Un champion d’escalade emporté par la guerre en Ukraine…
L’escalade mondiale est en deuil. Maxim Petrenko, champion ukrainien d’escalade, est décédé à l’âge de 46 ans après avoir été touché par un tir de mortier lors de la bataille pour la ville de Toretsk. Cette tragique disparition rappelle non seulement la brutalité de la guerre qui frappe l’Ukraine, mais aussi la perte d’un grimpeur qui a marqué l’Histoire de son sport.
Né à Lougansk en 1978, Petrenko s’est rapidement imposé comme l’un des talents les plus prometteurs de son pays. Il faisait partie de cette nouvelle vague de jeunes grimpeurs de l’Est qui, dans les années 90, parcouraient l’Europe à la recherche d’aventures et de compétitions. En 1997, il remporte les Championnats du Monde jeunes à Moscou, avant de décrocher une médaille de bronze aux Championnats du Monde de Birmingham en 1999. Ces performances, accompagnées de nombreux autres podiums en Coupe du Monde de difficulté, ont fait de lui une légende de l’escalade en Ukraine.
Mais au-delà des médailles, ceux qui ont connu Petrenko se souviennent de lui comme d’un homme à la personnalité unique profondément humain et passionné par la verticalité. Le grimpeur italien Alberto Marazzi, qui a côtoyé Petrenko dans les années 2000, se remémore cette époque avec une grande tendresse. « Maxim et ses amis s’arrêtaient souvent chez mes parents lors de leurs voyages à travers l’Europe. Ils étaient simples mais leur mentalité était inébranlable. Ils donnaient tout à l’entraînement, leur détermination était sans faille. »
Anna Piunova, rédactrice en chef du magazine d’escalade Mountain RU, numéro 1 des médias d’escalade des pays de l’Est et amie proche de Petrenko, partage également cette douleur. « Maxim était l’un des grimpeurs les plus talentueux de notre génération, étrange et drôle. On disait souvent que s’il avait eu la même structure d’entraînement que l’équipe de France, il serait devenu champion du monde depuis longtemps ».
Petrenko faisait partie d’une génération de grimpeurs qui a façonné le paysage de l’escalade d’aujourd’hui. Capable d’enchaîner des voies 8c+ à une époque où cela semblait être une limite ultime, il était connu pour sa puissance physique et sa motivation inébranlable. Mais la guerre a mis un terme brutal à cette vie d’aventures. Avec sa disparition, l’escalade perd non seulement un champion, mais aussi un ambassadeur d’une époque où grimper était une façon d’échapper aux frontières et aux conflits, une quête de liberté.
Repose en paix, Maxim.