CDM de bloc de Chongqing: deux grimpeurs au-dessus du lot lors des finales !
Les finales de la deuxième Coupe du Monde de bloc de l’année viennent de se terminer à Chongqing.
Le public de cette ville de 32 millions d’habitants s’est mobilisé pour venir encourager les six meilleurs hommes et femmes du week-end.
Nous voulions du spectacle… Nous avons été servis !
Jongwon Chon, le bloqueur le plus polyvalent du Monde ?
En tout cas, ce week-end, c’était bien lui le grimpeur capable de s’adapter à tous les styles de bloc. Le coréen nous l’a prouvé sur cette étape. Si certains en doutaient encore, il faudra bel et bien compter sur lui cette saison ! Et malgré son faux départ à Meiringen, où il ne parvenait pas à se qualifier en finale, Jongwon a su se remobiliser, pour l’emporter, haut la main, aujourd’hui.
Et c’est un trio qui s’est démarqué tout à l’heure en Chine. À l’issue du premier bloc, quasiment tous les finalistes étaient ex-aequo: tous l’avaient sorti le bloc, à vue, excepté notre français Manu Cornu, qui attrapera la prise finale lors de son 4ème essai, dans les toutes dernières secondes qui lui étaient imparties.
C’est dans le deuxième bloc qu’un trio de tête se forme. D’abord un grand skate aérien, puis une fin, atypique, où il faut se mettre en no-foot pour ensuite balancer les contre-pointes sur la prise de fin, avant de pouvoir y ramener les mains. Manu Cornu, qui maîtrise le début du bloc, a beau essayer de balancer les pieds, il ne parviendra pas à accrocher ce dernier volume. Seulement trois grimpeurs y parviendront, qui plus est, à vue ! D’abord le russe Alexey Rubstov, puis le japonais Tomoa Narasaki, avant que Jongwon Chon ne fasse de même.
Et quand je parlais de grimpeur complet, c’est dans le bloc trois que le coréen a pris le large. La dalle de la compétition ! Peu de prises de main, des gros volumes en pied, inclinés, de quoi faire trembler le centre de gravité des grimpeurs. Tous les finalistes perdront l’équilibre sur ce volume de pied noir, qui semble glisser comme une savonnette. Un grimpeur se fait surprendre sur ce mouvement, puis deux, puis trois, puis cinq. Seul Jongwon Chon peut venir à bout de ce bloc… ce qu’il s’empresse de faire, à son deuxième essai seulement ! Le public exulte ! À ce stade de la compétition, il est le seul finaliste à avoir enchaîné tous les blocs.
Confusion dans le dernier bloc…
Les ouvreurs ont aussi fait travailler leur imagination dans ce dernier bloc, en proposant des mouvements originaux. Il faut maîtriser un gros volume fixé en dévers: d’abord placer ses mains, puis ses pointes, pour finir par remonter très haut, le genou coincé fermement contre cette prise.
Tous les grimpeurs valideront la zone, mais difficile de se contorsionner pour s’extirper de ce volume. Le japonais Keita Watabe sera le premier à y parvenir. Il sera suivi de son compatriote Tomoa Narasaki. Puis de Jongwon Chon, qui, heureux, savoure sa victoire, suspendu au sommet du dernier volume.
Mais stupeur en descendant: les juges lui indiquent que son essai n’est pas comptabilisé: le coréen a bien ramené les deux mains sur le dernier volume, mais pas sur la prise qui est vissée sur le côté de ce volume. Et le scotch indique bien que la fin de ce bloc se fait bien les deux mains sur cette dernière prise.
Jongwon est contraint de repartir dans le bloc. Heureusement, il le sortira, comme il se doit, à l’essai suivant.
Le top de Tomoa Narasaki ne sera donc pas validé non plus, pour les mêmes raisons qu’exposées ci-dessus. Heureusement, validé ou pas, cette confusion ne changera pas le classement final: Jongwon Chon l’emporte, devant Tomoa Narasaki et Alexey Rubstov.
Janja Garnbret détrône Shauna Coxsey et remporte la première Coupe du monde de sa carrière !
Chez les femmes, la compétition est tout aussi sensationnelle ! Le travail fait par les ouvreurs plaît aux grimpeuses et aux spectateurs.
Comme chez les hommes, un trio prend rapidement la tête de la compétition. En fait, la victoire s’est même jouée dès le tout premier bloc des finales. Un début physique, où il faut se balancer en no-foot pour aller gainer un pied situé quelques centimètres plus loin latéralement. Puis une fin où il faut pousser bien fort, fermer les bras et pousser sur les jambes en même temps pour espérer tenir un plat peu accueillant avant de finir sur la prise de fin.
Toutes les grimpeuses valident la zone rapidement. Mais c’est ce mouvement pour aller chercher le plat main gauche qui pose problème. Les finalistes se font peu à peu éjecter du mur au même endroit. Ni Stasa Gejo, ni Akiyo Noguchi et ni Shauna Coxsey ne parviendront à tenir. C’est dire la difficulté de ce mouvement.
On se dit que ce premier bloc restera alors vierge d’ascension. On se le dit, jusqu’à ce que Janja nous prouve le contraire. La main de la slovène reste collée sur cette prise. Elle loupe alors la prise de fin lors du mouvement suivant. Tant pis, elle repart pour un nouvel essai, et fera finalement la croix au bout de son quatrième.
Elle ne le savait encore pas, mais grâce à cette performance, elle venait de remporter la première coupe du Monde de bloc de sa jeune carrière !
Car après, la bagarre était lancée ! Akiyo Noguchi, Shauna Coxsey et Janja Garnbret sortiront tous les blocs suivants.
Mais à la fin, seule une grimpeuse avait enchaîné les quatre blocs de la finale: Janja Garnbret. Une telle performance la propulsait directement sur la plus haute marche du podium, devant la britannique Shauna Coxsey et la japonaise Akiyo Noguchi.
C’est seulement à la quatrième Coupe du Monde de bloc que Janja participait. Et remporter la médaille d’or après si peu d’expérience révèle d’une performance historique, surtout, à l’âge de 18 ans seulement !
Les résultats complets des finales:
On se retrouve la semaine prochaine, quelques kilomètres plus loin que Chongqing, mais toujours dans le même pays, dans la ville de Nanjing pour la troisième Coupe du Monde de bloc de l’année 2017.