FILM : Keep It Real 2 par Arc’teryx, retour aux sources de l’escalade !
Alors que les cotations et les performances prennent toujours plus d’importance en escalade, un nouveau film signé Arc’teryx nous rappelle que le bloc est bien plus que ça. Dans la légendaire forêt de Fontainebleau, une équipe de grimpeurs de haut niveau retrouve l’essence même de l’escalade.
Le nouveau court-métrage Keep It Real 2 signé Arc’teryx se concentre sur une équipe de grimpeurs légendaires, partie se retrouver pendant dix jours dans la forêt de Fontainebleau.
Lorsqu’on essaie de définir si l’escalade est un sport, un style de vie ou un art, la réponse est toujours « les trois à la fois ». Le bloc attire aussi bien les fanatiques de performance et créateurs de contenu que les artistes et les personnes en quête d’autre chose. La pratique du bloc peut être synonyme de performance et d’effort. Mais elle peut aussi être un art. Un moyen d’expression personnelle authentique. Une expérience à la recherche d’un sens profond, dissimulée sous le prétexte de simplement s’amuser.
Le film Keep it Real 2 nous rappelle un aspect du bloc que nous avions peut-être oublié. Regardez-le, et réfléchissez par vous-même du sens de tout cela.
Le crew
Maximillian Milne, Hamish McArthur, Holly Toothill, Kieran Forrest et Jim Pope sont des amis de longue date, tous originaires du Royaume-Uni. Âgés d’une vingtaine d’années, ils ont passé la majorité de leur vie à s’entraîner pour les compétitions et grimper sur le rocher. « Nous avons voyagé en équipe dans le monde entier », explique Hamish.
En anglais, « keeping it real » signifie être honnête, être vraiment soi-même dans tous les domaines de la vie, non seulement quand les choses vont bien, mais aussi quand elles vont mal.
Max Milne
Clément Lechaptois et René Grincourt, le réalisateur du film, sont français. On ne présente plus Clément, 31 ans, qui est l’un des meilleurs bloqueurs de la planète, avec des croix jusqu’au 8C+ bloc. René a été mannequin et grimpe depuis cinq ans. Aujourd’hui artiste, il a un point de vue résolument urbain.
Ashima Shiraishi habite New York. Elle est une figure reconnue du monde de l’escalade. À 15 ans, elle est devenue la première femme à grimper dans du 8c. Désormais, après avoir été à l’université et être un peu sortie du monde de la performance en escalade, elle est curieuse d’explorer et de réinventer sa pratique.
René explique qu’il a toujours voulu faire un film avec ce groupe d’individus. « Je les trouve incroyablement audacieux. Ils n’ont peur de rien. Tout ce qu’ils font c’est s’entraîner, grimper et essayer d’être les meilleurs. Mais pendant ce voyage, j’ai pu voir leur côté humain, leurs passions, leurs vulnérabilités. Je les ai bien mieux compris. »
Ce que j’aime à propos du bloc ? Ça me met les pieds sur terre. Littéralement, chaque fois que je chute.
Kieran Forrest
Keep it Real, un film qui casse les codes actuels
Keep it Real 2 implique qu’il y a eu un Keep it Real 1. (Et c’est bien le cas ! Regardez-le en cliquant ici.) L’esthétique granuleuse de cette série de films rappelle le premier fil de bloc au monde : The Real Thing (un film à voir ou à revoir ici).
Il met en scène les stars des années 90, Ben Moon et Jerry Moffatt, pendant leurs entraînements et leurs sessions de bloc à Bleau. Jerry et Ben, à travers leur personnalité authentique, ont aidé à rendre l’entraînement et le bloc ludique. Voitures de course, boîtes de nuit, sourires effrontés, torses nus et abdominaux parfaits. C’était la « Lad culture », comme l’écrivain d’escalade Niall Grimes la décrit. « The Real Thing a apporté une bouffée d’air frais à l’escalade mondiale. »
Tournant son film avec une Super 8 en format VHS, René a pris un parti créatif et échappé à la norme actuelle en matière des vidéos d’escalade, jusqu’à l’expérience du tournage en elle-même. Il n’y a pas de retour possible sur ces caméras. Pas de possibilité de vérifier la mise au point. Pas de temps gâché à regarder un écran LCD pendant que l’action se perd. Pour René et son partenaire cinématographique, Grégoire Mithieux, ces caméras leur ont permis d’être simplement là, présents pour capturer le style de vie des bloqueurs alors qu’il se présentait à eux dans une diversité de personnalités, de moments de camaraderie et de magnésie.
« Il ne s’agit pas de ta performance ou de la cotation. L’important, c’est plutôt ta manière de faire, ton style », explique René.
L’escalade est en train de devenir un sport où il est assez facile de se laisser entraîner dans la chasse aux cotations et de faire les choses “pour la caméra”. Je pense que certaines personnes oublient les raisons pour lesquelles elles ont commencé l’escalade. Il est important de se rappeler pourquoi on a commencé à grimper.
Holly Toothill