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KO Boulder : Découvrez pourquoi Janja Garnbret et Yannick Flohé ont marqué les esprits à Arco

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Après les Duels spectaculaires de la veille, le Rock Master d’Arco a enchaîné avec une nouvelle soirée d’anthologie : le KO Boulder, une compétition de bloc au format explosif.

Sur le fronton flambant neuf du Climbing Stadium d’Arco, les meilleurs grimpeurs du monde ont offert un show d’une intensité rare : Janja Garnbret a repris sa couronne avec autorité, Yannick Flohé a conservé son titre, et le public, massé au pied du mur, en a eu pour son adrénaline.

Retour sur une finale aussi haletante que spectaculaire, dans la plus pure tradition du Rock Master !


Alors que la nuit tombe sur Arco, le fronton du stadium s’allume, le public se tasse au pied du mur et la musique pulse. Ce soir, la compétition se veut intense ; pas question d’attendre de longues minutes entre deux passages : le rythme est effréné, presque chorégraphié. Dès qu’un grimpeur tombe, le suivant s’élance.

C’est le principe du KO Boulder : quatre blocs, quatre rounds éliminatoires, trois essais par passage, et à chaque tour, les grimpeurs les moins performants quittent la scène. Pas de calculs complexes, pas de demi-mesure : le dernier bloc décide de tout, et le premier à toper l’emporte.

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C’est un format que les grimpeurs adorent. Contrairement aux compétitions classiques, ils ont pu, ce matin, travailler ensemble les quatre blocs pendant une heure — une rareté dans le circuit international. Résultat : des blocs plus durs, plus spectaculaires, plus « Rock Master » que jamais.

Et pour le public, le plaisir est total : pas de temps mort, pas de silence. Juste de la grimpe, des combats, des tops, et des applaudissements. Une véritable battle d’escalade, à la croisée entre la performance et le spectacle.

Janja Garnbret remet les pendules à l’heure !

Hier, Janja Garnbret avait quitté les tapis frustrée après une élimination surprise dès le premier tour des finales des Duels. Un coup dur, tant on la sait perfectionniste et peu habituée à la défaite. Mais on la connaît : la Slovène ne laisse jamais une défaite sans réponse. Ce samedi, elle est revenue sur le mur avec détermination et un sourire plein de confiance.

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Dès l’ouverture de la finale, Janja grimpe avec une fluidité déconcertante. Aucun mouvement ne lui résiste, aucune hésitation. Bloc après bloc, elle enchaîne tout, portée par la foule. Et quand vient le quatrième bloc — le plus physique —, elle dégaine un top magistral qui fait exploser le stade. Seule compétitrice à enchaîner les quatre blocs, elle s’impose de la plus belle des manières, reprenant symboliquement le trône du Rock Master.

Derrière elle, Brooke Raboutou n’a pas démérité. Pour son grand retour après les Jeux Olympiques de Paris 2024, l’Américaine affiche une forme éclatante et une motivation intacte. « Ça fait du bien d’être de retour sur les tapis », confie-t-elle, sourire aux lèvres après sa médaille d’argent.

L’Allemande Anna Maria Apel complète le podium après une jolie prestation dans les trois premiers blocs de la soirée.

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Yannick Flohé, roi du KO Boulder !

Chez les hommes, le scénario a été tout aussi palpitant. Yannick Flohé, vainqueur l’an dernier, n’a laissé aucune place au doute. En pleine confiance, il a déroulé sa grimpe puissante et précise, confirmant qu’il est l’homme à battre dans ce format.

L’anecdote qui résume tout ? Entre la séance d’essais du matin et le lancement de la compétition, le champion allemand s’est offert une petite visite sur le rocher d’Arco pour aller travailler “Excalibur” 9b+. Rien que ça… Le soir venu, il a remis son dossard, et a grimpé en finale comme si de rien n’était.

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Pourtant, le suspense a tenu jusqu’au bout. Le Belge Hannes Van Duysen s’est offert le show de la soirée en étant le seul à toper la dalle du bloc 3, son style de prédilection. Mais dans le dernier bloc, tout bascule : Flohé fait parler sa force légendaire et va chercher le top, de quoi s’imposer une nouvelle fois à Arco.

Hannes Van Duysen prend une superbe deuxième place, tandis que l’Italien Filip Schenk complète le podium.

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Rocher et compétition : deux mondes qui s’éloignent

Si la soirée a offert un spectacle exceptionnel, elle a aussi mis en lumière l’écart grandissant entre l’escalade de compétition et l’escalade naturelle.

Malgré la présence des meilleurs grimpeurs « de rocher » du monde — William Bosi (cinq 9A blocs à son actif), Stefano Ghisolfi (quatre 9b+), et Adam Ondra, le plus grand falaisiste de l’Histoire — aucun n’a réussi à briller dans les blocs proposés ce soir.

Bosi est éliminé dès le premier tour, incapable de réussir le premier mouvement dynamique du bloc 1. Ondra et Ghisolfi, eux, quittent la compétition après le deuxième passage, sans top.

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Un constat frustrant, notamment pour Adam Ondra, qui s’interroge de plus en plus sur son avenir de compétiteur. Le Tchèque l’avait laissé entendre après les Jeux Olympiques de Paris, puis réaffirmé à Séoul, lors des Championnats du Monde : il a du mal à s’exprimer pleinement dans ce nouveau style d’escalade, trop éloigné de celui du rocher. Et la soirée d’Arco, une fois encore, n’a fait que confirmer ses doutes…

Arco, l’esprit Rock Master

Deux jours, deux compétitions, deux ambiances, et un public conquis. Au-delà des résultats, c’est l’ambiance d’Arco qui fait la différence.

Le Rock Master, c’est avant tout une célébration du partage et de la passion commune. Ce matin encore, les grimpeurs ont travaillé les blocs ensemble, se donnant des méthodes, s’encourageant, échangeant des rires et des astuces. Pendant la finale, on les voyait se féliciter, se tendre la main, vibrer les uns pour les autres.

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Cette atmosphère unique, plus détendue que sur le circuit officiel, donne à l’événement une saveur incomparable. Tous les athlètes ont le sourire, le public aussi. On sent qu’ils grimpent pour le plaisir, pour le show, et pour l’amour du sport. Et c’est précisément ce mélange d’émotion, de partage et de spectacle qui fait la magie du Rock Master — et qui, année après année, continue de séduire les plus grands.

Entre la rapidité des Duels et la folie du KO Boulder, le Rock Master 2025 a prouvé une fois de plus pourquoi il reste l’un des événements les plus mythiques du calendrier international.


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