Janja Garnbret enchaîne 100 voies en 24 heures pour la bonne cause

© Grega Valancic Photography
Rien ne semble pouvoir arrêter Janja Garnbret ! Il y a quelques jours, la Slovène a relevé un défi inédit : grimper 100 voies en seulement 24 heures.
Un pari fou mené au Slovenska Bistrica Climbing Centre, dans son pays natal, avec un objectif clair : récolter des fonds pour aider de jeunes athlètes issus de milieux défavorisés.
À 21 heures, le vendredi 22 août, la salle d’escalade de Slovenska Bistrica plonge dans une ambiance inhabituelle. La musique résonne, les gradins sont pleins, les spots lumineux déjà braquées. Au milieu de cette effervescence, Janja Garnbret noue calmement son nœud de huit.
Son défi est lancé : réussir les cent voies les plus difficiles de la salle en vingt-quatre heures. Un chiffre symbolique, vertigineux même, que la double championne olympique s’est fixée non pas pour écrire une ligne de plus à son palmarès, mais pour une cause qui lui tient à cœur : soutenir les jeunes athlètes issus de milieux défavorisés.

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Une nuit blanche, 45 voies avalées
Dès les premiers instants, le public comprend qu’il assiste à quelque chose de singulier. Janja grimpe avec la fluidité qu’on lui connaît, enchaînant les voies à une cadence impressionnante, le sourire aux lèvres. À 2 heures du matin, le compteur affiche déjà 45 tops !
Les applaudissements se mêlent aux cris d’encouragement, mais la Slovène choisit alors de lever le pied : « J’aurais pu en faire cinq de plus, mais je voulais économiser ma peau pour le lendemain », confie-t-elle à la radio nationale. Quelques minutes de sommeil plus tard, elle est de retour sur le mur, infatigable, comme si la nuit blanche n’avait pas existé.
L’un des moments les plus forts de ma carrière !

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À mesure que les heures défilent, la fatigue s’installe. La peau de ses doigts brûlent et ses pieds la font souffrir dans ses chaussons. Mais l’énergie du public lui redonne de la force : plus de 2 200 personnes venues de 23 pays participent à ce marathon vertical. Tous grimpent aussi, chacun à son niveau, chaque voie comptant pour la cagnotte caritative. Les chiffres s’affolent : plus de 2 000 voies et près de 5 000 blocs réalisés collectivement !
L’escalade a toujours représenté bien plus que des prises et des cotations pour moi : c’est une question de connexion. Et durant ces 24 heures, je me suis sentie connectée d’une manière que je n’avais jamais vécue auparavant !
La 100ᵉ voie, un moment d’histoire
Il est un peu plus de 19h00 quand Janja s’élance sur sa centième et ultime voie, retransmise en direct à la télévision nationale. Une voie exigeante, sur le mur extérieur de la salle, choisie pour conclure en beauté. Chaque mouvement semble plus lourd que les précédents, mais la Slovène s’accroche, alimentée par une dernière dose d’adrénaline. Quand elle clippe le relais, le gymnase explose.

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« Peut-être que ça ne se voyait pas, mais je sentais à chaque mouvement que c’était ma centième voie. », avoue-t-elle, encore essoufflée. Puis son visage s’illumine : « J’étais vidée, mais en même temps remplie d’une gratitude immense. Ce que nous avons accompli ensemble prouve à quel point le sport peut unir et donner un sens plus grand. »
Tout au long de l’événement, Janja a grimpé aux côtés d’enfants, de grimpeurs handi, d’athlètes slovènes et même de personnalités comme la skieuse Ilka Štuhec ou l’ancien président du pays, Borut Pahor.

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À la fin des 24 heures, le compteur affiche 61 478 € récoltés pour l’initiative Botrstvo v športu. Un montant qui sera doublé par l’assureur Allianz, partenaire du projet. « Le statut social ne devrait jamais être un frein aux rêves d’un jeune athlète. En tant que société, nous devons leur donner cette chance », rappelle Janja.
Pour célébrer l’événement, une fresque murale à son effigie a été inaugurée dans la salle, aux côtés de ses médailles olympiques et de ses chaussons dorés. Comme un symbole, l’exploit restera gravé dans les murs de sa ville natale.
Ce marathon a prouvé que l’escalade est bien plus qu’un sport : c’est un moyen de se connecter, d’inspirer et de redonner ❤️ À toutes celles et ceux qui ont soutenu, donné et cru en ce projet : merci. Ensemble, nous avons transformé 24 heures d’escalade en quelque chose qui durera bien au-delà d’une seule journée.

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Cap sur la fin de la saison internationale
Après cette parenthèse solidaire, Janja Garnbret va désormais retrouver le circuit international. La Slovène s’alignera début septembre sur la Coupe du Monde de Koper, avant de viser un nouveau titre lors des Championnats du Monde de Séoul.
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