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Interview : Oriane Bertone dresse le bilan de sa (prestigieuse) saison 2023

© IFSC

Après Manu Cornu, c’est au tour d’Oriane Bertone de se livrer à notre micro sur sa saison 2023. Son année a tout simplement été exceptionnelle ! Et le mot est faible… À tout juste 18 ans, la jeune Réunionnaise est montée sur le podium de trois Coupes du Monde cette année, et a remporté sa première victoire mondiale. Puis, elle a décroché le titre de vice-championne du monde de bloc à Berne cet été, avant de conclure sa saison en beauté, en décrochant son billet pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Pourtant, Oriane est encore très loin de ses limites. Plus motivée que jamais, elle compte bien se donner encore plus, chaque jour, à l’entraînement, pour devenir encore plus forte.

Entretien avec celle qui nous aura fait vibrer cette année.


Salut Oriane, tout d’abord, comment vas-tu ? Comment te sens-tu en ce moment ?

En ce moment, ça va super ! Je viens tout juste de rentrer de La Réunion, où j’ai pris de petites vacances. Maintenant, c’est retour à l’entraînement ! Là je ressors tout juste d’une séance avec Nico [Januel, son entraîneur], donc je suis un peu fatiguée, mais à fond !

Quelle saison 2023 tu as vécue ! L’année a été longue et pleine d’émotions… Quel bilan en tires-tu ?

Que dire d’autre que « réussie » ?! Réussie et pleine de rebondissements, de prise d’expérience et de bonnes vibes. Je m’en suis très bien sortie, j’ai pris mon billet pour les Jeux Olympique lors du TQO de Laval il y a quelques semaines maintenant, donc je suis très heureuse ! Il y a eu beaucoup de travail pour y parvenir, beaucoup d’investissement, et beaucoup d’espoirs qui ont été mis sur notre projet cette année (et je dis bien « notre » car je ne suis pas toute seule dans cette aventure !).

Donc globalement, c’est un bilan plus que positif que je tire et ça me donne beaucoup d’espoirs pour la suite. Car je n’ai pas encore atteint le niveau que je souhaite. J’espère progresser encore plus en 2024, puis 2025, 2026… Alors je suis pleine d’espoirs pour la suite de ma carrière 🙂

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Quel est ton plus beau souvenir de l’année ?

C’est difficile car j’ai vécu tant de belles choses cette année… J’ai atteint plusieurs de mes objectifs et j’en suis très fière. Au-delà de ma qualification pour les Jeux Olympiques, l’un des moments qui m’aura le plus marqué cette année, c’est ma première médaille d’or en Coupe du Monde, que j’ai gagnée à Prague. C’était complètement inattendu ! J’ai été capable de grimper comme il fallait ce jour là. J’en suis tellement fière… Encore maintenant, quand j’y pense ça me donne des frissons ! C’est une sensation et une émotion incroyable !

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Cite-nous une chose que tu as apprise (sur toi) cette année ?

Mmmh… Je dirais que… j’ai grandi des bras ! (rires). Mes bras sont bien plus grands qu’en début d’année ! Plus sérieusement, je pense que cette année m’a prouvée que j’étais capable de réaliser plus de choses que ce que je pensais. Et aussi que j’étais capable de m’investir plus que ce que j’imaginais. Ça a été une agréable découverte, qui m’a bien changé la vie cette saison.

Y a-t-il une chose que tu ferais différemment avec du recul ?

Pas vraiment… Je pense qu’on a bien fait les choses cette année. J’ai été là quand il fallait que je sois là. Bien sûr, il y a quelques regrets tout de même, des moments où je sais que j’aurais pu mieux faire, des moments où j’aurais voulu mieux faire, mais ce sont des moments qui m’ont permis d’apprendre et de grandir. Je prends tous les échecs, toutes les défaites, toutes les déceptions, tous ces côtés « négatifs » de la performance et de la compétition, comme un apprentissage vraiment exceptionnel pour la prise d’expérience. J’en ai beaucoup pris cette année, aussi parce que j’ai découvert pas mal de choses sur l’entraînement et sur ma capacité à encaisser. Donc si c’était à refaire, oui, je referais tout pareil !

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Avec du recul, comment as tu vécu le Championnat du Monde de Berne ?

Le Championnat du Monde à Berne a été une compétition atypique. Nous n’avions jamais eu à gérer une compétition aussi longue, qui s’est autant tirée dans le temps. Elle a duré douze jours ! D’habitude, une compétition classique se tient sur trois jours. Donc ce n’était pas facile à gérer… La préparation a été un peu différente de toutes celles qu’on a pu réaliser jusqu’à maintenant, c’était un beau challenge. J’ai réussi à être en forme tout au long de la compétition. J’ai commencé fort et j’ai fini fort ! Et je suis plutôt fière de moi parce que ce n’était pas facile… Tout le monde n’a pas réussi à le faire, alors je suis vraiment contente d’avoir été capable de m’imposer dans un exercice comme celui-ci.

J’ai été sacrée vice championne du monde, et ça c’est incroyable ! Bon, après je suis quand même un peu déçue parce qu’en diff, ce n’était pas encore ça, et au combiné, malgré ma très bonne demi-finale [Oriane se classait troisième, à quelques points seulement de la deuxième place], je n’ai pas réussi à réitérer en finale. La fatigue l’a emportée et je me suis écroulée… Mais d’une manière générale je pense que j’ai plutôt bien géré ce Championnat du Monde, qui m’a permis de mettre en avant des points faibles à travailler.

© Lena Drapella

Le fait de décrocher ton ticket pour les Jeux Olympiques a-t-il changé quelque chose dans ton état d’esprit ou ta façon d’être ?

Non, rien n’a changé ! Alors oui, le travail va être plus intense encore, mais que je sois aux Jeux ou pas, mon objectif est de progresser le plus possible et de dépasser mes limites. Donc retour à l’entraînement à fond, mais je t’assure que mon état d’esprit ou mes routines n’ont pas changé !

Qu’est-ce qui a le plus changé cette année dans ta préparation ?

Je m’entraîne un peu plus que l’an dernier. C’est normal, on cherche à aller plus loin avec Nico [Januel]. Ça fait deux ans maintenant qu’on bosse ensemble et ces deux années nous ont permis d’apprendre à nous connaître plus précisément. Donc l’entraînement augmente en intensité, en volume… J’ai passé les trois-quarts de mon année enfermée dans une salle à m’entraîner !

Quels sont tes axes principaux d’entraînement pour la saison à venir ?

Je vais bosser à fond sur la diff parce que c’est là que j’ai le plus de marge de progression ! J’ai aussi repéré quelques points faibles en bloc et je sens qu’on est sur le bon chemin. Je vais continuer à me donner à fond, je me fais confiance, je fais confiance à Nico et j’espère qu’en fin d’année je serai devenue une « lactate » comme on dit ! (rires)

As-tu déjà établi le calendrier des compétitions auxquelles tu vas participer cette année ? Quel est ton prochain rendez-vous ?

Le premier rendez-vous sera le Championnat de France. Je vais faire le Championnat de France de bloc, c’est sûr, et peut-être celui de difficulté. Mais la saison de diff est encore assez floue pour moi, on a commencé à en discuter avec Nico, mais on a besoin d’approfondir encore un peu de ce côté-là.


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