Chris Sharma libère une nouvelle voie de deep-water en Espagne !
L’été en Espagne est souvent synonyme de psicobloc. La chaleur et l’humidité poussent les grimpeurs comme Chris Sharma à prendre le large, en mer, à la recherche de températures plus fraîches et de la prochaine « King Line ».
Mais cette année à cause du confinement et des restrictions de déplacement, Chris Sharma n’était pas sûr de pouvoir faire son traditionnel voyage annuel à Majorque, c’est pourquoi il en a profité pour explorer les secteurs de deep-water un peu plus près de chez lui, notamment au Mont Rebei. « Majorque est probablement mon endroit préféré, mais c’est vraiment cool d’avoir le Mont Rebei comme deuxième option pour le deep-water. C’est une expérience unique, une ambiance totalement différente de celle en Méditerranée. » déclare-t-il.
Le Mont Rebei, situé à environ trois heures au nord-ouest de Barcelone, est une gorge fluviale dont les eaux turquoise et brillantes clapotent au pied de falaises calcaires abruptes. « C’est l’un des rares endroits d’Espagne où il n’y a pas de routes et le paysage est étonnant : des parois abruptes, de l’eau d’aspect tropical et des figuiers qui poussent dans les recoins », confie l’américain. « Le fait qu’on ne puisse y accéder qu’à pied ou en bateau le rend d’autant plus spécial ».
Malgré les contraintes dues à la pandémie, il a réussi à effectuer quelques sessions d’une journée au Mont Rebei, effectuant l’approche de 6 kilomètres en kayak. Il signe la première ascension de « Trick or Tree », une nouvelle ligne de deep-water de 15 mètres de haut, cotée 8b+.
« La voie commence par cette belle séquence à travers une fissure qui longe le dévers en diagonale. Ce n’est pas de la grimpe en fissure au sens traditionnel du terme, il n’y a pas de coincements de main ou de chose comme ça, mais plutôt des petits trous ou des arquées. Mais c’est cool parce que vous êtes immédiatement assez exposé et haut, et que vous grimpez la tête en bas, les pieds en premier, dans le dévers. C’est donc assez excitant.
Une fois la section du toit passé, il y a un petit repos, puis ça repart dans une section bien bloc, avec des inversées jusqu’à arriver au crux, à la fin. D’une manière générale, la voie est homogène, déversante et rési. Il n’y a pas vraiment de bons repos il faut donc tout le temps rester bien gainé, en se forçant pour garder les pieds collés à la paroi, sur des prises plutôt plates. La ligne doit faire une quinzaine de mètres, la hauteur idéale pour une voie de psicobloc.
Elle se nomme « Trick or Tree », parce qu’il y a ces arbres dans la voie et à la fin, il faut en saisir deux pour finir. C’est toujours difficile de coter des voies en deep-water, mais je pense qu’elle vaut 8b+ ou quelque chose comme ça.
Reconnecter avec cette sensation de flow m’a aidé à recharger les batteries. »
- Voici la vidéo de son ascension: