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Bilan, analyses et statistiques de ce championnat du monde de difficulté

© Gajdaphotography

Comme pour le bloc, après les résultats bruts, il est l’heure d’analyser un peu ce championnat du monde de difficulté…

Janja Garnbret entre dans l’histoire et tire la Slovénie vers le haut

Au cas où vous ne le saviez pas, Janja Garnbret est la première grimpeuse à décrocher le double titre de championne du monde de bloc et de difficulté la même année et durant une même compétition, et elle pourrait bien partir pour le triplé si elle résiste à l’assaut de ses adversaires sur le championnat du monde du combiné… Mais au delà de la performance pure de Janja, il faut surtout noter qu’elle tire l’équipe Slovène vers le haut. En effet, cela faisait un moment que nous n’avions pas vu autant de grimpeuses Slovènes dans le haut du classement, depuis l’époque du trio infernal Gros / Markovic / Vidmar. L’ère Garnbret semble avoir remotivé les troupes, avec de nouvelles têtes qui apparaissent dans le top niveau mondial. Mia Krampl, qui décroche l’argent sur cette épreuve de difficulté était encore junior l’année dernière, et elle décrochait d’ailleurs le titre de championne d’Europe de …. Bloc! Si elle était un peu en dessous sur les demies du bloc il y a deux jours, avec tout de même une belle 17ème place, la Slovénie place clairement en elle l’espoir d’une deuxième femme pour aller concourir aux JO… Et que dire de la 3ème, et non moins forte, mutante slovène, Vita Lukan? 21ème sur l’épreuve du bloc, 7ème hier sur la difficulté, et pour rappel championne du monde de difficulté en junior l’année dernière… On a envie de vous dire qu’heureusement que les quotas sont limités à 2 grimpeuses par par pays pour les JO, car la Slovénie aurait la place d’en envoyer 3 à Tokyo l’année prochaine…

En résumé, une très belle équipe féminine slovène qui risque de faire encore beaucoup parler d’elle…

Mia Krampl | © The Circuit Climbing

Une lutte énorme chez les hommes

Chez les hommes, c’est un combat de titan auquel nous avons assisté. Comme sur l’étape de Chamonix, les meilleurs grimpeurs du monde se sont affrontés, et on retrouve d’ailleurs le même podium de mutants: Ondra / Megos / Schubert, si ça, ça fait pas rêver … Et pourtant ce n’était pas gagner d’avance pour le King Adam Ondra: déstabilisé après l’épreuve de bloc, il parvient à se remettre dans la course, et à remporter une nouvelle fois ce titre qu’il avait abandonné à Jakob Schubert l’année dernière. Un grand bravo! Si il y en a un qui s’est fait oublié ces dernières années et qui revient en surforme cette année, c’est bien le Canadien Sean Mc Coll, et pour cause, il réalise son meilleur résultat sur un championnat du monde depuis Paris en 2012. our être tout à fait honnête, nous placions peu d’espoirs en lui au regard de ses dernières saisons, mais déjà sur les premières étapes de difficulté cette année il avait répondu présent en se plaçant en finale. Avec une 14ème place sur l’épreuve de bloc avant hier, Sean pourrait être un concurrent sérieux pour le combiné, à surveiller donc! Et Tomoa Narasaki dans tout ça? Ne vous inquiétez pas, il fera bien évidemment partie de la lutte pour le combiné, avec son titre de champion du monde en bloc et ses capacités en difficulté (pas toujours régulier encore, mais ça devrait venir) et en vitesse, tout laisse à penser qu’il peut aller chercher le titre.

On vous laisse faire les pronostics pour le combiné entre Ondra, Schubert, McColl et Narasaki… ça s’annonce serré!

Première finale pour le clan français

On attendait un sursaut de l’équipe de France depuis le début de ces championnats du monde, et c’est Julia Chanourdie qui nous montre la voie. Et pourtant, après une décevante prestation en bloc, il a fallu se remettre dedans pour briller en difficulté. Seule française à atteindre les finales depuis le début des épreuves, Julia est l’un de nos espoirs français pour les JO. Ce qu’il lui manque? Peut-être un mental d’acier pour aller chercher le haut du classement, car elle en est capable aussi bien en difficulté qu’en bloc. Il s’agit d’un travail de chaque instant dans la préparation mentale, préparation indispensable selon nous pour pouvoir se dépasser dans un sport où le niveau est devenu monstrueux et où de nombreuses grimpeuses ont les capacités d’aller chercher un top! Il n’y a qu’à regarder les noms des finalistes pour s’en persuader. Quoiqu’il en soit, Julia prendra le départ de la vitesse demain, avec un seul objectif, sa qualification pour le combiné. À suivre!

Pour la petite comparaison avec les autres nations, la France n’est hélas pas dans le top 3 en nombre de finalistes sur les deux épreuves bloc et difficulté:

  • Autriche: 3 finalistes (dont 2 médailles)
  • Slovénie: 4 finalistes (dont 3 médailles)
  • Japon: 10 finalistes (dont 3 médailles)

Quelques stats intéressantes

  • Janja Garnbret première femme à dérocher le titre en bloc et en difficulté la même année
  • La Slovénie plaçait déjà deux grimpeuses sur le podium en 2016 à Paris (Janja Garnbret et Mina Markovic)
  • Première médaille sur un championnat du monde pour Mia Krampl
  • 3ème titre de champion du monde de difficulté pour Adam Ondra (Gijon 2014, Paris 2016 et Hachioji 2019)
  • Jakob Schubert est le seul grimpeur à figurer sur le podium du bloc (argent) et de la difficulté (bronze)

On s’est également amusé à faire des calculs d’apothicaires pour voir un peu où nous en étions pour le classement du combiné. Et hormis quelques grimpeurs dont nous sommes sûrs qu’ils auront leur place quoiqu’il arrive en vitesse (ceux qui ont réalisé de très bonnes places en bloc et en difficulté, Janja Garnbret, Jakob Schubert, Akiyo Noguchi, Tomoa Narasaki, Adam Ondra, …) il est très difficile de pronostiquer les 20 meilleurs…

En effet, prenons cet exemple: Anouck Jaubert comptabilise actuellement 2220 points après avoir multiplié ses places du bloc et de la difficulté. Julia Chanourdie en cumule quant à elle 344 actuellement et est donc largement devant. Mais une victoire d’Anouck et une 30ème place de Julia en vitesse bousculerait le classement. Anouck conserverait 2220 points, et Julia passerait la barre des 10 000 points! Vous l’aurez compris, rien n’est joué, et l’épreuve de vitesse sera déterminante…

La suite du programme

17 Aout 5h30 – 9h Qualifs vitesse homme et femme
12h30 – 13h30 Finales vitesse homme et femme LIVE
18 Aout 4h – 4h25 Qualif combiné vitesse femme
4h55 – 7h10 Qualif combiné bloc femme
9h10 – 10h50 Qualif combiné diff femme
19 Aout 4h – 4h25 Qualif combiné vitesse homme
4h55 – 7h10 Qualif combiné bloc homme
9h10 – 10h50 Qualif combiné diff homme
20 Aout 9h30 – 9h55 Finale combiné vitesse femme LIVE
10h25 – 12h05 Finale combiné bloc femme LIVE
12h35 – 13h15 Finale combiné diff femme LIVE
21 Aout 9h30 – 9h55 Finale combiné vitesse homme LIVE
10h25 – 12h05 Finale combiné bloc homme LIVE
12h35 – 13h15 Finale combiné diff homme LIVE

Publié le : 16 août 2019 par Charles Loury

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Championnat du monde 2019