Boum ! Seb Bouin libère son gros projet « DNA » et propose 9c !
Le Français Seb Bouin vient d’enchaîner le plus gros projet de sa carrière : « DNA », une voie située en France, dans le Verdon, qu’il travaillait depuis 2019. Il propose la cotation de 9c, ce qui en ferait la deuxième voie de ce niveau dans le monde.
« Il y a des espoirs auxquels nous nous raccrochons, des rêves qui nous gardent en vie. Même si cela semble parfois lointain et presque impossible, il y a cette petite lueur au fond de nous qui nous pousse à essayer encore et encore. Parfois, nous oublions que ces rêves sont réalisables, mais nous essayons encore et encore. Parfois, nous nous perdons, et nous n’y croyons plus. Alors nous devons nous éloigner pour revenir. Nous devons trouver l’essence et se demander pourquoi nous faisons les choses, nous devons trouver l’ADN de nos actions. »
C’est par ces quelques mots que Seb Bouin a annoncé avoir enchaîné la voie « DNA », le plus gros projet de sa vie de grimpeur. Après l’avoir découverte et équipée en 2019, puis essayée pendant 6 mois en 2020, et pendant 6 mois en 2021, le Français de 29 ans a enfin réussi à clipper le relais de cette voie.
« DNA » : une voie extrêmement physique !
Située à la Ramirole, dans le Verdon, « DNA » est une extrêmement physique et résistante.
La ligne débute par une intro en 8c avant d’atteindre un repos. Quelques mouvements conduisent au premier crux, qui vaut 8A bloc. Un passage particulièrement atypique, qui consiste à lancer son pied droit de manière dynamique, comme on le voit souvent en compétition de bloc, avant d’aller chercher une colonnette très loin. Le caractère physique du mouvement en fait un passage très aléatoire.
Arrive ensuite le deuxième crux de la voie qui vaut 8A+. La séquence est de nouveau très physique, avec une pince infâme à tenir main gauche, pour aller chercher une inversée.
Au bout de ce crux, un repos permet de reprendre ses esprits et de repartir pour un dernier combat dans un 8c+ final.
C’est le projet le plus difficile que j’aie jamais réalisé. C’est la voie la plus difficile que j’aie jamais essayée et enchaînée. Cette voie marque une étape importante dans ma vie de grimpeur. »
Seb Bouin
Plus de 250 essais dans la voie !
Durant ces trois dernières années, Seb Bouin aura passé au total entre 150 et 200 jours dans cette voie. Il estime à plus de 250 son nombre d’essais avant d’avoir réussi à clipper le relais de « DNA », lors d’une journée où les conditions étaient parfaites.
« Il faisait 10°C à peine, il y avait du vent et il faisait très sec. C’était parfait. Mais je n’avais rien dormi la veille, j’étais stressé, fatigué. Mais étonnamment, je me suis senti léger sur les prises. J’étais en mode pilote automatique. » commente-t-il.
« DNA » : le deuxième 9c de la planète ?
C’est la question inéluctable : quelle est la cotation de « DNA ». Quand on connaît le palmarès de Seb Bouin, on sait incontestablement que cette voie fait partie des plus dures du monde. À titre de comparaison, en 2019, il enchaînait « Move » en Norvège, cotée 9b/+ en seulement 40 jours. Il ne mettra que 50 jours pour réaliser « Beyond Intégral » 9b/+ et 25 jours pour cocher « Mamichula » 9b. Après 40 jours passés dans « Bibliographie » 9b+ à Céüse, il est tombé trois fois au sommet de la voie. Pour Seb, il n’y a aucun doute : « »DNA » est un cran au-dessus par rapport à toutes les voies que j’ai essayées ».
Après avoir passé plusieurs nuits à réfléchir sur la cotation, Seb Bouin a finalement décidé d’annoncer 9c pour cette voie. Voici ces explications :
« Choisir le 9b+ serait jouer la sécurité. Choisir le 9c, c’est prendre un risque. Je joue la sécurité depuis 2014 sur cette falaise en proposant des cotations très serrées. J’ai fait plus de 20 premières ascensions entre 9a et 9b/+ qui n’ont jamais été répétées.
Mais comme il n’y a qu’un seul 9c proposé dans le monde, il est assez difficile d’être sûr de son coup et confiant concernant la cotation. Je n’ai jamais essayé une voie d’une telle difficulté. Cette ligne serait-elle à la hauteur de « Silence » ? N’ai-je pas passé tout ce temps en partie à cause du fait que j’étais le premier à essayer cette voie, à chercher les méthodes ?
Malgré ces doutes, je prends le risque de proposer la plus haute des cotations. Le 9c doit être pris comme une « proposition », et maintenant il faut que d’autres grimpeurs donnent leur avis, pour confirmer ou ajuster. C’est pourquoi j’aimerais inviter d’autres grimpeurs à venir essayer « DNA ». »