Corinne Theroux: « En diff et en bloc, la France est la 2ème nation mondiale chez les jeunes »
Après un championnat d’Europe jeunes qui a vu briller nos français avec pas moins de 12 médailles dont 7 titres de champion d’Europe (4 en bloc, 1 en vitesse et 2 en diff), nous avons posé quelques questions à Corinne Theroux, entraîneur national en charge de l’équipe de France jeune de diff.
Qu’as-tu pensé de ces excellents résultats sur ce championnat d’Europe ?
Pour les grimpeurs que j’ai en stage ou qui sont sur le pôle, c’est excellent en bloc comme en diff. Toutes les nations d’Europe étaient là (à part les anglais) donc on peut dire qu’ils ont pu se frotter aux meilleurs jeunes du moment. Pour l’équipe de France Diff, dont j’ai la charge : deux titres, une médaille d’argent et une de Bronze.
C’est mieux qu’attendu car nous n’étions que sept participants suite aux contraintes sanitaires du moment.
Nos jeunes sont bien préparés et ils ont un style différent des autres pays : engagés, combatifs et rapides. Ils prennent plus de risques et rythment leur grimpe.
C’est notre axe de travail depuis quelques années maintenant et ils commencent à en voir les effets. Prendre des risques, accélérer, c’est l’escalade actuelle (celle du futur?).
Et sans oublier que ce sont des grimpeurs très joueurs, Paul et Mejdi ont passé toute la compétition à compter les points entre eux….
Penses-tu que le niveau européen chez les jeunes reflète le niveau mondial ?
En diff et en bloc, la France est la 2ème nation mondiale derrière les japonais et devant les américains, depuis 3 ans maintenant. Le but est de passer première place (le jeu et le plaisir aussi).
Mais il ne faut pas se relâcher et continuer le travail : avec le projet olympique, de nouvelles nations commencent à pointer leur nez comme la Bulgarie ou les Tchèques, par exemple.
Quels sont les axes de progression selon toi pour cette équipe ?
Les axes de progression sont à individualiser. Pour chaque sportif, il faudra insister sur les points faibles et renforcer leurs qualités.
Voilà les grandes lignes du travail que l’on fait avec les jeunes :
- Grimper à 100 %, tout donner (n’avoir ni excuse, ni regret)
- Se faire plaisir (mais presque toujours on se fait du mal)
- Vitesse élevée (parfois max).
- Rythme et cadence élevés, accélération fréquente, freinage parfois nécessaire
- Attaquer systématiquement (défendre le plus rarement possible > culture de la prise de risque)
- Etre combatif (encore un mouv + une prise de plus + …)
- Reculer le seuil de la douleur.
- Tout donner (l’énergie économisée, la force économisée, ne servent plus à rien une fois au relais)
Que penses-tu de faire faire aux jeunes leurs armes en sénior ?
Nous emmenons un maximum de jeunes sur les compétitions internationales pour qu’ils se forment et apprenent le métier. Pour les meilleurs, vivre des expériences internationales chez les Séniors est obligatoire mais en faisant des choix, sans en faire trop pour laisser le temps de s’entraîner, de progresser et de se ressourcer.
Faire des allers/retours entre Jeunes et Séniors est nécessaire pour se positionner dans les deux disciplines en vu des Jeux et pour continuer à jouer la gagne !
Un dernier mot à ajouter ?
Passer une semaine avec les trois équipes était une première. Je crois que cela a renforcé cette cohésion d’équipe qui me tient à cœur depuis le début….
Merci à la fédération, à Benjamin Bouissou, Fabien Viguier et aux collègues de la Vitesse et du bloc (Esther Bruckner, Clément Cailleux, Kentin Boulay, Alban Levier).
Bravo et merci aussi aux jeunes qui nous ont donné tellement d’émotions…
Une étoile nous a tous suivi tout au long de cette semaine, elle a dû adorer.