Les sept mois qui nous séparent de la dernière Coupe du Monde de bloc sont passés vite. C’était le 18 août 2017, en Allemagne. Munich accueillait à la fois la dernière manche mondiale de la saison, mais également le Championnat d’Europe de bloc. Une double compétition sur un même week-end qui avait fait couler beaucoup d’encre…
Depuis, les meilleurs mondiaux ont eu droit à un peu de vacance, du moins pour ceux qui ne rempilaient pas avec la saison de Coupe du Monde de difficulté. Et puis, il a fallu se remettre à l’entraînement. Très vite. Travailler ses points faibles, corriger les petits détails qui ont manqué, améliorer ses points forts… De longues séances d’entraînement passées à s’entraîner cet hiver, avec un objectif commun à tous les compétiteurs : performer en 2018.
Les étapes
Cette année 2018 sera marquée par sept étapes de Coupe du Monde, entre avril et août. Sept étapes, six pays différents, trois continents. La saison s’annonce longue, intense et pleine de rebondissements…. Avant de finir en apothéose le 15 septembre, lors des Championnats du Monde d’Innsbruck.
Et cette saison 2018 commence dans quelques jours à peine ! Comme un enfant qui attend le père Noël, les meilleurs compétiteurs n’attendent qu’une chose : prendre le départ de la Coupe du Monde de Meiringen, qui n’est autre que la première manche de l’année.
Les 13 et 14 Avril, tous les regards seront rives sur la petite ville suisse. Plus de 200 compétiteurs sont attendus sur cette première étape, remportée par Kokoro Fujii et Shauna Coxsey l’année dernière.
Puis, très vite, ces mêmes compétiteurs s’envoleront pour Moscou. Car le week-end suivant, c’est en Russie que se déroula la deuxième Coupe du monde de l’année. Une étape inédite, nouvelle au calendrier.
Le voyage vers l’Est continuera pour les traditionnelles étapes asiatiques, avec tout d’abord les deux Coupes du Monde en Chine, à Chongqing les 05 et 06 mai puis à Tai’An les 12 et 13 mai, qui est également une étape inédite cette année.
Puis direction le Japon les 02 et 03 juin, à Hachioji. Attendez-vous à voir de nombreux grimpeurs avec le maillot japonais sur le dos. L’année dernière, ils étaient 41 grimpeurs japonais au départ des qualifications sur les 136 compétiteurs au total !
Après l’Asie, direction l’Amérique, pour la fameuse étape de Vail. Directement après Tai’An, les athlètes s’envoleront pour les USA. La sixième Coupe du Monde de l’année se déroulera les 08 et 09 juin.
Enfin, après deux mois de trêve estivale, retour en Europe. La boucle sera bouclée et comme chaque année, la saison de Coupe du Monde s’achèvera à Munich, en Allemagne, les 17 et 18 août.
Mais si les Coupes du Monde se termineront en août, la saison internationale n’en sera pas pour autant terminée. Comme dit précédemment, il restera encore la plus grosse compétition de l’année : les Championnats du Monde, qui se tiendront à Innsbruck mi-septembre. C’est clairement l’objectif de la plupart des athlètes. Tous ont fait en sorte que leur pic de forme se situe pile durant ces quelques jours de compétition. Champion du monde, le titre suprême en escalade de compétition.
- Coupes du Monde:
Meiringen (SUI) – 13/04 et 14/04
Moscou (RUS) – 21/04 et 22/04
Chongqing (CHN) – 05/05 et 06/05
Tai’An (CHN) – 12/05 et 13/05
Hachioji (JPN) – 02/06 et 03/06
Vail (USA) – 08/06 et 09/06
Munich (ALL) – 17/08 et 18/08
- Championnat du Monde :
Innsbruck (AUT) – 15/09 et 18/09
Les forces en présence
Qui seront les grands acteurs de cette saison 2018 ? Allons-nous avoir des surprises ? Les favoris vont-ils conserver leur rang ? Tout le monde se pose ces questions et nous avons hâte de voir le dénouement !
Les Japonais
Comment ne pas parler des japonais, qui ont littéralement tout écrasé l’année dernière ! Au classement général 2017, cinq japonais figurent dans le top 8, et neuf sont dans le top 16. Il faut savoir que l’année dernière, ils ne pouvaient inscrire que neuf grimpeurs par catégorie sur chaque Coupe du Monde (hormis l’étape locale au Japon), mais que cette année, grâce à leurs excellents résultats, ils peuvent envoyer jusqu’à 14 grimpeurs sur chaque étape.
