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Ils offrent une salle d’escalade à une ONG au Vietnam

© Coll. Nival

Il y a quelques jours, le fondateur de la marque NIVAL (connue pour ses pantalons fabriqués à partir de bouteilles plastique recyclées), Baptiste Rouch, nous contacte pour nous dévoiler sa dernière vidéo: « Un an pour offrir une salle d’escalade à une ONG ». Attisés par la curiosité, nous nous empressons d’aller visionner ce qui nous semble être un projet de fou ! Nous avalons les 22 minutes de vidéo et décidons alors de contacter Baptiste pour une petite interview sur ce projet qu’il vient de mettre en place. Voici nos questions, et ses réponses …


Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Baptiste Rouch, fondateur de Nival, une marque de vêtements dédiée à l’escalade et co-fondateur de la chaîne YouTube Côté Bloc. Passionné de grimpe et d’entrepreneuriat, je me suis lancé dans le projet de créer une marque qui partage les valeurs que j’ai pu rencontrer dans l’escalade. D’origine vietnamienne, j’ai été adopté jeune par mes parents français. Je pense que Nival est la passerelle que je me suis créé pour contribuer aux deux pays qui ont fait de moi ce que je suis.

Tout a donc commencé avec la chaîne YouTube Côté Bloc, raconte-nous ce projet de départ.

Côté Bloc, c’est avant tout une aventure entre potes. Valérian, Pierre, et moi avons lancé la chaîne pour partager notre quotidien et notre évolution autour de l’escalade en vidéo. C’est devenu un média, mais surtout un écosystème qui nous a permis de rassembler une communauté autour de ce sport.

Ensuite sont venus les pantalons NIVAL, et, presque par hasard, vous vous êtes lancés dans le projet de construire un mur d’escalade pour une ONG au Vietnam, explique nous l’objectif de cet ultime projet. 

Avant de devenir une marque, Nival, c’était un projet vidéo pour promouvoir l’escalade au Vietnam, là où j’ai vécu pendant de 2019 à 2021 (cf film ci-dessous). À l’époque, j’ai créé un groupe FB pour que la communauté de grimpeurs puisse se connecter et échanger (Vietnam Climbing Circle).

Depuis le début, nous sommes restés fidèles à notre mission originelle : partager la discipline et contribuer à la diffusion de celle-ci dans un pays où ce sport était encore méconnu.

Avant le projet de la salle, nous avons organisé plusieurs événements pour faire découvrir l’escalade à des orphelins et des enfants défavorisés au Vietnam. C’est ainsi que nous avons découvert l’ONG Maison Chance.

Faire des événements ponctuels était enrichissant, mais nous voulions avoir un impact significatif et durable dans le quotidien de ces enfants. Le projet Vertical Chance est apparu comme une évidence.

À quel moment tu t’es dit « on se lance » ? Quelles ont été les étapes clés de ce projet ? À quelles difficultés t’es-tu heurté ?

Le projet était en discussion avec l’ONG depuis plus de neuf mois, il était inenvisageable de leur faire faux bond. Nival étant une startup, la plus grande difficulté a été de décider de mettre en péril l’entreprise pour financer ce projet. J’avoue avoir foncé tête baissée, et j’assume pleinement les conséquences aujourd’hui.

Dans la vidéo que tu nous présentes, tu avoues ne pas avoir récolté assez de fonds avec la vente des pantalons pour lancer le projet, comment as-tu comblé ce trou financier ? 

Nous avions lancé un crowdfunding pour amorcer le projet avec un objectif de 1000 précommandes. Nous en avons récolté 507. Il a fallu plusieurs mois d’efforts pour atteindre ce palier symbolique et vendre suffisamment de pantalons pour financer le projet. Ce dernier a été entièrement autofinancé par Nival, avec l’aide de notre communauté Côté Bloc.

Aujourd’hui, voici quelques mois que la salle est ouverte aux enfants, as-tu eu des nouvelles depuis ? Qui se charge de l’entretien, de l’ouverture, des cours ? 

Le centre social de l’ONG a une école intégrée, la salle bénéficie donc à toutes les sections ! Il était important que ce projet soit un accompagnement que l’on puisse faire sur des années. Avoir une école dans l’ONG, nous assure que la salle est utilisée chaque semaine !

Les cours sont dispensés par le professeur d’EPS de l’école que nous avons formé avec des grimpeurs locaux. Pour ce qui est de l’entretien et des ouvertures, nous avons formé un groupe de bénévoles tous issus du Vietnam Climbing Circle avec des ouvreurs volontaires pour changer les blocs tous les trois mois. L’idée de cette première année est de laisser la salle prendre son envol et d’ajuster les directives et l’organisation par la suite.

C’est une vraie petite organisation ?

C’est clair ! Superviser tout ça est important pour s’assurer d’une réelle progression pour les enfants.

Quelle saveur a ce projet comparé aux autres projets que tu as déjà réalisé dans le milieu de l’escalade ?

Honnêtement, je n’ai pas encore pris le temps de savourer ce qu’on a accompli. Évidemment, je suis très fier d’avoir concrétisé ce projet, mais en arrêtant les activités de Nival pendant trois mois, j’ai dû me concentrer entièrement sur la relance de l’entreprise depuis mon retour. Les conséquences !

Cela dit, ce projet est incroyable : matérialiser un souhait grâce à un élan collectif, c’est quelque chose d’unique. Je suis sûr que c’était le bon choix à faire, et le résultat est magnifique.

Tu fais allusion dans la vidéo à de possibles futurs projets dans ce style là, as-tu d’ores et déjà des idées en tête ?

Oui, Nival doit continuer à avoir un impact positif dans le pays où nous produisons nos vêtements. Le Vietnam est devenu une destination de plus en plus populaire pour la grimpe, et il reste encore beaucoup à faire pour contribuer à son développement. J’aimerais que Nival finance l’équipement d’une nouvelle falaise dans la région de Huu Lung (Nord Vietnam) pour offrir un nouveau terrain de jeu aux grimpeurs locaux et internationaux.

Un dernier mot à ajouter ? 

Merci pour le partage et l’écoute ! C’était un projet inspirant et on sait qu’il a fait écho aux personnes qui nous suivent et nous supportent. Grâce à PlanetGrimpe, je suis sûr qu’il touchera encore plus de grimpeurs. Pour cela, merci !

Le film « Un an pour offrir une salle à une ONG »

Publié le : 21 octobre 2024 par Charles Loury

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