Interview de Mejdi Schalck : nouveau champion de France de bloc
Nous avons un nouveau champion de France de bloc ! Mejdi Schalck remporte la première place en qualifications, en demi-finale et en finale. Le suspense aura perduré jusqu’à la fin, mais il réussira finalement à détrôner Paul Jenft, champion de France en titre, qui se place en deuxième position sur le podium. Un perfect pour le jeune grimpeur qui revient pour nous sur ces deux jours passés à Valence.
Comment se sont passés ces deux jours ?
Déjà je suis arrivé déterminé ! J’étais vraiment frustré de l’année dernière donc j’étais un peu en mode « vengeance ». En 2022, j’avais fait un tour chaotique en qualif et la demi n’était pas beaucoup plus productive… Avec le recul, je pense que c’était vraiment une expérience qui m’a bien appris notamment sur la gestion du stress. Cette année j’ai gagné tous les tours parce que, justement, j’ai très bien géré la pression et c’est ce dont je suis le plus fier.
L’année dernière tu n’allais pas en finale et cette année tu remportes le titre de champion de France. C’est donc la gestion du stress qui t’a permis de gravir les échelons?
Je pense que je suis passé à côté l’année dernière car c’était la première fois que j’expérimentais la posture d’être un peu attendu et favori. Je ne savais pas trop comment j’allais gérer ça mais finalement ça m’a fait une bonne expérience : je me suis senti poussé et ça m’a aidé à me surpasser. Mes efforts depuis l’année passée ont donc été bénéfiques. J’ai surtout travaillé sur la gestion de la pression qui m’avait fait défaut lors des Frances l’année dernière. J’étais déjà venu à Valence en novembre lors de la coupe de France pour faire un petit test et voir comment je me positionnais et ça s’était vraiment bien passé.
Avant la compétition, dans quel état d’esprit étais-tu ?
Je suis arrivé un peu stressé mais concentré pour assurer aux qualifications. C’est une étape plus difficile à gérer pour moi. Je me sens mieux en finale, je réussis beaucoup mieux à gérer la pression et ça gagne souvent. Par exemple, en coupe du monde, à chaque fois que j’ai réussi à aller en finale j’ai fait un podium donc je me concentre surtout pour pouvoir aller jusque-là.
Quel était ton objectif en venant ici ?
Bien évidemment c’était de revenir avec le titre… et c’est fait d’ailleurs. Je n’avais aucun titre en national comme Manu Cornu qui en a plusieurs et Paul Jenft qui l’a eue l’année dernière, donc c’était vraiment quelque chose qui me motivait. J’avais vraiment envie de le remporter.
Je voulais aussi me tester : voir si j’étais capable de mieux gérer la pression et si mes efforts étaient rentables. Et comme toujours je venais pour me faire plaisir : bien grimper et être satisfait de ma grimpe.
Sur ce genre d’évènement, le soutien du public est donc quelque chose de très bénéfique pour toi ?
Oui la preuve ! En finale j’arrive souvent à vraiment bien m’exprimer. Surtout quand c’est le dernier bloc et que tout le monde est surexcité. J’ai envie de tout faire pour gagner et partager ça avec le public.
A Salt Lake City (étape de coupe du monde 2022), quand je prends l’or, c’était déjà la même chose. Je fais mon podium grâce au dernier bloc où je suis comme possédé. Ça va tout seul dans ces moments et c’est vraiment génial. Le public me porte énormément.
Tu as affronté certains des meilleurs grimpeurs de France. Quel était le compétiteur que tu redoutais le plus ?
Je dirais Sam. Il m’a bien suivi toute la compétition et il n’était pas très loin à chaque fois. De manière générale, depuis le début de l’année, je vois bien qu’il est très très fort ! Pendant les deux jours, il était en bonne forme et bien solide physiquement.
Quels sont tes objectifs de 2023 ?
Je vais me concentrer sur la saison internationale qui commence fin avril. Chaque étape va être très importante, que ce soit en diff ou en bloc, pour les Jeux. Parce que oui, je vise les Jeux Olympiques ! Je vais rester très concentré sur tous les événements qui vont être qualificatifs : les coupes du monde notamment qui sont des étapes passerelles.
Depuis septembre je m’entraine à fond pour ça. Je fais du spécifique : du bloc et de la diff. Le but est de me préparer au mieux et de me rendre le plus polyvalent possible.
Tu as quasiment survolé tous les blocs de la compétition et on voit beaucoup de facilité et de maitrise dans ta grimpe : quels sont tes points faibles selon toi ?
Je dirai qu’il y a des styles de dalle que je n’aime pas trop mais en général je dirais que je suis assez complet en bloc. Je ne pense pas avoir de grosses lacunes.
En diff par contre j’ai pas mal de lacunes en rési basique et je galère pas mal sur les réglettes. Tous ces genres de mouvement, ça risque de me poser problème pour me qualifier aux JO.
Tes fans sont venus te solliciter pour des photos et autographes de leur champion de France après le podium. Où est-ce qu’ils pourront te voir grimper prochainement ?
La prochaine compétition est l’étape de coupe du monde fin avril à côté de Tokyo. Après ça s’enchaine et il y aura beaucoup d’événements !
Est-ce qu’on peut voir ta médaille ?
Alors c’est plutôt drôle mais je ne l’ai pas. Ils m’en ont donné une en carton pour les photos et ils m’ont expliqué qu’ils me l’enverront plus tard.
Mais ce n’est pas grave je repars avec le titre et une prise que Pierre Broyer (ouvreur du championnat) m’a offerte en souvenir. C’est une prise du deuxième bloc de la finale que personne n’a validé !