Médaille française sur la Coupe du Monde de Chamonix 2024 !
La Coupe du Monde de Chamonix s’est achevée par des finales exceptionnelles, devant un public toujours plus nombreux ! Pour parfaire la soirée, les voies proposées par les ouvreurs étaient millimétrées, avec des mouvements spectaculaires qui auront ravi les 15 000 spectateurs présents sur la place du Mont-Blanc.
Côté sportif, la Japonaise Ai Mori s’empare de la médaille d’or chez les femmes, tandis que l’Américain Colin Duffy monte sur la plus haute marche du podium chez les hommes. Comme l’an dernier, notre Français Sam Avezou décroche une magnifique médaille d’argent, de quoi gagner en confiance à quelques jours seulement des Jeux Olympiques.
Voici tout ce qu’il s’est passé en finale de cette Coupe du Monde de Chamonix 2024 !
Zélia Avezou, sensationnelle !
Les finales de cette Coupe du Monde 2024 ont débuté sur les chapeaux de roue ! Après avoir décroché la dernière place qualificative pour les finales, Zélia Avezou avait l’honneur d’ouvrir le bal. Et croyez-moi, personne n’était prêt à assister à la prestation qu’allait nous offrir la jeune tricolore ! Pour sa première finale en France, Zélia part plus déterminée que jamais ! Son seul et unique objectif ? Se faire plaisir et dérouler sa plus belle grimpe.
Elle négocie à la perfection les premiers mouvements de la voie et empile les gestes un à un. La jeune Parisienne avance, avance, avance et avance encore. Elle semble inarrêtable sur le mur ! Tant et si bien qu’elle maîtrise le gros mouvement d’épaule en dernière partie de voie, saute en direction de la prise finale, mais se fait emporter dans son ballant. Wow ! Quelle performance de notre Française ! La finale commençait en fanfare.
Mais une question se posait alors : la voie était-elle trop facile ou Zélia avait-elle tout simplement frappé un grand coup ? « La voie est fastoche ! », assure alors la Française, tout en regagnant le leader corner.
Une voie de finale pas si facile…
La grimpeuse suivante, Mia Krampl nous apportera quelques éléments de réponse. En l’absence de Janja Garnbret, la seule représentante slovène monte très haut dans la voie, mais chute à quatre mouvements du top.
Il en sera de même pour l’Autrichienne Mattea Pötzi, qui se fait emporter dans le mouvement d’épaule qui caractérisait le sommet du tracé. Alors non, la voie ne semblait pas si facile que cela, car après le passage des trois premières finalistes, notre Française était toujours en tête du classement.
Mei Kotake, la contorsionniste !
Mei Kotake mettra un run incroyable dans la voie de finale. Ce tracé s’articulait notamment autour d’un mouvement de derviche (un croisé de grande amplitude dans lequel le grimpeur se retrouve face au public). Mais la Japonaise s’emmêle dans ses gestes et se retrouve alors dos au mur, la tête en bas… et entre les jambes ! Une position qui semblait la condamner, mais dont elle parviendra miraculeusement à s’en sortir.
Mais la grimpeuse nippone avait perdu du temps dans cette section ! Comprenant qu’il ne lui restait plus que quelques secondes au compteur, elle accélère et avale les mouvements les uns après les autres à une allure spectaculaire. Elle chutera alors au même endroit que Zélia, en jetant désespérément sur la dernière prise de la voie.
Un combat contre la montre…
La grimpeuse suivante, l’Autrichienne Flora Oblasser, tombera comme sa compatriote Mattea Pötzi sur le mouvement d’épaule au sommet de la voie.
L’Américaine Anastasia Sanders perdra du temps dans le derviche, tentant de trouver la bonne méthode. Elle s’en sortira mais se fera arrêter quelques secondes plus tard, à quatre mouvements de la fin, alors que ses six minutes étaient écoulées. Il ne fallait décidément pas traîner dans cette longue voie qui zigzaguait sur le mur chamoniard !
