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Bonne nouvelle ! En 2025, les festivals de films de Montagne et d’Aventure ont été plus accessibles que jamais en France

Femmes en Montagne, un vrai modèle d'accessibilité

Le collectif que l’on n’arrête plus, Silence, On grimpe ! vient de publier son enquête annuelle sur l’accessibilité des événements de films de Montagne et d’Aventure pour les personnes sourdes et malentendantes. Et les nouvelles sont très encourageantes puisque le travail de sensibilisation de ces bénévoles porte ses fruits avec plus de 62% de festivals mentionnant des sous-titres contre 46% en 2024. Une nette augmentation qui pourtant doit être relativisée. À vous de découvrir si votre festival préféré est un bon élève.


Petit rappel du contexte français sur l’importance de l’accessibilité par le sous-titrage

La France compte 7 millions de personnes sourdes et malentendantes. Pour rendre les évènements de films de Montagne et d’Aventure accessibles à ce public (comme l’exige la loi du 11 février 2005) le contenu se doit d’être sous-titré en français.

Il faut bien comprendre qu’être en situation de handicap, c’est subir la situation faute d’accessibilité. Si une personne sourde se rend sur un événement où les films sont tous sous-titrés, elle ne sera pas en situation de handicap puisque les films lui sont totalement accessibles. Le sous-titrage est donc une solution peu contraignante pour réduire les inégalités.


Conférence “Pourquoi faut-il sous-titrer les films ?”

Etat des lieux en 2025 et synthèse des évolutions positives

47 évènements Montagne et Aventure analysés par le collectif

 

Évolution du sous-titrage

  • 15 évènements ont amélioré leur accessibilité globale par rapport à 2024.
  • Femmes en Montagne fait encore une fois figure d’évènement à la pointe en ayant réalisé du sous-titrage en direct et en ayant mis en place des interprètes en Langue des Signes Française (LSF) qui ont interprété la totalité des échanges avec les intervenants. Une exception qui ouvre la voie.
  • Les plus gros évènements comme Montagne en Scène ou le Festival de Banff qui traversent la France entière, font partie des meilleurs élèves. Le sous-titrage ne fait donc pas fuir les spectateurs. Si il est bien indiqué dans la communication en amont, il peut même intéresser un vivier de 7 millions de personnes sourdes et malentendantes.
  • Hausse de 50% du nombre d’évènements proposant du sous-titrage en français de film également en français (VFSTFR). Il est aujourd’hui commun d’avoir des films étrangers sous-titrés mais c’est encore peu le cas de films en français. C’est donc le signe d’une véritable prise en compte du public sourds et malentendant.

Plus d’évènements qui sous-titrent, certes, mais encore trop peu de séances

C’est là où le bât blesse, 7 millions de personnes sourdes et malentendantes n’ont pour l’instant accès qu’à 30% de l’offre nationale, principalement concentrée sur la région Rhône-Alpes. Comme le souligne le collectif  sur son compte Instagram, c’est comme si « les personnes sourdes et malentendantes devaient se contenter du tiers d’une séance pour le même prix du billet d’entrée. »

Et pourtant, la plupart du temps, les sous-titres ont déjà été créé pour les films.

  • Des sous-titres mis à disposition des évènements et malgré cela le constat est triste :
    Au moins 50% des séances sont diffusées sans sous-titres pour un tiers des événements.
  • 90% des événements auraient pu diffuser au moins 1 séance entièrement sous-titrée en français.

Un programme qui indique clairement l’accessibilité avec les mentions  | © Femmes en Montagne

Indiquer clairement les mentions de sous-titrage devrait être une norme en 2025

Bien que le collectif œuvre depuis 2022 à sensibiliser les évènements sur l’importance de la communication, un tiers des événements ne mentionnent pas du tout les films qui sont sous-titrés ou ne le précisent pas de manière claire et évidente. Sans cette information, le public concerné ne se déplacera pas.

Les fameuses mentions VFST et VOSTFR ou de simples logo sont pourtant des outils évidents et faciles à intégrer sur une programmation.

Pourquoi n’est-on encore pas à 100% de sous-titrage ?

Il nous apparait normal de sous-titrer les films étrangers car sinon la majorité des spectateurs ne pourraient comprendre un film. Pourquoi donc laisser 7 millions de français ne pas comprendre les films de leur langue maternelle ?

C’est une idée reçue que les sous-titres à l’écran gênent. Quelques centimètres de texte sur un écran géant qui vont gâcher l’expérience cinématographique. Nous voyons des sous-titres partout désormais, sur les chaînes d’infos, sur les Reels Instagram et autres vidéo TikTok et Facebook. La lecture de sous-titres dans notre langue maternelle se fait naturellement.

En outre, les retours d’événements sur le sous-titrage (source : Silence, on grimpe !) montrent que :

  • 87% du public du Reel Rock Tour n’est pas gêné.
  • 86% du public des Rencontres Ciné Montagne est partant pour une édition 100% sous-titrée.
  • 94% soutiennent la démarche du sous-titrage au festival d’Autrans.

Cette conférence avec Arnaud Guillemot, le fondateur du collectif explique en plusieurs points pourquoi les sous-titres ne sont pas tellement gênants.

Pour aller plus loin

Si ce n’est déjà fait, téléchargez L’ENQUÊTE 2025 de Silence, on grimpe ! sans oublier d’aller faire un tour sur le site du collectif et de vous abonner à leurs réseaux pour connaitre les avancées.