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Interview: Mina Markovic

Quelques mots avec Mina Markovic en ce début d’année 2012. Au programme: sa vie au quotidien, son entraînement, ses objectifs, sa vision de l’anoréxie.

– Salut Mina ! Tout d’abord, racontes nous un peu comment s’est passé ton début d’année 2012 ?
– L’année a super bien commencée pour moi, avec un 8b au premier essai le 1er janvier. Et puis j’ai profité de ce début d’année pour aller en falaise, en Espagne plus précisément. Au programme, grimpe pour le plaisir, avec les copains, le top quoi. Mais après ce petit séjour, retour aux choses sérieuses, avec le début de mon entraînement pour la saison 2012.

– Peu de gens te connaissent en dehors des compétitions d’escalade, dévoiles nous un peu qui est Mina Markovic dans la vie de tous les jours ?
– Je suis souvent très occupée, parfois un peu plus, parfois un peu moins, mais je ne m’ennui jamais ça c’est sur. Habituellement je m’entraîne le matin, donc après le réveil, direction le petit déj, accompagné d’un bon thé ou d’un bon café, un peu de stretching puis direction la salle. Je m’entraîne à Skofja, dans une salle de bloc avec mon entraîneur Roman Krajnik. J’ai également des stages avec l’équipe nationale, ca me permet de changer de structure et d’affiner mon entraînement. Après l’entraînement, je vais à la fac, eh oui ! Ma matinée est donc bien remplie. Il m’arrive parfois de commencer par les cours le matin et de m’entraîner ensuite, ca dépend des jours. L’après midi, je suis souvent libre, j’en profite pour voir des amis, ou bosser pour la fac (rapports, lecture, etc.). Parfois le we on part grimper avec la team, soit en falaise, soit dans des centres d’entraînement avec de bonnes structures d’escalade (Autriche, Suisse, Allemagne), mais ça reste quand même rare.

– En 2011, tu as remporté le classement final de la coupe du monde. Quels titres te manque-t-il pour que ton palmarès soit complet ?
– J’aime la compétition et être la meilleure. Je pense qu’il n’y a pas de limite pour progresser et gagner en expérience. Il y a toujours moyen d’aller plus loin. Pour l’instant, mon objectif n’est pas de collectionner les titres, mais de progresser encore et encore. Bien sur, il y a des compétitions et des résultats qui me manquent et qui me tiennent à cœur : championnat d’Europe, le Rock Master d’Arco, un podium au général de la coupe du monde de bloc, etc. Je pense que j’ai de quoi faire ! Et puis c’est sans parler de la falaise et des voies qui m’attirent, même si ces dernière années je n’ai pas pu y consacrer beaucoup de temps car j’étais centrée sur les compétitions.

– Quels sont tes objectifs pour 2012 ?

– Je veux vraiment augmenter mon niveau de grimpe : grimper mieux, avec plus de précisions, et plus de sensations. Je pense que le physique n’a jamais été mon point faible, c’est pour ça que je pense travailler ces autres points cette année. Et puis j’ai décidé d’arrêter de me plaindre tout le temps quand je n’ai plus de peau ou d’autres petit tracas sans importance, je vais grimper, grimper, grimper !

– On entend de plus en plus parler de problèmes d’anorexie en escalade. Quel est ton avis la dessus ?
– Je pense que c’est une bonne chose d’en parler et de participer au débat de temps en temps. Je pense que c’est difficile d’agir sur ce phénomène… Une éducation à la nutrition ne serait pas un mal pour les grimpeurs, mais au final, chacun choisit son destin et ce qu’il a envie de faire. Sinon, proposer des voies plus physiques, ce qui aiderait peut-être les grimpeurs à changer leur point de vue sur leur alimentation. Et vous qu’en pensez-vous !?


– On entend rarement parlé de toi en falaise, mais je suppose que ça t’arrive de t’évader sur le rocher parfois… Raconte-nous un peu tes plus beaux trips en falaise, et ta plus belle croix.
– Bien sur que je vais en falaise, mais c’est souvent pendant le break des compétitions, ou en tout début d’année. Durant la saison de compet je grimpe rarement en falaise, ou alors juste une journée par ci par là. J’ai des supers souvenirs notamment en Turquie, à Rodellar, à Siurana, à Chironico, et bien sur à Fontainebleau ! Je ne suis pas du genre à travailler beaucoup les voies, je fais surtout du à-vue. J’ai déjà réalisé Hydrophobia (Siurana) 8b/b+ à-vue, LaBanda (Rodellar) 8b à-vue. Voilà quelques unes de mes performances !

– As-tu une préparation mentale spécifique ?
– Pas vraiment, Habituellement, en isolement, j’aime bien m’échauffer tranquillement, discuter avec les autres grimpeurs, ou rester seule en lisant un magasine. Juste avant de grimper, je me concentre et je me prépare à donner le meilleur de moi-même, mais rien d’autre de spécial. Je pense que chacun doit trouver ses petits trucs pour se sentir bien et préparer son corps à tout donner.

– Comment imagines-tu Mina Markovic dans 10 ans ?
– Hmmmmm…. J’imagine une vie de famille tranquille, profiter des we pour s’évader en falaise, et travailler la semaine, pourquoi pas dans le milieu de l’escalade !

– Un dernier mot à ajouter ?
– Grimpez avec passion, faites vous plaisir et donnez le meilleur !

Publié le : 09 mars 2012 par Charles Loury

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