À bientôt 36 ans, Rémi Samyn enchaîne « Quoi de Neuf » (8C)
On connaissait déjà Rémi Samyn en tant que compétiteur, entraîneur national de l’équipe de France de bloc ou encore ouvreur, le voici désormais sur le devant de la scène avec une très belle réalisation bleausarde, l’intégrale de « Quoi de neuf », son premier 8C bloc! Nous sommes donc allés à sa rencontre histoire de lui poser quelques questions sur ce sujet…
Racontes-nous le processus que tu as mis en place pour venir à bout de ce 8C?
C’est une longue histoire qui a commencée en 2015 lorsque j’ai enchaîné les 2 parties indépendamment. Ces derniers temps j’ai payé l’addition de nombreuses années d’entraînement intensif, et quelques grosses blessures m’ont contraint à ralentir la cadence. Lorsque je suis retourné au toit d’Orsay, en novembre dernier, je ne faisais plus un seul mouv, c’était un peu déprimant. J’ai donc décidé d’être patient et de changer mon fonctionnement car de nature j’ai tendance à être sur courant alternatif dans ma pratique de l’escalade. Je partais de loin mais je progressais à chaque séance et ça a fini par payer.
Pourquoi avoir choisi ce bloc?
J’ai choisi ce bloc avant tout car c’est une ligne magnifique qui est super plaisante à grimper. J’aime la variété des mouvements et c’est incroyable d’avoir une ligne 100% naturelle dans cet énorme toit, merci Jacky (Godoffe) pour cette belle trouvaille. L’autre aspect c’est que le bloc est à seulement 15 minutes de chez moi, et vu mon emploi du temps assez chargé c’était essentiel de pouvoir y aller facilement, dès que les bonnes conditions se présentent.
Qu’est-ce qui t’a posé le plus de difficulté pour enchaîner?
Bizarrement, le plus dur pour moi a été de réussir à maîtriser la position de repos au milieu du toit. C’est un vrai faux repos puisque l’on reste pendu dans un toit. En lâchant les mains le sang monte vite à la tête et sans les lâcher je m’épuisais les avant-bras et les abdos. J’ai finalement positionné mes genoux un peu différemment et pas mal travaillé sur mon relâchement pour trouver la solution.
Penses-tu être au sommet de ta forme en ce moment?
Je pense être revenu à un très bon niveau et, surtout, sans trop souffrir de blessures ce qui m’a toujours limité dans le passé. Mais j’ai le feeling que je ne suis pas encore à ma limite car cela fait seulement 1 mois que je me suis réellement remis dans la dynamique. En maintenant le cap sur du plus long terme je suis sûr que je pourrais m’attaquer à des blocs plus durs. La question est plutôt de savoir combien de temps je vais réussir à rester dans cette dynamique.
Tes prochains projet?
Sur ma liste, tout d’abord conclure mon histoire avec le toit d’Orsay en enchaînant la version ultime : la force. Ensuite, j’aimerais aller mettre les doigts dans « Sang neuf » qui pourrait être mon premier 9a et qui se situe à Pierrot Beach dans le Vercors, la région ou j’ai grandi. Si le choses se déroulent bien, pourquoi pas aller se frotter à « The big island » qui est la référence de Bleau pour moi. Ca me plairait de faire ce bloc car c’est l’effort opposé de « Quoi de neuf » et j’aime cette idée d’être un grimpeur polyvalent.