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Léa Marigo nous raconte un stage en équipe de France de bloc…

Léa Marigo, de notre team PG élite, était présente lors du dernier stage en équipe de France de bloc. Elle nous raconte comment elle a vécu ce stage et nous détaille l’intensité de ce week-end…

Vendredi matin réveil 8h30, ptit déj et direction Vertical’Art une salle de bloc partenaire avec PlanetGrimpe.

10h briefing et c’est parti pour 3 jours de stage !

Le stage débute par 1h30 de contest. 8 blocs proposés avec 3 essais max par bloc. Thème de la séance : efficacité dans des blocs exigeants et dans tous les styles : de la dalle, des volumes, des jetés, du physique dans du gros dévers.

Je choisis de commencer par le bloc physique dans du gros dévers. Les filles passent d’abord elles le flashent toutes, ça annonce la couleur ! Allé à moi ! Je me lance ! 3 essais ça ne laisse pas vraiment le droit à l’erreur. Avant de partir dans le bloc, je le relis, je mémorise chaque placement de pied, je visualise les mouvements. Je pense aux détails qui feront la différence… tirer sur le talon, fermer le bras et serrer les abdos au moment où j’arrive sur la prise.

Je sais que ce bloc n’est pas vraiment dans mes points forts, moi la ptite diffeuse, alors j’y vais à fond en mettant toutes les chances de mon côté.

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Ce que j’aime lors de ces stages, c’est qu’on se confronte à des blocs intenses dans lesquels on repousse sans cesse nos limites, on met en place un travail de préparation mentale pour se concentrer au maximum sur ce qu’on a à faire, oublier le reste autour et se concentrer uniquement sur le bloc, les prises, nos ressentis…

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Ce que j’aime lors de ces stages, c’est qu’on se confronte à des blocs intenses dans lesquels on repousse sans cesse nos limites, on met en place un travail de préparation mentale pour se concentrer au maximum sur ce qu’on a à faire, oublier le reste autour et se concentrer uniquement sur le bloc, les prises, nos ressentis… Si on parvient à mettre cela en place à l’entraînement, alors en compétition nous aurons plus de facilité à le reproduire. Grimper pour soi, pour combattre le bloc ou la voie, les mouvements, se faire plaisir et arriver le plus haut possible sans rien regretter. Tomber à la deuxième prise ou sortir le bloc peu importe tant qu’on a tout donné.

On finit les 1h30 de contest en ayant quasiment toutes mis nos essais dans les 8 blocs. Les bras commencent à tirer et la peau commence à piquer mais j’ai déjà hâte d’attaquer la séance de l’après-midi !

Petite pause déjeuner et c’est reparti pour un petit jeu de vitesse par équipes !

Deux équipes de 8 mélangeant garçons et filles. 6 blocs proposés 2 essais max par bloc pour essayer de faire le meilleur chrono possible. Objectif : travailler la coordination et l’explosivité. Les blocs étaient d’un niveau moyen. On réussissait tous les blocs à vue mais le but étant de grimper vite, cet exercice demandait beaucoup de nervosité et de visualisation pour arriver à anticiper le mouvement suivant, supprimer tous les mouvements inutiles (ex : changements de pieds). C’est un exercice que l’on n’a pas l’habitude de faire et j’ai beaucoup aimé car à chaque essai on essayait d’être encore plus efficace pour réduire toujours un petit peu plus le chrono ! Avant chaque essai, je me concentrais pour visualiser les mouvements, grimper relâchée et je pensais : pousse sur tes pieds, et tire sur tes bras. Ça paraît simpliste dit comme ça mais plus on diminue le temps d’attente entre la pose de pied et la poussée ainsi que le temps d’attente entre le moment où on attrape la prise et où on tire dessus et plus on arrive à gratter quelques secondes !

À la fin de la journée, petite séance d’étirements avant d’enchaîner samedi et dimanche au pôle France à fontainebleau !

En général lors de ces stages, on fait toujours une journée d’entraînement dans une salle privée et puis les deux jours suivants au pôle France car cela permet de varier les styles de blocs. En 3 jours, c’est très enrichissant de grimper dans des styles complètement différents.

 

Samedi matin c’était réveil 5h car rendez-vous à 6h au pôle France à Fontainebleau !

