Laura Michelard nous parle de Climbers Against Cancer
Je connais John Ellison depuis quelques année maintenant… Il est le père d’une ancienne compétitrice anglaise avec qui j’avais sympathisé. Il se trouve qu’elle a arrêté les compétitions mais son père se rend toujours sur quelques compétitions en Europe. Nous avons tout de suite accroché. Il me faisait rire à chaque fois que je le croisais et on passais pas mal de temps ensemble (mais ça, c’était notamment parce qu’il lui fallait parfois répéter 4 fois avant que je comprenne sa phrase en anglais !). Je suis « toujours souriante et de bonne humeur » selon lui (il ne me connais pas au quotidien ca se voit), et c’est comme ça que nous avons commencé à nous connaître. Mais depuis cette année, je le vois différemment. C’est peu être bien, c’est peu être mal, mais depuis qu’il m’a annoncé qu’il est condamné par son cancer, je vois les choses d’un autre angle. Quand quelqu’un vous annonce qu’il va mourir de son cancer dans les quelques années qui suivent, vous avez envie de pleurer, non? Mais quand quelqu’un vous annonce ça avec un léger sourire… Vous faites quoi? Et bien moi je n’ai pas su quoi faire. Je suis restée bête, je me souviens très bien, emmitouflée sous mes tonnes de vêtements, au milieu de grimpeurs venu concourir pour la première étape de la Coupe d’Europe à Édimbourg. J’ai arrêté de réfléchir pendant un moment et tout m’a semblé flou, faux, négatif. Quand John m’a demandé si ça allait, les larmes sont montées et je me suis demandée pourquoi il me demandais ça à moi, alors que j’étais en bonne santé, pas lui.