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Jeux Olympiques | Oriane Bertone : « Je n’ai jamais été aussi en forme de toute ma vie ! »

À quelques jours seulement du lancement des épreuves d’escalade aux Jeux Olympiques de Paris, nous sommes allés à la rencontre de trois grimpeurs de l’équipe de France d’escalade.

Tout au long de cette série, nous vous invitons à découvrir les histoires inspirantes de ces athlètes hors du commun. Chacun d’eux incarne à sa manière les valeurs de l’escalade et porte en lui les espoirs d’une nation tout entière. Leur préparation minutieuse, leurs défis quotidiens et leurs aspirations pour les Jeux Olympiques vous seront dévoilés au fil de ces interviews exclusives.

Après Paul Jenft et Bassa Mawem, Oriane Bertone s’est prêtée au jeu des questions/réponses. 


Oriane Bertone incarne l’un des plus grands espoirs de médaille française aux Jeux Olympiques d’escalade de Paris 2024. À seulement 19 ans, la Réunionnaise se prépare à relever le plus grand défi de sa carrière.

Alors que les épreuves d’escalade olympiques débutent demain, nous avons eu l’honneur de discuter avec elle, juste avant qu’elle ne « plonge dans [sa] bulle ». Au cours de cette interview exclusive, Oriane nous a parlé de sa préparation intensive, de ses choix stratégiques et de tout ce qu’elle a mis en place mentalement pour arriver la plus prête possible aux Jeux Olympiques.

Quand nous lui avons demandé comment elle se sentait à quelques heures seulement de cet événement historique, elle nous a répondu sans détour qu’elle n’avait « jamais été aussi en forme de toute [sa] vie ! ». Comme tout était dit, nous lui avons posé quelques questions plus légères et décalées. Plongez donc dans l’univers de cette grimpeuse exceptionnelle et découvrez les coulisses de sa préparation olympique, la chose la plus inattendue qu’elle va mettre dans sa valise, son rituel pré-compétition et la première chose qu’elle fera une fois les J.O terminés.

Salut Oriane, tout d’abord, comment te sens-tu à quelques heures seulement des Jeux Olympiques ?

Je me sens super en forme ! Je me suis beaucoup entraîné ces derniers mois, j’ai bien bossé pour affûter tout ce qu’on a mis en place ces dernières années avec Nico [Januel, son entraîneur]. Je suis de plus en plus pressée, ça va être super cool… Bref, j’ai trop hâte !!

Ta préparation olympique s’est-elle déroulée comme tu le souhaitais ?

Mmmh, disons que ma préparation a été assez mouvementée et que j’ai dû réadapter pas mal de choses. J’étais censée faire pas mal de compétitions en plus de celles que j’ai faites, mais finalement, on a décidé de faire l’impasse sur certaines d’entre elles, afin que je puisse me concentrer à fond sur mon entraînement.

C’est normal, ça fait partie du process : il faut parfois faire des choix pour arriver dans les meilleures conditions possibles sur une échéance. Mais globalement, tout s’est passé comme je le voulais ; j’arrive à Paris en étant en super forme… Et c’est l’essentiel !

Justement, au sujet de cette saison 2024, tu as fait le choix de ne participer qu’à trois compétitions internationales. Explique-nous cette décision stratégique.

J’ai choisi les compétitions auxquelles j’allais participer un peu à la carte, en début de saison, avec Nico. J’ai commencé la saison par le Championnat de France de bloc à Valence, puis j’ai fait la Coupe du Monde de Salt Lake City, qui s’est d’ailleurs très bien passée pour moi [Oriane terminait 2ème de la compétition], puis les deux étapes d’Innsbruck (bloc et difficulté).

Je comptais également participer à la Coupe du Monde de Chamonix, mais finalement je n’y suis pas allée, j’ai préféré rester chez moi pour m’entraîner. On avait prévu avec Nico de se laisser la possibilité d’aller ou non à Chamonix, et par rapport à ma préparation, on a jugé que c’était mieux que je n’y aille pas. Je ne regrette pas du tout cette décision, ça fait partie des choix stratégiques pour arriver en forme au bon moment !

Quels aspects as-tu travaillés le plus ces derniers temps à l’entraînement ?

Du côté physique et technique, j’ai continué à m’entraîner comme je l’ai toujours fait avec Nico. Il n’y a pas eu de gros changements par rapport à mes routines d’entraînement habituelles.

Par contre, j’ai beaucoup travaillé sur le côté mental ces derniers temps. Gérer une sélection olympique, gérer tout le stress qui y est associé, l’entraînement, la charge physique et mentale, ce n’est pas évident. Donc j’ai beaucoup bossé sur cet aspect-là.

À ce propos, comment te prépares-tu psychologiquement pour une compétition de cette envergure ?

