Interview de Tanguy Merard, 16 ans, qui propose son premier 9a à Seynes
Tanguy Meraard était presque inconnu du grand public, et pourtant, du haut de ses 16 ans il a déjà réalisé quelques voies mythiques, avec notamment « Magie Blanche », 8b+ à Mouriès ou encore la classique 8c+ d’Entraygues, « San Ku Kai » qu’il enchaînait l’été dernier.
Cette fois ci, le jeune Nîmois a jeté son dévolu sur l’une des rares lignes encore vierge de toute ascension à Seynes, et répondant au doux nom de « Ça chauffe ». Il propose la cotation de 9a, son premier, et espère voire la voie répétée pour confirmer la cote! Suite à cette belle performance, c’est naturellement que nous sommes allés à sa rencontre…
Pour commencer, peux-tu te présenter à nos lecteurs?
Je m’appelle Tanguy, j’ai 16 ans et je fais de l’escalade depuis l’âge de 7ans!
Je m’entraîne sérieusement depuis presque 2 ans avec comme coach Marco Jubes grâce à qui j’ai pu énormément progresser! J’habite Nîmes et j’ai déjà réalisé pas mal de voies mythiques dans les falaises environnantes comme « Magie Blanche » 8b+ à Mouries, « guerre d’usure » 8c à Claret ou encore « les grandes bouches du Rhône » 8c+ à Seynes! Je fais des compétitions et je grimpe donc régulièrement en falaise, et particulièrement souvent à Seynes! Et après avoir enchaîné mon premier 8c+ « San Ku Kai » cet été, en 3 séance, je me suis dit qu’il fallait aller voir plus dur!
Parle nous de la voie que tu viens de réaliser à Seynes « Ça chauffe ».
« Ça chauffe » est un vieux projet équipé par Philippe Plantier et qui avait été un peu bricolé dans le crux, avant qu’il soit modifié pour le rendre de nouveau naturel grâce à Tomas Sandri!
La voie se décompose en 3 parties: elle commence par une L1 en 6b+ puis s’ajoute 8/9 mouvements de « préfatigue » dans du léger dévers sur réglettes pour arriver au crux, un 7c+/8a bloc sur 4 mouvs très à doigts ! Puis une décontraction et on repart pour un 8b court un brin aléatoire !
Quel a été le processus de travail de cette voie?
J’ai mis environ 6 séances pour être vraiment calé et pour pouvoir mettre des essais efficaces! Le plus dur dans cette voie est d’arriver au pas de bloc assez frais et de tout donner dans le crux, c’est à dire dynamiser sur un chou-fleur main droite à partir de 2 petites réglettes avec un transfert de pied droit très dur à amorcer! La voie, très à doigts, est d’autant plus dure avec les conditions chaudes de Seynes!
Comment en es-tu arrivé à proposer la cotation de 9a?
J’ai proposé la cotation 9a tout d’abord car c’est beaucoup plus dur et exigeant que les deux 8c+ que j’ai pu faire, et puis j’ai pu avoir la confirmation de ce niveau par Gerome Pouvreau qui a également essayé cette voie !
Pourquoi avoir choisi cette voie?
J’ai choisi cette ligne car c’est une des rares voies du Gard plus dure que celles que j’avais déjà réalisé, mais surtout parceque c’est une King Line qui domine la belle falaise de Seynes! Sûrement aussi parceque Zacharie De Smidt m’a inspiré en s’acharnant dedans!
As-tu d’autres projets en court, ou d’autres projets dans lesquels tu vas te lancer?
J’aimerai bien retourner à Mollans pour enchaîner « Mollasse’son » 8c+/9a, une voie que j’avais essayé avec Diego Fourbet et je pense que je vais me lancer dans la version raccourcie de « Les yeux plus gros que l’antre » libérée par Seb Bouin…
Un dernier mot à ajouter …?
Seb Bouin a essayé récemment « Ça chauffe » donc affaire à suivre…