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Des grimpeurs ont testé le mur des JO de Paris 2024 et nous racontent !

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La structure d’escalade des Jeux Olympiques de Paris 2024 a fait l’objet d’un « test event », une simulation de compétition ayant pour but de tester l’équipement en conditions réelles.

Nous sommes allés à la rencontre des différents protagonistes de cet événement pour en savoir plus, à quelques jours seulement du lancement des épreuves d’escalade !


Une répétition générale avant les Jeux Olympiques

Alors que la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 s’est tenue hier, l’excitation est montée d’un cran ! Le mois dernier, une poignée de grimpeurs a été invitée au Bourget, afin de tester le mur d’escalade des JO, lors d’un événement ayant pour but de simuler la compétition en conditions réelles.

Hasard du calendrier, il s’est tenu en même temps que la deuxième étape des Olympic Qualifier Series à Budapest, où se sont jouées les dernières places pour les épreuves olympiques. Au Bourget, l’épreuve test était confidentielle, réservée à une trentaine de jeunes grimpeurs Parisiens, invités exprès pour l’occasion. Elle s’est déroulée sans spectateurs, mais en présence de la Française Oriane Bertone, venue s’imprégner du lieu quelques semaines avant de disputer le plus grand événement de sa carrière.

Les deux jours de compétition ont permis de tester et de simuler les protocoles et les procédures des épreuves d’escalade d’un point de vue opérationnel, afin de s’assurer que le site était prêt.

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Du mur d’escalade au système de score, du tracé des voies aux bénévoles, tous les aspects de la deuxième participation de l’escalade aux Jeux Olympiques ont été testés par le Comité d’Organisation de Paris 2024 avec le soutien du vice-président de l’IFSC, Kobinata Toru, et du Sport Manager Escalade des Jeux de Paris, Vincent Caussé.

Parmi les officiels présents, on retrouvait également le délégué de l’événement Stanley Yeo, le président du jury Tim Hatch et les chefs ouvreurs en bloc et en difficulté Garrett Gregor et Martin Hammerer.

Le terrain de compétition et les zones d’échauffement ont été terminés il y a peu de temps, et ils sont fantastiques. Nous aurons vraiment un site digne d’un événement de classe mondiale !

Kobinata Toru, vice-président de l’IFSC

Oriane Bertone, qui a décroché son billet pour les Jeux lors du Tournoi de Qualification Européen à Laval l’année dernière, était également présente. Elle n’a pas grimpé sur le mur des Jeux, mais a été conviée par le CIO en tant qu’invitée dans le cadre de leur initiative « La Tournée des Sites » afin de rencontrer les dignitaires invités.

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Les impressions d’Arthur Le Bris, un des premiers grimpeurs à tester le mur olympique

«Les voies et les blocs tracés par les ouvreurs étaient déments à grimper ! », s’exclame Arthur Le Bris, à peine redescendu de sa voie. Non-qualifié pour les JO de Paris, le jeune membre de l’équipe de France a tout de même inscrit son nom dans l’Histoire du site olympique du Bourget, en devenant l’un des premiers athlètes à grimper sur le mur d’escalade des JO de Paris.

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Arthur faisait partie des trente-quatre grimpeurs invités à cette répétition grandeur nature. Voici ses impressions :

C’est une vraie chance d’avoir pu grimper sur le mur des JO, d’avoir pu vivre ça de l’intérieur et de s’être rendu compte de l’ampleur de la compétition. Rien n’est laissé au hasard, tout est chronométré à la minute près ! L’organisation travaille dur pour que tout se déroule à la perfection et chacun sait ce qu’il a à faire (les juges, les brosseurs, les cameramen,…). J’étais vraiment impressionné de voir le nombre de bénévoles mobilisés et tout le staff qui travaille pour les JO d’escalade.

