Jorge Díaz-Rullo conquiert « Move » 9b/+ à Flatanger !

Il ne pouvait pas quitter Flatanger sans avoir atteint son objectif. Pourtant, Jorge Díaz-Rullo était sur le point de jeter l’éponge dans « Move » 9b/+, mais le soutien de ses partenaire de grimpe sur place et son abnégation lui ont permis d’atteindre le relais de cette voie.

Jorge Díaz-Rullo vient d’ajouter une nouvelle ligne mythique à son palmarès impressionnant en enchaînant « Move » 9b/+ dans la célèbre grotte de Hanshelleren, à Flatanger, en Norvège. Après avoir réussi à dompter sa grande soeur « Change » 9b+ il y a quelques jours, l’Espagnol a de nouveau frapper en enchaînant « Move », une voie aussi redoutable qu’emblématique.

Libérée en août 2013 par Adam Ondra, « Move » est l’une des rares voies cotées entre 9b et 9b+. Cette ligne n’a connu que très peu de répétitions en une décennie, ce qui en fait une conquête de choix pour les meilleurs grimpeurs au monde. Après Ondra, Seb Bouin a été le deuxième à réussir l’ascension en juin 2019, suivi par Alex Megos au début du mois et maintenant Díaz-Rullo.

Flatanger, un théâtre de performances exceptionnelles

La grotte de Flatanger est désormais un passage incontournable pour les meilleurs falaisistes au monde. Ce site magique, avec ses lignes vertigineuses et son histoire légendaire, ne cesse d’attirer les plus grands noms de la discipline. Adam Ondra, Stefano Ghisolfi, Seb Bouin, Alex Megos et Jorge Díaz-Rullo y ont tous laissé leur empreinte. Pour les passionnés d’escalade, cette grotte nordique est devenue ce que Roland Garros est au tennis : une arène où les exploits se déroulent les plus beaux exploits de la planète.

Ces dernières semaines, Flatanger a été le théâtre de plusieurs ascensions notables. Stefano Ghisolfi, Alex Megos et Seb Bouin, accompagnés de Díaz-Rullo, ont offert un véritable spectacle de maîtrise et de ténacité dans les voies les plus extrêmes de la grotte. La proximité de « Move » et de « Change » a créé une dynamique unique, où ces grimpeurs se sont succédé pour tenter de dompter ces deux monstres.

Une ascension marquée par la persévérance et le soutien

Pour Jorge Díaz-Rullo, l’ascension de « Move » a été bien plus qu’une simple performance physique. Après des jours à lutter contre les conditions météos et les mouvements ultra-physiques de la voie, il était sur le point de renoncer. C’est finalement grâce au soutien de ses partenaires de grimper et à sa détermination sans faille qu’il a réussi à clipper le relais.

Dans un moment d’humilité, Jorge partage sur Instagram : « Je me suis levé sous la pluie et le brouillard, pensant qu’il était impossible de grimper. Lors de ma première tentative, je suis tombé dans le dernier mouvement difficile. Les conditions ont soudainement changé et j’ai décidé de mettre un nouvel essai à la fin de la journée. Parfois, il faut juste se laisser porter et ne pas chercher d’explications rationnelles à tout. »

Díaz-Rullo souligne également l’importance du soutien collectif dans ce genre de projet : « Cet enchaînement n’est pas uniquement le fruit de mes efforts. Il y a quelques jours, j’étais prêt à jeter l’éponge. Mais grâce à l’aide de mes amis et coéquipiers, j’ai pu reprendre des forces et continuer. Cette bataille inoubliable, je la dois aussi à eux. »

Un doublé monumental !

En réussissant « Move » et « Change » au cours du même trip, Jorge Díaz-Rullo suit les traces d’Alex Megos, qui avait réalisé ce doublé quelques jours avant lui. Peu de grimpeurs ont réussi à enchaîner ces deux voies titanesques : seuls quatre autres grimpeurs, dont Ondra, Ghisolfi et Bouin, sont parvenus à dompter « Change », tandis que « Move » n’a été répétée que par quatre grimpeurs depuis sa création.

Les ascensionnistes de « Change »

Adam Ondra (première ascension) 2012
Stefano Ghisolfi 2020
Seb Bouin 2022
Alex Megos 2024
Jorge Díaz-Rullo 2024

Les ascensionnistes de « Move »

Adam Ondra (première ascension) 2013
Seb Bouin 2019
Alex Megos 2024
Jorge Díaz-Rullo 2024

Ces exploits, à quelques jours d’intervalle, témoignent de l’évolution constante du niveau en escalade. Díaz-Rullo, par son acharnement et sa constance, prouve que la barre des performances peut encore être repoussée, et que la quête de la perfection dans l’escalade est loin d’être terminée.