Jessica Pilz, troisième grimpeuse autrichienne de ces finales, met toute son expérience à profit dans le début de la voie. Là où il restait seulement 30 secondes à Anastasia Sanders, il reste plus de 2 minutes 30 à Jessica Pilz ! Redoutable d’efficacité, elle tient bon dans le mouvement d’épaule et assure le dernier mouvement en statique, de quoi clipper le relais de la voie. Enfin ce tracé de final était vaincu !
Victoire d’Ai Mori !
Dernière compétitrice à s’élancer dans la voie, Ai Mori avait compris qu’elle devait enchaîner la voie coûte que coûte pour remporter la compétition. Plus déterminée que jamais, elle s’élance à toute allure dans la voie. Le derviche ne lui pose aucun souci, si bien qu’elle se retrouve rapidement au sommet du mur.
Mais alors qu’elle s’approche du top, la Japonaise devient hésitante. Comment réussir à négocier les derniers mouvements sans prendre de risque ? Mori pianote du bout des doigts l’avant-dernière prise et change de main à plusieurs reprises sur la minuscule préhension. Plus petite que Jessica Pilz, elle opte pour une méthode dynamique afin d’aller chercher la dernière prise… Et elle tient bon ! Elle clippera le relais de la voie alors qu’il ne lui restait plus que 14 secondes au compteur, de quoi remporter la médaille d’or.
Je savais que Jessica avait enchaîné la voie, j’étais donc très nerveuse. Mais quand je suis arrivée au pied du mur et que j’ai vu le public, toute la pression s’est évacuée. Le public m’a vraiment porté tout au long de mon ascension. Lorsque j’ai compris que j’avais gagné, j’étais très heureuse ! Je vais rentrer au Japon maintenant et terminer ma préparation pour les Jeux Olympiques.
Ai Mori
Les résultats de la finale féminine
Pos. | Grimpeur | Hauteur | |
---|---|---|---|
1 | JPN | Ai Mori | TOP |
2 | AUT | Jessica Pilz | TOP |
3 | JPN | Mei Kotake | 44+ |
4 | FRA | Zélia Avezou | 44+ |
5 | AUT | Flora Oblasser | 42+ |
6 | AUT | Mattea Pötzi | 42+ |
7 | USA | Anastasia Sanders | 41+ |
8 | SLO | Mia Krampl | 41+ |
Une voie de finale acrobatique chez les hommes !
Sur la gauche du mur, la voie de finale masculine était particulièrement gymnique. Les huit finalistes se retrouvaient à deux reprises face aux 15 000 spectateurs de Chamonix : une première fois dans le début du tracé, en compression sous une énorme prise, puis une deuxième fois lors d’un mouvement spectaculaire en no-foot, qui nécessitait de se balancer d’un bi-doigt à un autre en se retrouvant pendu dans le vide, dos au mur.
Une première historique pour l’Espagne
Le premier grimpeur à s’élancer dans la voie, Guillermo Peinado Franganillo, faisait vivre un moment historique à son pays. Grâce à sa présence aux côtés de son compatriote Alberto Ginés López, l’Espagne était représentée pour la première fois par deux grimpeurs en finale d’une Coupe du Monde.
Le jeune grimpeur de 18 ans maîtrisera le mouvement en no-foot pour le plus grand bonheur du public chamoniard, mais zippera du pied quelques secondes plus tard.
La puissance de l’Américain Colin Duffy !
À la lecture de cette voie, Colin Duffy avait compris qu’il avait une carte à jouer. Aussi fort en bloc qu’en difficulté (il a notamment été le premier grimpeur à remporter une Coupe du Monde de bloc et de difficulté au cours d’un même week-end, à Innsbruck en 2022), l’Américain allait pouvoir mettre à profit toute sa force dans cette voie.
Ses larges épaules ne montrent aucun signe de faiblesse, tant et si bien qu’il atteint les dernières prises de la voie. Il s’empare des deux arquées de fin et jette en direction du bac final, mais ne parvient pas à le tenir, se faisant emporter dans les airs. Duffy venait de signer un solide run… Il ne le savait pas encore, mais sa performance allait lui permettre de monter sur la plus haute marche du podium quelques minutes plus tard !
Adam Ondra se fait surprendre !
