Échec collectif pour les Japonais dans « Burden of Dreams » !

© Henrik Asklöf
Il y a quelques semaines, nous évoquions sur Planetgrimpe la possible explosion de la légende « Burden of Dreams ». Deux jeunes prodiges japonais, Makoto Yamauchi et Ritsu Kayotani, semblaient alors tout proches de réaliser l’enchaînement de ce bloc mythique ouvert par Nalle Hukkataival en 2016 — le tout premier 9A bloc de l’histoire.
Mais alors que tout semblait réuni pour un nouvel exploit nippon, la campagne d’automne en Finlande vient de se terminer sur un goût d’inachevé.
Un espoir collectif… et un échec partagé
Ce n’étaient finalement pas deux, mais quatre Japonais à avoir pris part à cette expédition à Lappnor : Tomoa Narasaki, Ritsu Kayotani, Makoto Yamauchi et Toru Nakajima.
Un véritable groupe de haut niveau, gonflé d’espoir et soutenu par des milliers de fans à travers le monde. Tous avaient préparé leur tentative sur des répliques en résine du bloc, reproduisant fidèlement prises, pieds et inclinaison — une méthode devenue incontournable depuis que William Bosi et Simon Lorenzi ont montré la voie.

© Coll. Ritsu Kayotani
Les vidéos de leurs entraînements avaient suscité un vent d’optimisme : les Japonais maîtrisaient la réplique avec une aisance déconcertante. Certains, comme Tomoa Narasaki, avaient même trouvé de nouvelles méthodes, laissant penser qu’un cinquième, voire un sixième nom allait bientôt rejoindre la courte liste des grimpeurs ayant dompté « Burden of Dreams ».
Mais la réalité du granite finlandais est restée impitoyable. Malgré plusieurs semaines d’efforts, aucun des quatre n’a réussi à signer la répétition tant espérée.
Le premier à rendre les armes fut Toru Nakajima, qui a eu la sincérité de partager publiquement sa décision :
J’ai perdu. Je ne peux pas avancer tant que je n’aurai pas accepté ce fait.

© Imashi Hashimoto
Makoto Yamauchi, qui avait pourtant réalisé un excellent départ et enchaîné tous les mouvements séparément, s’est lui aussi heurté à la dureté du bloc :
Mon premier voyage en Finlande s’achève. J’ai consacré environ quatre mois à me préparer pour « Burden of Dreams », mais le 9A s’est avéré trop difficile pour moi. Il ne m’a pourtant pas manqué grand-chose.

© Henrik Asklöf
De son côté, Ritsu Kayotani garde une motivation intacte, promettant déjà un retour :
« Burden », tu m’as rappelé que je peux encore devenir plus fort. Je vais recharger les batteries et revenir te défier… J’ai hâte de ce jour !
Quant à Tomoa Narasaki, le champion du monde, il tire un bilan lucide mais positif de son court séjour en Finlande :
Cette fois, je n’ai pas réussi, mais j’ai ressenti de vrais progrès. Même après un début difficile où je ne me sentais pas très en forme, j’ai fini par mieux bouger et j’ai beaucoup appris sur le vrai rocher, qui est tout de même bien différent de la réplique.

© Keita Watabe
Un bloc qui ne se laisse pas dompter si facilement !
Depuis la première ascension de Nalle Hukkataival en 2016, « Burden of Dreams » n’a été répété que quatre fois :
- William Bosi (2023)
- Simon Lorenzi (2023)
- Elias Iagnemma (2024)
- Sungsu Lee (2025)
Malgré une préparation ultra-précise, des entraînements millimétrés et l’appui de la technologie 3D, le bloc finlandais continue de résister. Une fois de plus, il rappelle à quel point le passage de la résine au granite peut faire toute la différence.
Si cette offensive japonaise s’est soldée par un échec, elle marque un nouvel élan autour du mythe « Burden of Dreams ». Les grimpeurs nippons ont prouvé qu’ils n’étaient pas loin ; leurs progrès sur le rocher laissent présager une suite prometteuse. Comme le résume Ritsu Kayotani : « Ce n’est qu’une question de temps… ».

© Keita Watabe
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