D’un point de vue sportif, c’était génial de pouvoir grimper sur la structure des Jeux. Les les voies et les blocs tracés par les ouvreurs étaient déments à grimper ! J’ai pris beaucoup de plaisir pendant le week-end, même si à la fin, je n’avais plus beaucoup de peau 😂

Arthur Le Bris, grimpeur ayant participé au test event

Le déroulement de l’épreuve

Le test event a duré deux jours, les samedi 22 et dimanche 23 juin 2024. Afin de coller au mieux aux conditions réelles des Jeux Olympiques, le programme était similaire à celui des Jeux, avec les différents tours de compétition que nous retrouverons sur une journée de qualifications et sur une journée de finales.

En termes d’épreuves, les deux disciplines des Jeux de Paris 2024, le combiné bloc & difficulté et la vitesse, ont été représentées.

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Samedi, 20 compétiteurs et compétitrices se sont affrontés en bloc & difficulté et 14 en vitesse, dans le but de simuler une journée de qualification olympique. Un tour de bloc a d’abord été proposé dans la matinée (suivant le format 4 blocs en 5 minutes), suivi d’une voie de difficulté l’après-midi, avec au préalable une lecture en commun il sera le cas lors des Jeux Olympiques.

Les meilleurs grimpeurs de chaque discipline ont pu accéder aux finales, qui se sont tenues le dimanche. Les deux finales ont été organisées à la suite – combiné puis vitesse – voyant chacune huit athlètes s’affronter.

Interview de Vincent Caussé, organisateur des épreuves d’escalade olympiques

Après avoir oeuvré pendant plus de vingt ans au sein de la FFME, Vincent Caussé a décidé en 2022 de rejoindre le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques Paris 2024. Son rôle est crucial : il a pour mission principale de gérer l’organisation des épreuves d’escalade aux JO de Paris 2024.

Bien évidemment présent lors du test event, nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus, à quelques jours seulement du lancement des épreuves d’escalade aux Jeux Olympiques de Paris.

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Salut Vincent, tout d’abord peux-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaîtraient pas ?

Bonjour ! Je m’appelle Vincent Causse, je suis Sport Manager Escalade et Event General Manager du site olympique du Bourget chez Paris 2024. Cela fait maintenant plus de deux ans que je travaille pour le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques.

Avant ça, j’étais employé par la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (sur différents postes depuis 1995) où j’étais Directeur du Département Compétition. J’ai aussi collaboré plusieurs années avec l’IFSC en tant que Délégué Technique International.

Explique-nous ton rôle pour Paris 2024 ?

Concrètement, je suis responsable de l’organisation et de la gestion des compétitions d’escalade des Jeux Olympiques de Paris 2024 en relation avec l’IFSC et le CIO, ainsi que de la mise en configuration et de l’exploitation du site d’escalade du Bourget.

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Quel était l’objectif du test event organisé il y a quelques jours sur le site du Bourget ?

L’objectif de ce test event était de voir comment les équipes et le site réagissaient à l’organisation de compétitions sportives dans la configuration prévue pendant les Jeux. Ce test étant organisé sans spectateurs, c’est essentiellement sur les différents aspects sportifs de la compétition que nous nous sommes concentrés. Nous avons notamment testé la gestion des flux des officiels et des athlètes, le déroulement des tours de compétitions, les systèmes de scoring, ou encore les volontaires.

Les ouvreurs étaient-ils les mêmes que ceux qui ouvriront aux J.O ?

Oui, mais une partie seulement des équipes qui seront présentes aux Jeux. Les deux chefs ouvreurs étaient présents (Martin Hammerer pour la difficulté et Garrett Gregor pour le bloc) ainsi que les trois ouvreurs assistants français (Julien Gras, Pierre Broyer et William Cherasse). Le reste de l’équipe était sur la dernière étape de l’OQS à Budapest.

L’ouverture faisait d’ailleurs partie des éléments observés à l’occasion du test : l’appropriation des SAE, la gestion du matériel, l’utilisation des différents espaces de stockage…

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Est-ce que tout a bien fonctionné ?

De notre point de vue, le test a été un succès. L’organisation des épreuves sportives s’est déroulée sans embûche, confirmant notre bonne préparation à quelques jours du début des épreuves olympiques. Par ailleurs, outre leur immense satisfaction d’avoir pu grimper sur les murs olympiques, les retours des grimpeurs sont particulièrement positifs, que ce soit sur le site, les équipements ou la gestion des sessions. La validation des athlètes, c’est à nos yeux la garantie de la qualité des installations et du travail de nos équipes.

