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Janja Garnbret et Brooke Raboutou : l’histoire de deux championnes qui se tirent vers le haut !

Alors que le début de leur carrière n’aurait pas pu être plus différent, elles ont tout de suite eu un déclic lorsqu’elles se sont rencontrées. En pleine préparation pour les Jeux Olympiques, Janja Garnbret a accueilli Brooke Raboutou chez elle, en Slovénie, pour un stage d’entraînement.

Les deux grimpeuses ont passé plus de deux semaines ensemble, afin de perfectionner leurs compétences pour ce qui sera probablement la compétition la plus importante de leur carrière.

L’idée de s’entraîner ensemble…

C’est lors de la soirée de clôture des Championnats du Monde de Berne 2023 que l’idée de s’entraîner ensemble a commencé à germer dans l’esprit des deux stars de l’escalade. Pour Janja, le Mondial a été extraordinaire : elle a remporté deux médailles d’or et une médaille d’argent. Mais le plus précieux pour elle n’est cependant pas les médailles accrochées autour de son cou lors de cette soirée, mais le fait que sa victoire au combiné lui ait assuré sa place pour les Jeux Olympiques de Paris.

Brooke Raboutou, l’une des grimpeuses les plus proches de Janja sur le circuit international, a également réalisé une belle performance au combiné. Mais elle a terminé à la quatrième place, manquant de peu la qualification olympique, puisque seules celles qui montaient sur le podium remportaient leur billet pour Paris. La médaille de bronze que Brooke avait remportée quelques jours plus tôt en bloc n’a pas pu compenser la déception du moment, car il va sans dire que la course aux Jeux était son principal objectif en venant à Berne.

« Je ne me souviens plus très bien comment ça s’est fait, mais pendant la soirée, Brooke et moi nous sommes mises à pleurer », se remémore Janja. Ce n’était pas des larmes de tristesse, mais plutôt une vague d’émotions qui semblaient prendre le dessus sur les deux compétitrices, la pression retombant enfin après des journées très intenses.

Après s’être prises dans les bras, Janja a alors lancé une idée que les deux grimpeuses avaient en tête depuis longtemps, mais qui n’avait encore jamais pu se concrétiser : « Tu devrais venir en Slovénie et t’entraîner avec moi l’année prochaine ! ».

Des débuts différents, mais une passion commune !

Le fait que Janja et Brooke soient devenues amies n’a certainement rien à voir avec leurs débuts en escalade. Les parents de Janja ne savaient même pas que l’escalade existait lorsque leur fille a demandé à s’inscrire à un événement de grimpe local, qui avait lieu près de chez eux, à Koroška.

Il en est tout autre pour Brooke, qui a baigné dans l’escalade dès le plus jeune âge. Sa mère, l’Américaine Robyn Erbesfield, était la compétitrice la plus forte des années 90 tandis que son père, le Français Didier Raboutou, a marqué l’Histoire de l’escalade tant en compétition que sur le rocher. Brooke et son frère aîné Shawn ont donc grandi avec des chaussons d’escalade aux pieds, se balançant dans des baudriers aux pieds des falaises et parcourant les spots les plus célèbres au monde pendant toute leur enfance.

Avant même que Janja et Brooke ne se rencontrent pour la première fois lors des Championnats du Monde jeunes à Arco en 2015, la rumeur s’était répandue sur leur talent respectif au sein de la communauté de l’escalade.

D’une part, la jeune fille franco-américaine bercée par la grimpe et d’autre part, la jeune fille de la campagne slovène avec la volonté de briser les codes de l’escalade. À l’époque déjà, les deux grimpeuses ont ressenti dès le départ une connexion qu’elles qualifient de « naturelle », qui ne tarderait pas se transformer en amitié.

Le plan prend forme !

À partir de 2019, Janja et Brooke se croisent régulièrement sur le circuit des Coupes du Monde. Bien qu’elles soient tous deux de grandes compétitrices dans l’âme, leur volonté mutuelle de donner le meilleur d’elles-mêmes sur le mur n’a jamais entravé leur amitié.

« C’est notre métier à toutes les deux, donc quand on participe à une Coupe du Monde ou à un Championnat, on veut être la plus forte et gagner. Mais avec Janja, la rivalité a toujours été très saine », affirme Brooke. « En escalade, c’est contre la voie que l’on se bat et non contre les autres grimpeurs. Avec Brooke, notre désir mutuel d’être performante n’a jamais empêché que nous nous entendions bien », confirme Janja.

Roman Krajnik, l’entraîneur de Janja, avait déjà discuté d’une séance d’entraînement commune avec Robyn, la mère de Brooke, il y a quelques années. Les choses ont donc commencé à se mettre en place rapidement après que les filles aient donné un nouvel élan à l’idée après les Championnats du Monde de Berne.

Combiner entraînement et plaisir en Slovénie

« Le palmarès des Slovènes en escalade était déjà remarquable avant que Janja n’entre en scène, note Brooke. Travailler dur semble faire partie de la mentalité slovène ».

Lorsque l’Américaine est arrivée en Slovénie pour un séjour de deux semaines en mars 2024, elle savait qu’elle allait passer de longues journées à la salle. « Brooke est venue avec son coach, on a donc mêlé nos deux routines d’entraînement », explique Janja.

Durant deux semaines, les deux amies se sont entraînées intensément tout en s’amusant. « Je n’ai jamais été forcée à faire quoi que ce soit, je le fais parce que j’aime ça », affirme Brooke. « On ne pourrait jamais consacrer autant d’heures comme nous le faisons si ce n’était pas une véritable passion. Je sais simplement qu’une fois que j’aurais perdu le plaisir, je ne pourrais plus réussir », ajoute Janja.

Brooke s’était déjà rendue en Slovénie, mais elle n’avait jamais visité Ljubljana, la capitale. Il était donc évident que leurs journées de repos seraient consacrées à cette ville. Janja s’est donc improvisé guide touristique et a emmené son invitée dans les plus beaux endroits de la capitale slovène. « Comme Brooke est une grande amatrice de café, je lui ai fait découvrir certains de mes endroits préférés pour qu’elle goûte aux torréfactions locales et aux pâtisseries typiques », raconte Janja. « J’ai adoré le centre historique de la ville. Il n’est même pas nécessaire de visiter un musée pour ressentir l’ambiance culturelle qui règne ici », affirme la grimpeuse franco-américaine.

La promesse de revenir !

Le revers de la médaille quand on passe un bon moment, c’est que le temps file à vive allure. Pour nos deux grimpeuses, les deux semaines se sont envolées en un rien de temps. Après le départ de Brooke, les deux filles ont repris leurs habitudes, mais elles se sont promis de se revoir très vite. « La Coupe du Monde de Koper, si proche de l’océan, fait partie des plus belles compétitions du circuit. Alors j’espère que mon emploi du temps me permettra d’être de retour pour l’incroyable atmosphère qui y règne », déclare Brooke.


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