Autant vous dire que … ça pique ! Pourquoi si tôt ? En compétitions, généralement l’isolement pour les phases de demi-finales est assez tôt le matin et habituer notre corps à s’échauffer et à forcer aussi tôt permet d’arriver le jour de la compétition en ayant déjà vécu ce genre de situation et donc ne pas être trop perturbé. 6h-8h : échauffement et à 8h on attaque avec un circuit de demi-finale coupe du monde. Les ouvreurs Jacky Godoffe, Remi Samyn, et Nicolas Januel ont ouvert 4 blocs de styles très différents : un premier très à doigt où il fallait serrer des arquées sur des volumes, un deuxième à sensations sur des volumes, un jeté, et enfin un bloc physique sur des grosses pinces et des plats pas très bons.

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Je commence par lire le bloc, décrypter les mouvements que je vais devoir réaliser, envisager différentes méthodes mais le plus important : en choisir UNE et aller au bout de l’effort !

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Nous avons 5 minutes pour réaliser chaque bloc. Je commence par lire le bloc, décrypter les mouvements que je vais devoir réaliser, envisager différentes méthodes mais le plus important : en choisir UNE et aller au bout de l’effort ! Si j’ai donné tout ce que j’avais et que ça n’a pas marché alors je pourrai envisager d’en essayer une autre à l’essai suivant.

En 4 minutes, on met entre 2 et 6 essais environ. Tout dépend du style de bloc. Si c’est un bloc très physique et que je tombe au dernier mouvement alors je choisirai de ne mettre que deux essais pour optimiser la récupération et donc produire un essai concluant. Tout est question de stratégie. Ce type d’exercice nous prépare aux compétitions à venir, travailler l’efficacité, gérer le temps d’effort et le temps de récupération.

9h30 : fin du circuit. On nous laisse 1h de retour dans les blocs.

On finit la journée par une bonne partie de laser game où je les ai bien sûr tous ratatinés ! Je finis 1ère … si on prend le classement à l’envers haha … Mais bon, ça on n’est pas obligé de le préciser 😉

Le lendemain rebelote ! Mais cette fois-ci avec un circuit niveau demi-finale championnat de France donc avec des blocs un peu moins durs que la veille.

Heureusement car les deux jours précédents commencent à se faire sentir. L’échauffement est difficile, la peau fait mal, on a tous les biceps qui tirent et des courbatures dans le dos. Mais on n’est pas là pour enfiler les perles alors on met les chaussons et c’est reparti ! La veille je passais dernière (tirage au sort) alors aujourd’hui on inverse et je passe première ! Je démarre par un bloc à équilibre sur arquées, très exigeant au niveau de la pose de pieds. Je pensais à une seule chose : tu poses ton pied, une fois qu’il est posé tu ne le bouges plus, tu baisses ton talon, tu pousses et TU FAIS CONFIANCE ! Bon et bien sûr tu broies de le petit graton qui te sert de prise de main. Après 3 essais, quelques zipettes, raclage de joue, genou, coude et ventre sur le mur, je parviens à attraper la prise de zone. Je chute malheureusement un peu plus haut. Mais je n’ai aucun regret, j’ai tout donné. Mes 5 minutes se sont écoulées, je retourne en isolement où je récupère pendant 5 minutes. J’oublie ce bloc et recentre mon attention sur le prochain.

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Fin du circuit, on fait un retour dans les blocs. On s’échange chacune nos différentes méthodes. Ce que je trouve chouette durant ces stages c’est ce partage avec les autres, on se tire toutes vers le haut il y a une bonne émulation.

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Si je devais résumer en quelques mots ce stage… J’ai perdu une bonne partie de la peau des doigts mais j’y ai gagné du partage avec les autres grimpeurs et grimpeuses, du plaisir à grimper dans des blocs typés compèts calés au millimètre. On a chacune nos points forts et nos points faibles et grimper ensemble nous permet de se servir des qualités des unes et des autres pour apprendre. Ces trois jours ont été un concentré d’expérience qui m’a permis d’avoir une idée de mon état de forme du moment et de me rendre compte de mes points faibles à travailler.

Merci aux coachs Rémi et Nico !

  • Crédits photos: Coll. Léa Marigo & Centrale Vertical Games

Publié le : 31 janvier 2017 par Charles Loury

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