Interview de Caro Ciavaldini et James Pearson qui rejoignent les rangs d’Altissimo
– S’il fallait vous présenter en quelques lignes, que diriez vous ?
Caro et James: Il faut bien avouer qu’il est difficile de nous séparer, malgré deux nationalités qui se chamaillent depuis des siècles. En deux mots, je dirais que James est bien British et moi très Frenchie. Autrement dit, ‘il est calme, et tête brulée en même temps, aventurier jusqu’au bout des chaussons. Et moi…je tempête, je râle et j’ai toujours raison, je suis ultra fière de nos croissants et bérets (qui ont disparus bien sûr, mais allez convaincre un rosebeef entêté…). En matière de grimpe, James est un pro du trad, tout ce qui est engagé, à la limite de l’idiotie, ultra précis sur des mouvements en sensations, ultra coordonné. Tandis que je sais totalement me faire mal à l’entraînement, me battre jusqu’à la nausée, et faire des lolottes dans les colonnettes, un mouvement qui reste un mystère pour James. Deux opposés quoi.
– Vous êtes chacun des grimpeurs de haut niveau, mais dont les pratiques différaient avant votre union, pouvez nous préciser comment chacun d’entre vous abordait et pratiquait l’escalade?
James: J’ai commencé à 15 ans, directement par du trad, coinceurs, casques et engagement. L’escalade dans le Peak District, c’est une histoire de risque. J’ai toujours joué avec le feu, surtout dans mes premières croix en trad…J’ai fait un belle chute en solo mais m’en suis sorti indemne… Avec l’âge » vient la raison. Je suis toujours un trad-addict, mais me tuer pour une voie… peut-être plus.
Enfin tout est question de perspective… Caro ne considérerait sans doute pas les choses de cette façon, et vous dirait que je suis un peu « taré », elle qui a abordé l’escalade par la compétition et la falaise sur spits. Dix ans de Coupes du Monde, ça lui a forgé un mental en acier…Tant qu’il est question de se battre dans une voie. L’entraînement, elle connait, les falaises déversantes de calcaire, pas de soucis. L’engagement, c’est son nouveau jeu.
– Aujourd’hui mariés, vous faites le tour du monde des plus beaux sites naturels, quelle est votre quête?
Justement, nous sommes assis dans un bureau, au 7ème d’un hôtel de Tokyo…et il neige. Demain nous partons pour les Philippines, pour 3 semaines de DWS (Deep Water Soloing), escalade traditionnelle, et kayak. James dit souvent que l’escalade est le meilleur prétexte au voyage. Et c’est vrai qu’il n’y a pas mieux pour vraiment découvrir un pays que de se le faire présenter par ses habitants!!! Notre guide pour ces 10 jours au Japon, c’était Yuji Hirayama (légende nippone de l’escalade) en personne, accompagné de Sachi Anma (actuel vainqueur de la Coupe du Monde de Difficulté), et Akyo Noguchi (son homologue en bloc). Ils nous on emmené dans des spots de blocs très classe, mais aussi nous on raconté le Japon comme ils le vivent eux. Bref… vive le Japon!!!!
Alors quelle est notre quête? Trouver les plus beaux sites du monde, que ce soit du bloc, du Trad, des grandes voies, ou de l’escalade sportive. Se lancer dans des challenges de grimpe aussi variés qu’une grande voie dure de 600m, un bout de bloc sans prises, ou 10m de Trad au fin fond de la jungle. Et découvrir les gens dans leurs pays. A vrai dire, c’est la vie rêvée, et il y a quelque chose d’effrayant à avoir tout ce dont on a toujours rêvé… Alors, on en profite!
– Lorsque vous ne voyagez pas, vous avez choisi les salles Altissimo pour vous entraîner, qu’y avez vous trouvé pour votre pratique que vous ne trouvez pas ailleurs?
Jusqu’à il y a 6 mois, nous nous entraînions principalement à Altissimo Grabels. En 4 ans à Grabels, on s’est formé un petit cocon, on a appris à connaître les gens de la Salle. Nico Bartholomé (responsable de la salle) en premier, est un ami maintenant, mais aussi Alexia, les BE de la Salle, les clients; chaque fois qu’on rentre de voyage, tout le monde nous demande où on est allé, quand est-ce qu’on montrera le prochain film… Donc Altissimo, c’est avant tout une question d’ambiance.
Des grimpeurs purs et durs, et aussi des grimpeurs occasionnels, tous réunis pour apprécier un bon moment de sport. Après tout, notre but à James et moi, c’est aussi de raconter nos histoires. Elles s’adressent à tout le monde, qu’on soit un acharné du 8éme degré ou en moulinette dans du 6a. Il s’agit d’escalade, et ces gens là, on les retrouve à Altissimo.
La salle en elle même, que ce soit Grabels, Marseille, Avignon… nous permet totalement de nous entraîner, et si nous voulons ajouter des voies dures, des blocs, Alti a toujours été de notre coté, même si un 8B+, finalement, ça bloque une couleur, et il n’y a pas grand monde qui va y mettre les doigts.
Voilà, c’est un support d’entraînement, et un support amical, que nous avons cherché et trouvé.
– Vous êtes cette année Ambassadeurs d’Altissimo, que cela induit il pour vous, pratiquement, mais aussi en terme d’image et de responsabilités?
Cela fait déjà 4 ans que Altissimo nous a offert un libre accès dans toutes ses salles. C’était déjà un beau cadeau. Cette évolution pour devenir les Ambassadeurs d’Altissimo s’est faite assez logiquement. Altissimo a pour idée: « l’Escalade pour tous! ». Et notre but à nous, c’est de partir en trips, pour pouvoir revenir avec des images et des histoires à raconter à tous.
Pour faire rêver les gens, pour leur donner envie de mettre leurs chaussons et de vivre leurs aventures d’escalade, quelles qu’elles soient. En terme d’image, notre nouveau rôle va simplement nous aider à raconter mieux nos histoires. Et pour ce qui est de « responsabilité »… ça nous va bien de « devoir » faire rêver les gens. C’est un beau projet non?
– Concrètement, être Ambassadeurs d’Altissimo, ça veut dire quoi pour vous ?
Concrètement, nous allons offrir dans les salles des journées James et Caro, avec à la clef ouvertures, rencontres avec les gens, Master Class. Rien de mieux que deux heures pratiquement en tête à tête avec quelqu’un pour montrer les quelques « trucs » qu’on a appris en matière de grimpe au fil des ans, mais aussi et surtout, échanger, apprendre à connaître les gens.
Altissimo s’engage à notre coté, nous supporte dans nos aventures grimpesques où qu’elles soient, et nous aidera à raconter nos histoires.
Une belle aventure qui commence!!!