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Covid-19 : cinq conseils pour adapter sa séance de grimpe aux mesures sanitaires

- Le 07 septembre 2020 -

Depuis la réouverture des salles d’escalade, on ne compte plus les restrictions mises en place pour limiter la contamination entre grimpeurs. Sens de circulation dans les espaces communs, désinfection des mains à l’entrée et port du masque hors effort physique sont rentrés dans les habitudes. Selon les salles, il existe aussi d’autres dispositions qui, si elles ne sont pas connues ni anticipées par les grimpeurs, peuvent gâcher le plaisir. Il ne s’agit ici ni de polémiquer sur la pandémie de Covid-19, ni de dénoncer ces mesures mais simplement de faire un état des lieux et donner quelques conseils pour reprendre la grimpe en intérieur et éviter les mauvaises surprises.


Vérifier la fréquentation de la salle et les éventuelles restrictions

Premièrement, les restrictions concernant les enfants changent régulièrement et les sites internet des salles ne sont pas toujours mis à jour sur ce point. De même, il n’y a pas toujours de jauge indiquant le nombre de personnes présentes simultanément. Rien de plus agaçant que de faire une demie-heure de route, voire plus, pour se voir refuser l’entrée car le petit dernier a moins de douze ans ou parce que le quota est atteint. Donc conseil n°1 : avant de vous déplacer, pensez à appeler la salle pour avoir la certitude que l’ensemble de votre groupe de grimpeurs sera admis.

les moins de 12 ans ne sont pas systématiquement admis dans les salles privées

Vérifier l’accessibilité des toilettes

Le deuxième point concerne une disposition difficilement tenable quand elle est mise en place : la fermeture des toilettes. On en parle habituellement pour blaguer sur les interminables files d’attentes devant celles des filles, ou sur leur supposée petite vessie mais il faut se rendre à l’évidence : homme ou femme, il est impossible de faire une séance de sport correcte et encore moins de performer lorsqu’on a la vessie pleine. De plus, le fait de se retenir participe de l’apparition d’infections car les germes, ne pouvant être évacués, ont tout le loisir de se développer pendant plusieurs heures dans les voies urinaires. Et avec la plus grande consommation d’eau liée à la chaleur régnant dans les salles, le risque est de voir des grimpeurs et de grimpeuses qui n’auront d’autre choix que se soulager dans des endroits inappropriés tels que les vestiaires ou entre deux voitures le long du trottoir. Quand aux filles qui ont leurs règles, difficile pour elles de grimper détendues avec la menace de la tache sur le short et de l’infection vaginale puisque sans possibilité de changer de protection en cours de séance. Il reste possible de supplier le barman d’ouvrir les toilettes réservées aux employés, encore faut-il oser aborder ce sujet assez tabou, ce qui ne va pas de soi pour tout le monde. En conséquence, conseil n°2 : ne vous contentez pas de visiter la rubrique Covid du site internet, appelez la salle avant votre venue pour en vérifier l’accessibilité des toilettes.

Pensez à prendre plus d’eau

Troisième point à anticiper : à certains endroits, les fontaines à eau ont été mises hors service. Avec l’arrêt de la climatisation, la séance de sport se mue littéralement en supplice de Tantale. Nid à microbes s’il en est, la climatisation a toujours été une source potentielle d’affections pulmonaires pour ce qu’elle brasse de virus et de poussières en circuit clos, sans parler de l’eau stagnante dans son système, responsable de ponctuelles épidémies de légionellose. De fait, cette disposition est tout à fait compréhensible. Lorsque la température extérieure est douce, il en découle une augmentation notable de la chaleur dans les salles d’escalade. Les bouteilles et les gourdes se vident bien plus rapidement que d’habitude et il est devenu impossible de les recharger en eau fraîche, y compris au bar, gestes barrière obligent. Conseil n°3 : multipliez par deux ou trois la quantité d’eau que vous amenez habituellement pour éviter d’acheter des petites bouteilles en plastique.

Prévoir deux à trois fois plus d’eau que d’habitude

Une serviette ça peut servir…

Quatrièmement, en lien avec la mise à l’arrêt de la climatisation mais aussi des ventilateurs, l’effet sauna lié au manque d’aération. Bien souvent, les salles d’escalade et en majorité les salles de bloc ont été aménagées dans d’ancien entrepôts et autres structures métalliques possédant peu d’ouvertures sur l’extérieur donc faiblement ventilées. Chaleur, effort physique, peu d’aération, la transpiration est donc moins bien évacuée qu’en temps normal et comme il est désormais interdit de grimper torse nu un peu partout, voici le conseil n°4 : si votre salle préférée ne possède qu’une porte d’entrée pour aérer l’intégralité de la structure, une serviette éponge et un t-shirt de rechange à mi-séance ne seront pas de trop.

Eau et savon à la place du gel hydroalcoolique

Cinquième et dernier point, des distributeurs de solution hydro-alcoolique (SHA) sont disposés un peu partout dans la salle. Très pratique pour se désinfecter les mains en l’absence de point d’eau, la SHA provoque néanmoins un assèchement des mains qui se cumule à celui lié à la magnésie liquide. Bien que ce soit l’effet recherché pour bien tenir les prises, mêmes les personnes qui n’ont pas particulièrement de problèmes de peau peuvent voir apparaître crevasses et eczéma. D’où le conseil n°5 : s’il existe un lavabo dans les vestiaires ou si les toilettes sont ouvertes, préférez l’eau et le savon pour vous laver les mains en cours de séance ou avant de manger votre en-cas, et séchez-les avec application si possible avec une serviette en papier, plus hygiénique que l’essuyage dans le short.

Texte: Amandine Verchère

Publié le : 07 septembre 2020 par Charles Loury

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