Ryuichi Murai devient le premier Japonais à enchaîner un 9A bloc !

© Shunki
Le mois de novembre n’en finit plus de faire trembler la planète grimpe. Après une série de performances exceptionnelles aux quatre coins du monde, c’est au tour de Ryuichi Murai d’entrer dans l’Histoire en répétant « Return of the Sleepwalker » 9A à Red Rock, dans le Nevada.
Une ascension majeure qui marque non seulement la cinquième ascension de ce bloc mythique, mais surtout le tout premier 9A de la carrière du Japonais, qui devient le premier grimpeur de son pays à franchir le neuvième degré en bloc.
« Return of the Sleepwalker » est la version assise de « Sleepwalker », imaginé par Daniel Woods et libéré en 2021 après une bataille aussi intense que mystique. Isolé dans le désert pendant les derniers jours de son siege, Woods avait alors donné naissance au troisième 9A bloc de l’Histoire. Il aura fallu trois longues années pour voir la première répétition, signée William Bosi en 2024, suivie par Noah Wheeler puis Simon Lorenzi en 2025.
C’est donc dans cette lignée extrêmement sélective que vient s’inscrire Ryuichi Murai, ajoutant son nom à une liste déjà mythique.

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La consécration pour Ryuichi Murai
Figure incontournable du bloc japonais depuis plus d’une décennie, Murai n’a plus rien à prouver. Auteur de premières ascensions emblématiques comme « United », « Nexus » ou encore « Floatin » (tous cotés 8C+), répétiteur d’innombrables blocs extrêmes à travers le monde (dont le highball « Livin’ Large » à Rocklands) le Japonais cochait toutes les cases pour s’attaquer un jour au grade suprême.
Deux ans après avoir enchaîné « Sleepwalker », Murai revient à Red Rock avec un objectif clair : se confronter à la version assise, « Return of the Sleepwalker », tout en gardant un œil sur un autre monstre du spot, « Shaolin » également coté 9A.
Un combat contre la météo… et contre le crux
Le séjour n’a pas commencé sous les meilleurs auspices. Une météo capricieuse vient perturber les premières sessions, mais Murai parvient à rester frais physiquement et mentalement. Rapidement, il identifie le véritable juge de paix de la ligne : ce fameux mouvement d’envergure vers un plat fuyant, après avoir déjà enchaîné une section estimée autour de 8B.

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« Depuis cinq jours, je n’ai fait que taper ce plat et tomber encore et encore », expliquait-il sur Instagram. Micro-ajustements, gestion millimétrée des placements, créativité technique… tout y passe pour rendre ce mouvement envisageable.
Le jour décisif, il parvient enfin à tenir ce plat. Trop chargé d’émotion et de fatigue, il chute pourtant sur le dernier mouvement. Mais après une longue pause et un véritable reset mental, Murai repart pour un nouvel essai. Cette fois, tout s’aligne et il atteint le sommet.
Sur Instagram, le Japonais a partagé son émotion : « Quand j’ai réussi « Sleepwalker » il y a deux ans, la version assise me semblait irréaliste. Je n’aurais jamais imaginé me retrouver au sommet de ce bloc une nouvelle fois. Ce succès m’a rappelé de ne pas me fixer de limites. »

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Et maintenant ? Direction « Shaolin »
Si ce premier 9A pourrait suffire à combler bien des grimpeurs, Murai, fidèle à sa réputation de travailleur infatigable, ne compte pas s’arrêter là. Dans la foulée de sa réussite, il annonce déjà vouloir se mesurer à « Shaolin », l’autre 9A de Red Rock.
« Je ne sais pas jusqu’où je peux aller, mais je vais profiter de chaque jour restant », confie-t-il. La suite de son séjour dans le désert américain pourrait bien nous réserver quelques surprises…
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