Dans l’Arène : Retour sur les finales électriques du TBA4 !

© Charles Loury | Planetgrimpe
Après plus de dix heures de qualifications bouillonnantes, les dix meilleures équipes – cinq chez les femmes, cinq chez les hommes – se donnaient rendez-vous hier soir pour un dernier acte très attendu : les finales du TBA4, à Climbing District.
Et au vu de l’ambiance électrique des qualifications, nous nous attendions à une soirée complètement folle. Spoiler : nous n’avons pas été déçus… même si le scénario n’a pas toujours été celui qu’on aurait voulu.
Une entrée en scène digne d’un combat de MMA
Quelques minutes avant l’ouverture des portes, la fourmilière Climbing District s’est mise en mouvement. Corridors noirs menant vers la zone de compétition, lumière rouge tamisée, jeux de lumière, silhouettes qui se découpent dans un fond sonore grondant… Dehors, plusieurs centaines de personnes patientaient, serrées les unes contre les autres, dans une excitation palpable. Les finales affichaient complet depuis plusieurs semaines (la capacité maximale de la salle ayant été atteinte) ce qui avait poussé Climbing District à proposer des retransmissions sur écrans géants dans ses autres salles, pour permettre au plus grand nombre de vivre l’événement.
Au cœur de l’arène, la mise en scène impressionne : jeu de lumière inédit, ambiance immersive… Le TBA assumait pleinement son ADN : offrir un spectacle vibrant et accessible, mêlant amateurs, athlètes professionnels, spectateurs passionnés, novices curieux, et fans d’escalade.
Jamais une compétition de bloc en France n’avait bénéficié d’une couverture médiatique aussi ambitieuse : un live Twitch mené par Colas Grasset et KayooTV, une diffusion sur YouTube commentée par Shauna Coxsey et Maragda Gabarre, et surtout… une retransmission en direct sur France.TV.
La soirée pouvait commencer.
FINALES FEMMES : une égalité parfaite… et un scénario au couteau
Ce sont les femmes qui ont ouvert le bal, après un show lumière saisissant qui a instantanément plongé la salle dans une autre dimension.
Bloc 1 : l’élimination qui… n’élimine personne
Comme toujours au TBA, l’ouverture démarre fort : un bloc mort-subite où chaque duo doit choisir une grimpeuse pour tenter l’unique essai autorisé. La tension est extrême. Un run, un seul.
Et les ouvreurs avaient pensé à tout pour faire trembler les finalistes : un premier jeté, suivi d’une balançoire, puis d’une prise lisse transparente à tenir… un cocktail redoutable. Et pourtant… aucune chute. Les cinq duos valident ce bloc, lançant la finale pour de bon.

© Charles Loury | Planetgrimpe
Bloc 2 : la dalle qui redistribue les cartes
Dans cette dalle piégeuse, les Françaises montrent leur savoir-faire et confirment leur réputation dans ce style. Les binômes Maïlys Piazzalunga / Zélia Avezou et Selma Mimoune / Lily Abriat flashent le bloc, prenant la tête provisoire.
Les grandes favorites américaines, Brooke Raboutou / Cloé Coscoy, mettent un essai de plus.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
Bloc 3 : la revanche américaine
Le style coordo de ce troisième bloc va redistribuer les cartes : Cloé Coscoy parvient à shunter la séquence dynamique grâce à une méthode astucieuse.
Résultat : un top, en un essai de moins que leurs concurrentes directes. De quoi ramener tout le monde à quasi-égalité à l’approche du dernier bloc.