Avec encore un plus gros budget alloué pour cette saison internationale et les J.O de Tokyo en ligne de mire, soyez sûr que cette année risque bien d’être encore plus japonaise que jamais !
Et ce n’est pas la dernière manche nationale, qui se déroulait à Tokyo, qui nous fera dire le contraire ! Les japonais plus forts que jamais ? C’est bien possible oui. Le coréen Jongwon Chon, premier du classement général des Coupes du Monde 2017 a été rétrogradé à la septième place ! Tomoa Narasaki, pourtant deuxième l’année dernière, n’est même pas monté sur le podium de cette compétition… À la place, ce sont des japonais ayant littéralement muté qui figurent sur le podium : Kai Harada l’emporte, devant Fujiwaki Yuji. Ces deux grimpeurs étaient en moyenne 24èmes sur les étapes de Coupes du Monde. La preuve que bon nombre de japonais risquent bien de percer à l’international cette année !
Les français
La sélection officielle est tombée il y a peu. Quelques nouveaux grimpeurs intègreront l’équipe de France pour ce début de saison.
Comment ne pas penser à Nicolas Januel ? Après plus de cinq ans passés à accompagner l’équipe de France en tant que coach sur les Coupes du Monde, à 35 ans, Nicolas passe de l’autre côté de la barrière, pour rejoindre les tapis. Et quand on voit son niveau de forme, on se dit qu’il peut faire très mal à l’international.
Et quand on parle de forme, on pense bien sûr à Manu Cornu et Alban Levier. L’un a gagné les Championnats de France, quand l’autre prenait haut la main la première place du sélectif à Karma.
Bien qu’ayant intégré le pôle France Olympique à Voiron, Manu Cornu est toujours aussi fort en bloc, peut-être même plus fort que jamais. Quant à Alban Levier, il semble avoir trouvé le parfait équilibre entre grimpe en extérieur et compétition. Ces deux-là pourraient bien nous ramener quelques breloques cette année.
Mickaël Mawem sera de la partie également, tout comme Jules Nicouleau Bourles, Nicolas Pelorson et Guillaume Glairon-Mondet
Chez les femmes, Fanny Gibert commence bien sa saison 2018 : après avoir son conservé son titre de championne de France, elle est montée sur le podium de l’open international des Studio Bloc Masters. Un bon moyen de se mettre en confiance avant le lancement officiel de la saison.
Tout comme Micka Mawem, Maëlys Agrapart a une revanche à prendre ! Suite à sa contre-performance aux Championnats de France, c’est avec le couteau entre les dents que Maëlys prendra le départ de la Coupe du Monde de Meiringen.
Elle sera aux côtés des jeunes Flavy Cohaut et Charlotte André, qui ont réalisé de belles prestations au niveau national cette saison.
Plutôt habituée à porter un baudrier, Julia Chanourdie sera présente sur les premières étapes de Coupe du Monde de bloc. Si la diffeuse sera de la partie, notre grimpeuse de vitesse nationale également : Anouck Jaubert participera aux deux manches chinoises.
Enfin, l’équipe sera complétée par Camille Faille et Mélanie Sandoz, qui semble avoir repris goût aux compétitions.
Et vous, sur qui pariez-vous en 2018 ?
Le nouveau système de classement
L’IFSC a changé la façon de compter les résultats cette année. Un changement qui a été mis en place plus tôt dans la saison au niveau national. Dorénavant, si le nombre de tops reste le critère le plus important, le deuxième critère devient le nombre de zones et non plus le nombre d’essais dans les blocs.
Pour les athlètes, ce changement est bien évidemment à prendre en compte. Cela signifie peut-être moins de repos, et plus d’essais dans les blocs tant que les prises de zone n’ont pas été atteintes.
Même si aujourd’hui un athlète enchaîne trois blocs à vue, il devra au moins aller chercher la zone du quatrième bloc, face à un autre compétiteur, qui aurait enchaîné les trois blocs en 10 essais et validé la prise de zone du dernier bloc et donc, qui l’emporterait.
Pour conclure, nous brûlons d’impatience que cette nouvelle saison internationale commence.
Comme d’habitude, toutes les infos sur chaque Coupe du Monde seront à retrouver sur Planetgrimpe au fil des week-ends.