiser cette étape comme il le souhaite : il ne faut pas oublier que l’escalade est un sport qui mobilise tous les muscles, l’échauffement du corps doit donc être global.
Voici l’échauffement proposé par un moniteur rencontré chez Arkose :
– Plusieurs mouvements de rotations lentes des poignets, des chevilles, des bras et des genoux (ce qu’on appelle l’échauffement articulaire, la mise en route)
– Réaliser plusieurs exercices de gainage comme la planche.
– Réaliser, suivant son niveau, des pompes et des tractions.
– Les jambes ne sont pas à omettre : l’on peut faire plusieurs squats et exercices de fentes.
– Ce qu’il est important de préparer en escalade c’est également ses doigts. C’est un sport où ils sont beaucoup sollicités. Vous pouvez réaliser des mouvements de fermetures et d’ouvertures de la main.
Pour accompagner son échauffement, il est possible d’utiliser des élastiques ou des poids. L’important réside dans l’augmentation progressive des résistances et charges pour que cela soit le moins traumatisant possible pour le corps.
Si l’affluence de la salle n’est pas trop importante, il est possible de s’échauffer en réalisant également des traversés horizontales. Cela permet de mobiliser doucement les muscles qui seront sollicités par la suite. Pour bien démarrer une séance, il faut également privilégier quelques blocs ou voies en dessous de son niveau et monter en puissance progressivement.
Comment rythmer sa séance ?
L’escalade est un sport très physique : une mauvaise gestion de l’effort empêche de réaliser une séance de plusieurs heures.
Il n’est pas rare de voir des grimpeurs s’engager sur plusieurs projets de suite et finir avec des bouteilles (avant-bras congestionnés) et ne plus parvenir à serrer le poing. Un bon échauffement aide dans un premier temps à éviter cela. De plus, il faut fractionner les épisodes de grimpes avec des temps de pauses.
Quelques tips simples pour progresser.
Pour progresser en escalade, il faut tout d’abord avoir une pratique régulière. Cela va permettre à votre corps de se muscler progressivement et d’acquérir des réflexes et une technique indispensables pour bien grimper.
Il est important également de sortir de sa zone de confort : osez vous lancer sur un bloc ou une voie au-dessus de votre niveau pour pousser votre corps dans ses retranchements. Aucune honte à chuter !
A l’inverse, revenez sur des voies plus simples que vous réalisiez au commencement de votre pratique de l’escalade. Cela permet de vous rendre compte de votre progression mais également de travailler la voie avec des mouvements plus fluides et précis.
Observez ! Il est important de regarder comment les autres réalisent leur ascension. Cela permet d’apprendre par mimétisme ou au contraire en remarquant les erreurs des grimpeurs.
Fixer vous des objectifs ! Pas besoin de réaliser un plan d’entrainement détaillé, mais seulement d’avoir en tête un goal bien précis. Cela peut concerner une voie ou bloc, une cotation ou un mouvement à maitriser !
Une fois votre but défini, analysez ! Ne foncez pas tête baissée : regardez la voie ou le bloc et tentez de visualiser les mouvements à réaliser. Cela vous permet d’anticiper et de grimper plus intelligemment. Lors d’une ascension en voie, n’oubliez pas de marquer des temps de récupération pour reposer vos muscles et continuer plus sereinement.
Grimper en groupe ! Rien de mieux pour créer une bonne émulation et favoriser des progrès rapides. Cette émulation est souvent facilitée en salle de bloc où plusieurs grimpeurs testeront sûrement des blocs identiques au vôtre.
Maintenant que vous avez tous les must have de la grimpe, il ne vous reste plus qu’à enfiler vos chaussons. Vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas devenir un vrai grimpeur. Au-delà d’un sport, l’escalade est une philosophe de vie : restez ouvert aux rencontres pour immerger dans un univers d’entraide, de bienveillance et de fun.