Interview: Esther Bruckner, la nouvelle star de la vitesse
– A quoi penses-tu quelques heures après ta première victoire en coupe du monde?
– Après la victoire, je pensais à tout ce qu’on (Nicolas Januel, Sylvain Chapelle, l’équipe de France, mes parents et moi) a fait pour en arriver là. Si aujourd’hui, j’en suis arrivée là, c’est d’abord grâce à eux ! Et après je pense à cette revanche sur les mondes à Paris et Singapour… Je réalise que c’est moi qui est la médaille d’or mais pour le record du Monde, je ne m’en rends pas trop compte…
– Raconte nous comment s’est passée cette étape asiatique pour toi?
– Durant le pratice, j’ai trouvé les prises fuyantes sur ces runs, pas très rassurée sur le fait que j’avais fait une zipette en avril sur le même mur… Les qualifs se sont super bien passées parce que sur la première voie, je bats mon record personnel, en dessous des 9sec. Une fois le classement fait, je vois que je suis 4ème, tout va bien puisque du coup je tombe dans un bon tableau. Et puis arrivent les phases finales, bien échauffée,sans trop de pression et ayant beaucoup travaillé les départs avec Sylvain, j’ai pu prendre de bons départs et même réaliser le record du Monde. Sur le fait, je n’ai pas trop réalisé que j’avais battu le record du monde, c’est une fois que la compète était terminée que l’on m’a dit que je l’avais battu J’étais plutôt concentrée sur le podium et sur la première place. Les phases se sont super bien déroulées, des bons départs des bonnes relances au jeté, et des bonnes fins. Une compète magique même si toute fois je peux encore faire mieux!
– En plus de ta victoire, tu détiens désormais le nouveau record mondial, penses-tu pouvoir encore faire mieux cette année? Je suppose que tous tes objectifs sont atteints?
– En plus de la victoire, j’obtiens le nouveau record du monde, oui, mais mes principaux objectifs c’était de faire un podium au Championnats du Monde senior et la première place au Monde jeune. Donc j’ai toujours ce mauvais goût de ces compètes, et mes objectifs ne sont pas réalisés! Malgré ça, je suis super contente, car ca montre bien qu’il ne faut jamais lâcher, rebondir sur les erreurs et croire en soi ! Gagner une coupe du Monde ce n’était pas dans mes objectifs, et encore moins faire le record du Monde même si parfois j’y pensais pour les années à venir… Pour pouvoir faire encore mieux, j’aimerais faire exactement la même compète, à Mokpo et garder le record du Monde.
– Pensais-tu remporter une étape cette année?
– En juillet, on a eu un evenement à Munich de vitesse, certes il n’y avait pas tout le monde mais la plupart des fortes étaient présentes. A ce moment là, je savais que remporter une Coupe du Monde pouvait être envisageable. Avec de l’entrainement, mais envisageable!
– Expliques nous un peu quelles sont les spécificités et les contraintes de l’entrainement pour la vitesse?
– Les spécificités de la vitesse c’est beaucoup de travail sur la voie, de la musculation spécifique, et des exos d’athlétisme.
Les contraintes c’est qu’il faut parfois répéter 100 fois la même chose pour arriver à faire un truc potable…
– Si tu devais répondre aux détracteurs de la vitesse, tu leur dirais quoi?
– Les détracteurs de la vitesse ce sont généralement des personnes qui n’ont jamais essayé, alors pour bien faire je leur dirais qu’avant de parler, il faut essayer. Certes je suis tout à fait d’accord qu’il y ait des personnes qui n’aiment pas la vitesse mais de dire c’est toujours la même voie, c’est nul … c’est qu’ils ne recherchent pas les mêmes sensations!
– Un dernier mot à ajouter?
– Pour finir, je dirais un ÉNORME MERCI à tous, en commençant par Andréa Boldrini, le conseil régional, ma famille à qui j’en dois beaucoup, l’Equipe de France, la Fédé qui nous a permis d’aller en Chine et en Corée, et surtout les entraîneurs Sylvain Chapelle et Nicolas Januel, qui même avec une nouvelle famille, continue à nous entraîner …