© Charles Loury | Planetgrimpe
Tout se joue dans le bloc final
Un bloc physique, exigeant, avec sections no-foot et un jeté final. Malgré plusieurs essais, le duo Maya Madere & Holly Toothill ne parvient pas au sommet.
Quelques secondes pus tard, Lily Abriat enflamme la salle en enchaînant le bloc au 2ᵉ essai, mettant le public en ébullition ! Mais Zélia Avezou fait encore plus fort : elle flashe le bloc, sous une explosion des spectateurs.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
Arrive le duo américain : Brooke Raboutou chute au jeté final sur son premier essai… la tension monte encore d’un cran. Cloé Coscoy se lance alors dans le bloc et tope avec une maîtrise parfaite. Pendant quelques secondes, personne ne sait qui gagne…
Résultat : une égalité parfaite…
Les quatre équipes sont à 99,6 points ! Le classement final se joue donc aux résultats des qualifications. Victoire du duo américain Raboutou / Coscoy, devant Lerondel / Sekikawa, puis Piazzalunga / Avezou.
1 – Brooke Raboutou / Cloé Coscoy – 99,6 pts
2 – Melody Sekikawa / Saula Lerondel – 99,6 pts
3 – Maïlys Piazzalunga / Zélia Avezou – 99,6 pts
4 – Lily Abriat / Selma Mimoune – 99,6 pts
5 – Maya Madere / Holly Toothill – 54,5 pts
Un dénouement un peu frustrant, car les blocs n’ont pas réussi à départager les finalistes. Mais difficile de dire que le duo américain ne mérite pas sa victoire : il avait dominé les qualifications haut la main plus tôt dans la journée.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
FINALES HOMMES : Un début de soirée renversant, puis un scénario très serré
À peine le temps pour les ouvreurs d’ajuster les blocs que les hommes font leur entrée, galvanisés par un public brûlant. La finale masculine commence… et bascule immédiatement dans l’inattendu.
Bloc 1 mort-subite : l’énorme coup de théâtre
Le dernier bloc de la finale féminine est devenu… le premier bloc (dans une version encore plus musclée) des hommes. Et là…
les favoris Sam Richard / Paul Jenft explosent d’entrée.
Sam part dans le bloc et se retrouve rapidement dans une mauvaise méthode… Il s’enfonce, tente de se rétablir… et tombe ! Paul, au sol, se prend la tête dans les mains. Les 500 personnes poussent un “OOOOH” de stupeur.

© Charles Loury | Planetgrimpe
Le duo favori, celui que tout le monde voyait gagner, est éliminé dès le premier bloc. Un choc total. Mais la règle est la règle : un seul essai, une seule chance. Sam et Paul sortent dès la première minute de cette finale… Un moment dur, mais qui crédibilise totalement ce format unique au TBA : ici, tout peut arriver, vraiment.
Les quatre autres binômes passent, lançant réellement la finale.
Bloc 2 : personne ne trouve la solution
Changement d’ambiance : on passe d’un bloc physique à une coordination pure, une succession de mouvements dynamiques où timing, explosivité et précision doivent s’aligner parfaitement. Les grimpeurs se succèdent et se font systématiquement catapulter dans le vide.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
Léo Favot tente à plusieurs reprises de stopper le mouvement sur la première prise, en vain. Même Sohta Amagasa, réputé pour son style très aérien, ne parvient pas à trouver la solution.
Bloc 3 : une zone qui vaut de l’or
Troisième bloc, troisième ambiance. Celui-ci commence par un skate, qui pose d’énormes problèmes à tout le monde… sauf Manu Cornu et Sohta Amagasa, les seuls à valider la zone ! Ils ne réussiront pas à toper, mais cette précieuse zone validée deviendra la clé de la victoire.
Un dernier bloc trop facile pour départager
Le dernier bloc tombe trop vite : les quatre équipes le valident. Résultat, tout se joue… sur la zone du bloc 3.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
Grâce à cette seule zone, Manu Cornu et Sohta Amagasa s’imposent. Derrière, ça se joue à presque rien :
1 – Manu Cornu / Sohata Amagasa – 64,6 pts
2 – Diego Fourbet / François Kaiser – 60,0 pts
3 – Adi Bark / Yoni Katz – 59,9 pts
4 – Léo Favot / Antoine Girard – 59,7 pts
5 – Sam Richard / Paul Jenft – 0,0 pts

© Matthias Paré | Planetgrimpe
Oui, tout n’a pas été parfait. Sportivement, ce n’est pas le scénario de finale que l’on espérait, mais c’est aussi ça, la réalité des compétitions : l’ouverture est une science vivante, et les finales réservent toujours des histoires inattendus.
Mais l’ambiance était là. Les grimpeurs engagés et le public suspendu au moindre essai. Et une fois les podiums terminés, tout le monde s’est retrouvé pour conclure la soirée comme il se doit.
Le TBA : bien plus qu’une compétition. Une expérience totale.
Difficile de conclure autrement : le TBA n’est pas qu’une simple compétition. C’est une expérience complète, totale, pensée dans ses moindres détails, vécue sur plusieurs jours, et qui redéfinit la manière de raconter un événement d’escalade.

© Matthias Paré | Planetgrimpe
Entre : la journée à Bleau guidée par Jacky Godoffe, l’accueil cinq étoiles réservé aux athlètes pros, le loft gigantesque mis à disposition dans Paris, les visites guidées de la capitale, la compétition accessible à tous, les soirées conviviales, les conférences, ateliers et masterclass accessibles durant tout le week-end, la mise en scène du samedi soir, la médiatisation d’une ampleur inédite… Climbing District a offert une formidable édition.
Le TBA se vit comme une immersion totale dans la grimpe, dans la communauté, dans un format unique. Et cette quatrième édition l’a une nouvelle fois prouvé : intense, vibrante, généreuse… inoubliable.
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