Après le passage du Suisse Sascha Lehmann, qui chutera dans la dernière partie du mur, le public acclamait Adam Ondra, qui faisait son retour à Chamonix après un an d’absence.
Comme à son habitude, le Tchèque met du rythme et avance à vitesse grand V dans la voie. Ses gestes sont précis, il ne laisse aucune place à la moindre hésitation. Pourtant, alors que le top lui semblait promis, Adam manque d’engagement dans un mouvement de décroisé et se fait rattraper par la gravité.
Sam Avezou, la nouvelle légende de Chamonix
Il est 22h15 : Sam Avezou s’élance dans la voie, la corde dans la main. Dès le premier mouvement, il clippe la première dégaine. Un geste prémédité, qui en dit long sur ses intentions. Depuis sa médaille d’argent remportée ici même l’année dernière, Sam a pris de l’assurance. Il avale les premiers mouvements sans grande difficulté, réussit le passage en no-foot et atteint la dernière partie du mur. Là où Adam chutait, Sam se repose à un bras. Quelle démonstration de force de notre Français ! Il hurle en allant chercher le plat suivant et tombe à bout de force, avec les deux arquées dans les mains, sans parvenir à donner l’impulsion pour jeter sur le top.
Je me sens super bien. C’est toujours le cas à Chamonix ! Le public français est exceptionnel, et j’ai ma famille et mes amis qui font le déplacement, donc c’est toujours agréable de grimper ici. En ce moment, je suis très en forme que ce soit en difficulté ou en bloc. Mon objectif était donc de faire du mieux possible. Je pensais pouvoir décrocher une médaille et je suis passé si près de l’or, à seulement un mouvement, mais je suis quand même très content.
Sam Avezou
Le match Espagne – Angleterre sur le mur de Chamonix
Il ne restait alors plus que deux grimpeurs à s’élancer dans la voie de finale : l’Espagnol Alberto Gines Lopez et le Britannique Toby Roberts. Un véritable clin d’oeil à leurs compatriotes en train de disputer la finale de l’Euro de football au même moment !
Alberto se fait peur et s’y reprend à deux fois dans le passage sur bi-doigts. Aïe, l’Espagnol venait de griller quelques cartouches, pendu pendant plusieurs secondes à deux doigts, les pieds dans le vide. Il envoie sur le plat qui faisait rugir Sam quelques minutes avant lui, mais se fait renvoyer dans les airs, sans parvenir à le tenir.
Toby Roberts, piégé !
Comme l’année dernière, Toby Roberts était le dernier finaliste à s’élancer dans la voie. « Remember last year », lui lance Christopher au micro. Le début de la voie n’est qu’une promenade de santé pour le Britannique, qui atteint rapidement la dernière partie de la voie.
Son bassin est collé contre la paroi, Toby ne fait qu’un avec le mur. On l’imagine déjà être le seul grimpeur à enchaîner la voie, comme il l’avait fait en 2023. Mais Roberts se fera piéger par une dégaine. Après s’être trompé de méthode dans le mouvement de croisé/décroisé, il se reprend, mais il est déjà trop haut pour clipper la dernière dégaine du mur. En essayant de passer sa corde dans le mousqueton, il chute, à bout de souffle.
C’était une voie assez étrange car elle était plutôt facile jusqu’à la sortie du dévers, et c’est à cet endroit là qu’elle commençait vraiment. J’étais un peu hésitant dans les derniers mouvements et je pense que si j’avais agis un peu plus vite, j’aurais eu une bonne chance de sortir la voie. Quand on hésite, ça ne finit jamais bien. Mais je suis content de ma forme et j’aime vraiment grimper ici à Chamonix !