Tout se fait petit à petit, à travers de petits tips et différentes techniques. Tu ne peux pas opérer de grands changements, surtout de façon si soudaine. Par contre, tu peux mettre en place de petites choses, dans le but de te préparer à différentes situations. En fait, l’idée c’est d’envisager tout un tas de situations, pour être prêt à en gérer le plus possible au moment venu. Ce sont ces petites techniques qui permettent d’arriver le plus préparé possible à tous les scénarios, surtout les plus inattendus !

Comment gères-tu l’équilibre entre l’entraînement et la récupération, pour arriver prête, mais suffisamment reposée à Paris ?

Oula, je laisse cette partie-là à Nico, c’est lui qui gère (rires). On commence à bien se connaître avec Nico, puisqu’on travaille ensemble depuis plus de trois ans déjà. On communique beaucoup et on se voit presque tous les jours à l’entraînement, donc il observe et n’hésite pas à réadapter mes entraînements en fonction de ce qu’il voit et de mes ressentis.

C’est lui qui gère tout mon entraînement, moi je lui fais entièrement confiance et je me donne à fond dans ce qu’il me dit de faire. C’est comme ça que ça marche !

Qu’est-ce que cela signifie pour toi de représenter la France aux Jeux Olympiques ?

C’est une réelle chance (et aussi énormément de travail !). Si j’ai réussi à prendre ma place, c’est parce que j’ai beaucoup bossé pour en arriver là, mais c’est aussi une chance parce que le niveau est extrêmement élevé. On l’a vu lors des OQS de Shanghai et Budapest, les compétitions étaient très dures et très stressantes.

C’est donc une grande fierté de pouvoir participer à cette compétition, qui est quand même la compétition la plus importante de ma vie. Représenter la France, chez moi en plus [Oriane habite à Paris], c’est juste incroyable. C’est une opportunité qui ne se représentera pas deux fois. Donc je compte bien profiter à fond de cette expérience unique, en me concentrant sur ma grimpe et en mettant en place ce que je sais faire. Et puis… Advienne que pourra !

Te sens-tu plus en forme que jamais ?

La réponse à cette question est assez simple : je n’ai jamais été aussi en forme de toute ma vie ! Je me sens fin prête et c’est dans ces situations là que je suis la plus forte… Je vous le dis : ça va donner !

Tu as fait quoi ces derniers jours ?

La semaine dernière, j’étais en repos, alors cette semaine était plutôt consacrée à de la remise en forme, de l’affûtage et de la préparation aux épreuves. Et puis avant-hier, on a fait notre entrée au Village olympique !

Quelle est la chose la plus inattendue que tu as mise dans ta valise pour les JO ?

J’aimerais bien pouvoir dire « mon chien », mais malheureusement c’était un peu compliqué de le faire entrer au Village, alors c’est mon doudou chien-saucisse qui a fini dans ma valise !

La musique que tu vas écouter juste avant de passer ?

Ahhhh ça… C’est un grand secret ! En fait, c’est surtout quelque chose que je ne peux pas assumer auprès du grand public (rires). Donc je ne peux pas la dévoiler, je suis désolée…

As-tu un rituel ou une superstition avant de commencer une compétition ?

Alors oui, j’ai un rituel, il est d’ailleurs plutôt basique : juste avant l’épreuve (ou la veille), je mange des pâtes (rires). C’est tout bête, mais c’est quelque chose que je peux faire un peu partout, sans vraiment galérer à en trouver.

J’ai grandi dans une famille obsédée par les pâtes, donc forcément, c’est un peu dans mes gènes. Manger des pâtes, ça me fait un peu me sentir à la maison et ça m’aide à être 100% dans ma compet !

Quelle est ta recette secrète pour un petit-déjeuner parfait avant une compétition olympique ?

Alors pour le coup, le petit-déjeuner, je pense que je vais me le faire moi-même. Avant de décoller de chez moi, je vais me préparer mon propre petit-déjeuner, pour éviter de casser mes habitudes et continuer dans ma routine ordinaire. Globalement, ça va être un petit déjeuner plutôt classique, surtout que nos épreuves sont généralement en milieu de journée, donc on ne va pas avoir besoin de se lever à 5 ou 6 heures du matin… Et ça croyez-moi, c’est super !

Si tu pouvais inviter trois personnes (réelles ou fictives) à assister à tes épreuves, qui inviterais-tu ?

J’inviterais la moi d’il y a 15 ans, la moi dans 40 ans (pour qu’elle se rappelle ce qu’elle a fait), et… mon chien (rires), qui ne peut pas venir aux épreuves malheureusement !

Quelle est la première chose que tu feras à Paris après avoir terminé toutes tes épreuves ?

La première chose que je vais faire ?! Je vais inviter mon coach, mon mec et toute ma famille à aller manger un énormeeeeee burger !!! Mais vraiment énormeeee, avec la totale à l’intérieur, dans l’un des meilleurs restaurants de burgers parisiens !


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