La slackline, la nouvelle sensation « montagne » pour les costauds mentalement
C’est l’activité qui peut apporter de nouvelles sensations aux amateurs de grimpe : la slackline. Cette activité, qui s’apparente au funambulisme, fait de plus en plus d’adeptes en France, et notamment auprès de la communauté pratiquant l’escalade. Elle consiste à marcher en équilibre, sans accessoires, sur une sangle tendue, entre deux points d’ancrage. Mais à la différence des fils-de-féristes, la sangle est élastique et dynamique. Elle bouge donc dans tous les sens, sans balancier qui permettrait de s’équilibrer.
Même si elle s’est démocratisée depuis peu chez nous, cette activité, considérée d’ailleurs comme un sport à part entière, a vu le jour il y a près de 20 ans aux Etats-Unis. La discipline se divise en trois catégories : la longline (qui peut être pratiquée en ville, dans des parcs. La sangle n’est qu’à quelques dizaines de centimètres de hauteur, et le but du jeu est de pratiquer la plus grande distance possible) ; la jumpline (branche dérivée du skate ou du BMX, mais avec une slack, où la sangle est tendue très fort sur une courte distance et l’on s’en sert comme trampoline, chaque rebond étant l’occasion de faire une figure : plus l’enchaînement de figures est long et compliqué, mieux c’est et il existe même des tournois, toujours spectaculaires) ; et surtout la highline.
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C’est celle-ci qui, bien sûr, nous intéresse le plus. Car la highline consiste à marcher sur une sangle en hauteur, suffisamment haute pour que le pratiquant serait condamnée à une mort quasi certaine en cas de chute s’il ne s’attache pas (ce qui est, évidemment, fortement déconseillé). Ici, le défi est avant tout psychologique, même si le pratiquant est parfaitement assuré et qu’il n’y a aucun risque. Il faut convaincre son esprit de vouloir traverser dans le vide. Et les sensations sont bien différentes de celles de la grimpe classique. Là, pas de roche contre laquelle se caler, pas de prises à accrocher. La sensation d’être au-dessus du vide est nettement plus intense. Adrénaline assurée !
Pour aborder ce sport extrême dans les meilleures conditions, il est possible de se préparer en faisant de la méditation et du yoga, qui aide à dompter son esprit. Un autre bon moyen d’aborder une expérience demandant un contrôle de soi-même total est de pratiquer des activités mettant ses nerfs fortement à contribution. Pour cela, le poker est le meilleur des jeux. En quelques secondes, on peut perdre ou gagner beaucoup d’argent. Et tous ceux qui arrivent à faire de gros bénéfices en jouant au poker, notamment sur internet, ne sont pas forcément les meilleurs tacticiens, mais ceux qui parviennent le mieux à gérer leurs émotions. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que de nombreux grands sportifs, à l’image d’un Rafael Nadal au mental incroyable sur un court, soit des fans absolus de poker. Il apprend à garder son calme, maîtriser ses peurs, pour vaincre psychologiquement son adversaire.
Et en matière de highline, cet adversaire là est tout à fait particulier, puisqu’il s’agit du vide. En milieu naturel, les amateurs de slackline cherchent généralement à installer leur sangle entre deux falaises, ou alors dans des forêts au sommet des arbres. Ou même au-dessus d’un lac. Un peu partout en France, des fanas de grimpe ou d’activités en plein air ont commencé à équiper la montagne.
Et si le défi lancé est impressionnant psychologiquement, il est accessible à tout le monde, quel que soit son physique. Car quelle que soit sa corpulence, et qu’importe les sports que l’on a pratiqués auparavant, on comprend vite comment tenir en équilibre sur la sangle. Avec un petit peu de patience et de persévérance, on parvient en quelques heures à traverser « sa première ligne ». Mais quand même, pour tenter la highline, il faut un peu plus d’expérience, et surtout s’y connaître en matière de matériel technique (spécifiquement conçu pour la slackline). Ensuite, le mental fera la différence.
Et c’est d’ailleurs parce que la slackline requiert des aptitudes mentales (et physiques) que l’on ne retrouve pas dans d’autres sports, que ses partisans le considèrent comme un sport à part entière. D’ailleurs, des compétitions voient de plus en plus le jour. Même si l’objectif premier de la slackline est, comme pour l’alpinisme, de se faire plaisir et de gagner un combat contre soi-même. Les sensations viennent par étapes. Au début, on a l’impression que c’est impossible. Puis, après quelques essais, on comprend les réactions que la sangle aura en réponse à nos mouvements. Par la suite, on est capable de se surpasser et d’anticiper les mouvements de la ligne : c’est les premiers pas. Au final, une sérénité s’empare de nous, on réussit à avancer, comme si on volait. Pour la highline, les sensations sont décuplées !