Interview: Corentin LeGoff
– Cette année la France termine 2ème du classement par équipe, et on a eu le droit à quelques podiums tricolores sur certaines étapes. Ton analyse?
Tout d’abord, je tiens à féliciter Hélène Janicot (vainqueur de la cpe du Monde de Briançon, et 5ème au général de la cpe du Monde), Romain Desgranges (3ème aux cpes du Monde de Puurs et d’Atlanta, et 5ème du général de la cpe du Monde) et Thomas Ballet (double finaliste en cpe du Monde, avec une belle 5ème place sur la dernière étape) pour avoir réalisés la meilleure saison de leur carrière ! Sans oublier Charlotte Durif qui a terminé 3ème de la cpe du Monde de Briançon, et qui a réalisé de beaux chpts du Monde de Bercy avec une 5ème place.
Ensuite, je tiens à dire que ces résultats d’une manière générale, ne sont pas à la hauteur des objectifs que nous nous étions fixés en début de saison. Donc, pour briller en 2013, nous allons devoir « rectifier le tir » en modifiant le fonctionnement et la préparation sportive de l’équipes de France !
– Que manque-t-il aux grimpeurs français pour être encore plus régulièrement sur les podiums?
Pour certains de s’entraîner plus, et pour d’autre de s’entraîner plus et mieux !
– Quel est ton avis sur le nouveau règlement international concernant la prise en compte du temps en cas d’égalité?
Pour moi, cette règle est un faux problème, dans le sens où si nos ouvreurs font bien leur travail, elle ne s’applique pas ! Je tiens à rappeler que les ouvreurs ont quatre voies pour départager les grimpeurs, et faire en sorte qu’il n’y ait pas d’ex-æquo et donc une prise du temps en finale…
– Comment cette règle influence-t-elle la façon de gérer sa compétition?
Cette règle à surtout induit une volonté des ouvreurs de tracer des finales qui sortent, quitte à ce que plusieurs grimpeurs arrivent au sommet ! De ce fait, cela oblige les grimpeurs à réaliser des beaux tours de qualification et de demi-finale pour prendre un avantage avant la finale.
– Quels sont les points à travailler en terme d’entrainement avec cette nouvelle règle?
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’en finale, le grimpeur qui va passer premier, ne sait pas si la finale sera sortit ou pas ! Alors que si le grimpeur passe dernier de la finale, en général il a pu entendre au son des spectateurs s’il va devoir lui aussi sortir la finale pour gagner. Et peut-être même être le plus rapide s’ils sont ex-æquo à l’issue de la demi-finale!
Donc, je dirais que paradoxalement le point principal à travailler est l’observation car pendant les 6 minutes de lecture, il est important de pouvoir estimer si la finale va être « difficile », ou « facile » et éventuellement se jouer au temps. Cette observation implique ensuite une bonne visualisation pour connaître la voie sous ses moindres détails, et pouvoir gagner du temps lors de sa réalisation. Ce qui nécessite bien sûr d’avoir travailler la notion de rythme à l’entraînement.
– SI tu avais un souvenir à retenir en tant que « sélectionneur » cette saison, ce serait lequel?
Le podium de la coupe du Monde de Briançon avec la superbe victoire d’Hélène et la 3ème place de Charlotte.
– Une anecdote croustillante à nous raconter durant cette saison de coupe du monde?
Je dirais un de nos nombreux gâteaux dégustés pendant nos déplacements à l’étranger…