Ajoutons à cela la découverte du site et de ses spécificités pour une partie des officiels nationaux ainsi que des volontaires qui vont œuvrer pendant les Jeux. Pour eux et elles aussi, ce test a permis de se familiariser avec les différents espaces et l’environnement d’une compétition olympique si particulière et incomparable avec toutes les autres compétitions d’escalade.

Quel bilan tires-tu de ce test ?

Un bilan très positif ! Avec la Fédération Internationale et les équipes de Paris 2024, nous travaillons sur cette compétition depuis plusieurs années. Cela représente une somme considérable de réunions, d’échanges de courriels, de tableaux et autres plans. Et de voir des grimpeurs et des grimpeuses sur cette scène et ces murs, de constater que cela fonctionne bien, cela nous conforte et nous rassure pour les derniers préparatifs à accomplir dans les prochains jours.

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Y a-t-il un point en particulier qui t’a surpris ou qui a moins bien fonctionné, quelque chose que ce test a permis de mettre en lumière et qui n’était pas prévu ?

À l’image de ces dernières semaines, les conditions météorologiques nous ont permis de tester le site dans toutes les conditions, sous la pluie samedi comme sous le soleil dimanche. Une chance pour nous, puisqu’elle nous a confirmé la possibilité de maintenir les compétitions en temps pluvieux.

Avec l’équipe du CIO en charge des retransmissions TV, ce test nous a aussi permis de réajuster et d’optimiser des placements de caméras, des flux de circulations sur la scène et d’autres détails qui permettront d’offrir aux téléspectateurs du monde entier de magnifiques et inoubliables images.

Selon toi, quel est le point crucial à ne pas louper le jour J au niveau de l’organisation ?

Faire en sorte que les athlètes olympiens puissent performer dans les meilleures conditions possibles ! L’escalade est un sport en plein essor. Comme pour les autres nouvelles disciplines, les attentes du CIO et de Paris 2024 sont fortes et après le succès de la première apparition olympique de notre discipline à Tokyo, nous devons confirmer tout le potentiel populaire et médiatique de notre sport. Toutes les personnes impliquées dans l’organisation seront donc mobilisées et concentrées sur une multitude de choses à ne pas louper.

Mais pour les équipes de Paris 2024, c’est avant tout l’accueil et le confort des athlètes qui doivent primer sur tout le reste. C’est bien pour eux et elles et grâce à eux et elles que tout cela existe.

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Des structures d’escalade, tu en as vu plus d’une au cours de ta carrière. À titre personnel, que penses-tu de celle-ci ?

Ayant grandement participé à sa conception, il m’est difficile d’être objectif ! C’est une structure magnifique, à la hauteur des exigences olympiques… Difficile de trouver mieux. Et pour cause, elles ont demandé un long travail, réalisé en amont et impliquant Paris 2024, ses partenaires et la Fédération Internationale d’Escalade. Une collaboration visant à aboutir à un design respectant le look of the Games – dans une déclinaison de dominances vertes – tout en anticipant les voies tracées, mais également de respecter le cahier des charges de la Fédération Internationale.

Notre volonté était de rendre ces structures et leur couverture inoubliables, se dire que dans 10 ans, 30 ans, en regardant les photos, on puisse instantanément identifier les Jeux de Paris 2024. Rendez-vous dans 30 ans!

À quelques jours du lancement des Jeux, comment te sens-tu ?

Concentré, impatient, prêt à participer à la livraison des meilleurs Jeux Olympiques que la France puisse accueillir. Il reste encore des éléments à peaufiner mais nous faisons en sorte d’être prêts, nous y travaillons depuis plusieurs années. J’ai la chance d’être entouré d’une équipe exceptionnelle, sur un site de pointe et pour un sport moderne, phénoménal et encore à faire découvrir à une grande partie du public. Je compte bien en tirer le maximum !


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Publié le : 27 juillet 2024 par Nicolas Mattuzzi

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