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Championnat d’Europe de difficulté espoirs: pas de podiums pour nos jeunes français

Après la vitesse vendredi qui a vu le sacre d’Anouck Jaubert, le mur d’Imst accueillait samedi et dimanche la compétition de difficulté. 

Avec pas mal de qualifiés en finale, nous espérions plusieurs podiums, mais c’était sans compter sur les autres nations, qui visiblement sont également bien en forme… 

En minime fille, pour une fois ce c’est pas l’Autriche qui domine. On retrouve en pôle position une jeune slovène, Janja Garnbret. Juste derrière elle, l’Italie et la Russie complètent le podium avec Eva Scroccaro et Julia Panteleeva. Notre principal espoir français, Auriane Favrin, termine malheureusement 11ème, à une place des finales.

Chez les minimes garçons, c’est un Italien qui remporte la mise, avec Stefano Carnati, qui ira le plus haut en finale. Le suisse Sacha Lehmann et le russe Anton Sviridov complètent le podium. Le jeune Hugo Parmentier terminera au pied du podium, 4ème, de bon augure pour la suite!

En cadettes, il y avait du gros niveau, mais on savait l’autrichienne Jessica Pilz en forme. Et bien, elle n’aura pas laissé de chance à ses adversaires et remporte donc le titre de championne d’europe à domicile (elle conserve donc son titre qu’elle avait déjà remporté à Gémozac en novembre dernier). La belge Anak Verhoeven et l’autrichienne Hannah Schubert complètent le podium. Julia Chanourdie, notre française en forme du moment, termine 4ème, à une prise du podium! Salomé Romain repart quant à elle avec la 8ème place. 

En cadets, ça ne rigolait pas non plus… on retrouve le jeune suédois, Hannes Puman, que nous avions découvert à Chamonix puis à Briançon il y a 2 semaines, et je peux vous dire que chez les espoirs il ne fait pas semblant, et s’adjuge donc le titre de champion d’Europe. Le slovène Martin Bergant et l’autrichien Bernard Rock complètent le podium. Nicolas Pelorson termine 7ème de ces finales. 

En junior fille, à l’image des cadettes les autrichiennes étaient attendues… Ni une ni deux, elles squattent les 2 premières marches du podium, avec Magdalena Rock qui repart avec l’or et Katharina Posch en argent. La norvégienne Tina Johnsen Hafsaas complète le podium. Manon Hily termine au pied du podium, 4ème. 

Pour finir, chez les juniors garçons, là aussi le niveau était relevé, avec plusieurs compétiteurs qui jouent d’ores et déja chez les seniors. Cette fois ci, c’est le jeune mutant russe Dimitry Fakiryanov, champion du monde en titre (et qui nous avait fait halluciner à Chamonix il y a 15 jours), qui l’emporte. En 2ème position, on retrouve un autre mutant, slovène cette fois (qui était en finale à Briançon pour la première étape de coupe du monde de la saison, rien que ça!), j’ai nommé Domen Skofic! Yiftach Kushnir complètera le podium.  Ghislain Pippers et Thomas Joannes terminent respectivement 7 et 8ème de ces finales. 

Aucun de nos jeunes français ne sera donc parvenu à rivaliser sur cette compétition, et ce n’est pas faute d’avoir un bon niveau puisque d’une compétition à l’autre on peut les retrouver sur les podiums européens! Le seul petit soucis de ne pas faire de podium, c’est que cette compétition ainsi que la coupe d’Europe d’Edimbourgh étaient sélectives pour les championnats du monde jeunes qui se déroulent au Canada en Aout prochain. Et pour se qualifier il fallait faire un podium sur l’une de ces 2 compétitions! Rien que ça… Autant vous dire que c’est restrictif comme critère! Et si toutes les nations européennes faisaient de même, on serait loin de remplir les hôtels canadien!

Et à ce petit jeu là, seulement 6 grimpeurs de l’équipe de France espoirs de difficulté  s’envoleront pour le Canada, et 2 catégories ne seront pas représentées: les minimes filles et les cadets. Alors par curiosité, on est allé voir quelques unes des autres grandes nations de l’escalade en Europe (ou pas!), pour faire un petit comparatif sur les sélections en difficulté:

– Belgique: 6 grimpeurs sélectionnés (soit autant que la France, alors que la Belgique n’est pas encore  une grande nation d’escalade)

– Suisse: 9 grimpeurs sélectionnés

– Autriche: 15 grimpeurs sélectionnés (et je peux vous dire qu’ils ne font pas tous des podiums!)

– Russie: 26 grimpeurs sélectionnés (juste en difficulté, car il y en a autant en vitesse) !! 

Alors oui, il y a des critères, posés en début de saison, et tout le monde connait les règles du jeu à l’avance. Ce n’est pas cela que nous remettons en cause, mais bel et bien le système de sélection… Car avec aucun podium sur ces championnats d’Europe, nous aurions pu courir à la catastrophe, et n’emmener aucun jeune au Canada (puisque les sélections vont de 0 à 4 places) si les résultats sur la coupe d’Europe d’Edimbourg n’avaient pas été aussi brillants. Nous serions bien curieux de voir quelles auraient été les réactions si, par un concours de circonstance, la France se serait retrouvée avec 0 qualifié pour les championnats du monde jeune…

Alors pourquoi ne pas donner la chance aux espoirs avec des critères moins restrictifs? Ou tout au moins pourquoi ne pas remplir les quotas afin d’emmener les meilleurs de chaque catégorie? A ce petit jeu là, pour exemple, la championne de France minime en titre, et de loin la meilleure de sa catégorie, ne représentera pas la France au Canada dans quelques semaines. Alors oui, elle n’a pas fait de podium sur les 2 compétitions européennes sélectives, car elle manque certainement encore un peu de maturité et d’expérience. Mais comment faire prendre de l’expérience aux jeunes si on ne remplit pas les quotas pour les compétitions internationales…? 

Nous tenterons d’aller à la rencontre des entraîneurs de l’équipe de France pour en savoir un peu plus. 

 

Publié le : 29 juillet 2013 par Charles Loury

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