Joshua Fourteau signe la première ascension d’« Alta Gracia » 8c+/9a, la voie la plus dure de Dordogne

© Julie Cescon
Après avoir décroché son premier 8C bloc à Magic Wood, Joshua Fourteau fait de nouveau la une de notre magazine… mais cette fois, grâce à sa performance sur le calcaire périgourdin. Au début de l’été, le Bordelais d’origine a réalisé la première ascension d’« Alta Gracia », une ligne oubliée depuis plus de vingt ans à Bourdeilles, en Dordogne, qu’il estime à 8c+/9a.
« C’est ma première first ascent et la première voie dans le neuvième degré du département, explique Joshua. Je n’avais encore jamais tenté ce genre de challenge, alors quand un ami local m’a parlé de cette ligne, j’ai tout de suite été motivé ! »
Une voie oubliée, des conditions extrêmes
Ouverte par Lilian Arnaud il y a plus de deux décennies, « Alta Gracia » ne paye pas de mine sur le papier. Mais derrière son isolement se cache une ligne aussi esthétique qu’exigeante : 35 mouvements sur trous, arquées et pinces, dans un plafond à 60/70 degrés.
Mais l’endroit est réputé pour ses conditions… délicates : humidité omniprésente, pluies fréquentes, chaleur étouffante l’été et deux prises quasiment toujours mouillées à cause d’une résurgence.
« La première fois que j’y suis allé, il pleuvait et il y avait carrément des flaques dans les prises. C’était horrible, mais j’avais fait le déplacement exprès, alors j’ai quand même grimpé », raconte Joshua.

© Julie Cescon
Un enchaînement au prix de la patience
Avec une saison de compétitions bien remplie, les séances sur place ont été espacées. Joshua compte trois sessions de calage entre octobre et le début d’été, puis trois séances d’essais pour l’enchaînement.
L’enjeu principal : passer le crux après une « marche d’approche » en 7c, avant de se jeter dans le plafond sur des mouvements très athlétiques. « Ce n’est pas un effort qui crame les avant-bras, mais plutôt les biceps, les épaules et le gainage », précise-t-il.
8c+ ? 9a ? 8c+/9a !
Pour Joshua, l’intensité pure correspond à un 8c+. Mais les conditions quasi impossibles à optimiser lui ont fait ajouter « une demi-cotation » pour arriver à 8c+/9a.
« Les prises clés sont souvent humides, il faut réadapter ses méthodes en permanence. Les bonnes conditions n’existent presque jamais ici. »
Joshua a publié une vidéo retraçant son processus et mettant en lumière cette voie méconnue mais redoutable.