Jakob Schubert est allé essayer « DNA » 9c dans le Verdon, voici les images !
Ce sont les lignes les plus dures du monde qui attirent l’attention de Jakob Schubert. Alors, depuis que Seb Bouin a ouvert « DNA » 9c dans les gorges du Verdon en 2022, l’Autrichien de 32 ans était impatient de se rendre à La Ramirole et de mettre les doigts dans l’une des voies les plus dures de la planète.
Il ne s’agissait que d’un aller-retour express, mais les résultats ont été impressionnants. « J’ai fait 10 heures de route juste parce que je voulais passer quatre jours dans « DNA » pour voir à quoi elle ressemblait, si elle me plaisait, et pour savoir si c’était une voie dans laquelle j’allais avoir envie d’investir du temps », raconte Schubert. Le verdict ne s’est pas fait attendre longtemps : « J’ai été subjugué par la beauté des gorges du Verdon, de La Ramirole et de la ligne. C’est une voie incroyable ! », nous a récemment confié l’Autrichien au cours d’un entretien.
Schubert s’est tout de suite senti très bien dans la voie. En seulement deux jours de travail, il était déjà capable de faire tous les mouvements intrinsèquement. Grâce à une vidéo que lui a envoyée Seb, Jakob n’a pas eu besoin de chercher les méthodes par lui-même, ce qui lui a fait économiser un temps précieux.
C’est définitivement une voie que je veux essayer à nouveau !
Jakob Schubert, à propos de « DNA » 9c
« DNA » commence par un 8c très physique, assez court, avec quelques mouvements difficiles. « Seb fait beaucoup de coincements de genoux très délicats sur lesquels j’ai eu du mal », avoue l’Autrichien. Heureusement, il y a ensuite un bon repos, avec un coincement de genou meilleur, que Schubert a réussi à valoriser. Puis le véritable crux de la voie commence. Il y a d’abord un pas de bloc en 8A, suivi de quelques mouvements délicats, avant un très bref repos qui conduit à un nouveau pas de bloc en 8A+. « Les deux sections blocs sont vraiment dures, surtout le premier qui m’a presque paru impossible parce qu’il est énorme et j’arrive complètement tendu dessus », explique Jakob.
Par la suite, la voie continue de manière très intense : des pinces, des lolottes, un grand mouvement vers une inversée, et toute une succession de mouvements aléatoires, qui rendent la voie extrême. Ensuite, arrive une dernière section jusqu’au sommet en 8c/8c+, sur de magnifiques colonnettes. « Cette voie est complètement dans mon style et je suis heureux d’avoir réussi chaque section individuelle », confie le médaillé de bronze olympique.
Interrogé sur la cotation de la voie, Jakob Schubert déclare : « Le niveau des voies les plus dures du monde intéresse beaucoup de monde. On me demande tout le temps « Que penses-tu de « Silence » ? », que penses-tu de « Project Big » ?, penses-tu que « DNA » vaut 9c ? etc etc. ». C’est très difficile à dire après seulement quelques jours passés dans la ligne. Je pense qu’on ne peut évaluer une voie qu’une fois qu’on l’a enchaînée. On peut faire des suppositions, mais la cotation finale n’est possible qu’une fois que l’on a réussi. Je n’ai pas encore essayé de relier tous les pas de blocs entre eux, ce qui sera certainement difficile. Ce que je peux dire pour l’instant, c’est que ce n’est pas plus dur qu’un 9c et que ce n’est pas plus facile qu’un 9b+ ».
« J’ai hâte de revenir en France plus longtemps pour essayer d’enchaîner ce monstre », continue le champion d’Europe du combiné. « J’ai également hâte de voir la vidéo de Seb sur sa première ascension. Vouloir faire quelque chose avec autant d’ardeur entraîne toujours des batailles mentales, surtout si le processus s’étale sur une si longue période ». Alors quand est-ce que Jakob Schubert a prévu de retourner dans le Verdon ? Son objectif principal de la saison est de se qualifier pour les Jeux Olympiques. S’il y parvient rapidement, alors il consacrera la suite de son année à ses projets en extérieur. Parmi eux, le 9A bloc « Alphane » est dans sa ligne de mire, tout comme la voie « Project Big » à Flatanger. Jakob compte également revenir à La Ramirole pour tenter de boucler « DNA ».
Il y a quelques jours, nous sommes allés à la rencontre du phénomène autrichien. Ce dernier s’est livré sur sa vie de grimpeur, ses objectifs et ses essais dans les voies et les blocs les plus difficiles de la planète. Restez connectés, l’interview arrive très vite !