Toby Roberts
Les résultats de la finale masculine
Pos. | Grimpeur | Hauteur | |
---|---|---|---|
1 | USA | Colin Duffy | 42+ |
2 | FRA | Sam Avezou | 41+ |
3 | GBR | Toby Roberts | 39 |
4 | ESP | Alberto Ginés López | 38+ |
5 | JPN | Shion Omata | 38+ |
6 | CZE | Adam Ondra | 37+ |
7 | SUI | Sascha Lehmann | 36+ |
8 | ESP | Guillermo Peinado Franganillo | 31+ |
Les résultats complets de la Coupe du Monde de Chamonix – Femmes
Pos. | Grimpeur | Qualification | Demi-finale | Finale | |
---|---|---|---|---|---|
1 | JPN | Ai Mori | TOP | ||
2 | AUT | Jessica Pilz | TOP | ||
3 | JPN | Mei Kotake | 44+ | ||
4 | FRA | Zélia Avezou | 44+ | ||
5 | AUT | Flora Oblasser | 42+ | ||
6 | AUT | Mattea Pötzi | 42+ | ||
7 | USA | Anastasia Sanders | 41+ | ||
8 | SLO | Mia Krampl | 41+ | ||
1 | JPN | Ai Mori | 45+ | ||
2 | AUT | Jessica Pilz | 43+ | ||
3 | USA | Anastasia Sanders | 40 | ||
4 | AUT | Flora Oblasser | 38 | ||
5 | JPN | Mei Kotake | 35+ | ||
6 | AUT | Mattea Pötzi | 35+ | ||
7 | SLO | Mia Krampl | 35+ | ||
8 | FRA | Zélia Avezou | 35+ | ||
1 | KOR | Jain Kim | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | JPN | Mei Kotake | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | JPN | Ai Mori | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | AUT | Jessica Pilz | TOP (1) | TOP (1) | ||
5 | BUL | Aleksandra Totkova | 42 (6) | TOP (1) | ||
6 | AUT | Mattea Pötzi | 41+ (7) | TOP (1) | ||
7 | SLO | Mia Krampl | 39+ (9) | TOP (1) | ||
8 | FRA | Zélia Avezou | 42+ (5) | 43+ (24) |
Les résultats complets de la Coupe du Monde de Chamonix – Hommes
Pos. | Grimpeur | Qualification | Demi-finale | Finale | |
---|---|---|---|---|---|
1 | USA | Colin Duffy | 42+ | ||
2 | FRA | Sam Avezou | 41+ | ||
3 | GBR | Toby Roberts | 39 | ||
4 | ESP | Alberto Ginés López | 38+ | ||
5 | JPN | Shion Omata | 38+ | ||
6 | CZE | Adam Ondra | 37+ | ||
7 | SUI | Sascha Lehmann | 36+ | ||
8 | ESP | Guillermo Peinado Franganillo | 31+ | ||
1 | GBR | Toby Roberts | TOP | ||
2 | ESP | Alberto Ginés López | 41 | ||
3 | FRA | Sam Avezou | 40+ | ||
3 | JPN | Shion Omata | 40+ | ||
3 | CZE | Adam Ondra | 40+ | ||
6 | SUI | Sascha Lehmann | 35+ | ||
7 | USA | Colin Duffy | 35+ | ||
8 | ESP | Guillermo Peinado Franganillo | 34 | ||
1 | FRA | Sam Avezou | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | ITA | Stefano Ghisolfi | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | ESP | Alberto Ginés López | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | JPN | Zento Murashita | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | JPN | Shion Omata | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | CZE | Adam Ondra | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | GBR | Toby Roberts | TOP (1) | TOP (1) | ||
1 | SUI | Jonas Utelli | TOP (1) | TOP (1) |
La suite de la saison 2024
9 et 10 avril – Coupe du Monde à Keqiao, Chine – bloc
12 au 14 avril – Coupe du Monde à Wujiang, Chine – difficulté et vitesse
3 au 5 mai – Coupe du Monde à Salt Lake City, USA – bloc et vitesse
26 au 30 juin – Coupe du Monde à Innsbruck, Autriche – bloc et difficulté
12 au 14 juillet – Coupe du Monde à Chamonix, France – difficulté et vitesse
17 au 19 juillet – Coupe du Monde à Briançon, France – difficulté et vitesse
5 au 10 août – Jeux Olympique de Paris, France – combiné bloc/difficulté et vitesse
6 et 7 septembre – Coupe du Monde à Koper, Slovénie – difficulté
20 au 22 septembre – Coupe du Monde à Prague, République Tchèque bloc
2 au 6 octobre – Coupe du Monde à Séoul, Corée du Sud – bloc, difficulté et vitesse