Des nouvelles rassurantes de Camille Masseran
Le week-end dernier, Camille Masseran était victime d’une mauvaise chute lors de la coupe de France de bloc à Chamonix, et avait du être évacuée à l’hôpital de Sallanches. Elle revient sur la compétition, et sa chute, et les nouvelles sont rassurantes.
Ce weekend avait lieu la Coupe de France de bloc à Chamonix, la première à laquelle je participais après une longue période d’entraînement sans compétition depuis fin août. Etant déjà sélectionnée pour les Championnats de France, je n’ai pas besoin de participer à toutes les Coupes de France. J’y allais donc juste pour me faire plaisir, et pour renouer avec l’ambiance des compétitions.
Les qualifications se sont assez bien passées, même si j’ai lâché quelques essais « débiles » (je finis deuxième avec 8 blocs en 11 essais.). Mes finales se déroulaient le lendemain en fin d’après-midi, je pouvais donc me reposer et profiter de la neige !
J’étais super motivée pour les finales et je n’avais qu’une envie : grimper et me faire plaisir ! A la lecture des blocs j’étais assez confiante. Le premier bloc n’avait pas l’air très dur, le deuxième par contre semblait assez technique sur la fin avec des petits pieds (très petits pieds !), et le troisième était assez physique et je sentais qu’il me correspondait vraiment bien ! J’étais donc impatiente de mettre les chaussons et de grimper, tellement impatiente que je devenais un peu fébrile.
Le premier bloc ne s’est pas du tout passé comme je le souhaitais, j’ai mis beaucoup de runs. Je zippais au deuxième mouvement sur un petit pied fuyant ! Heureusement je validerai le bloc au 5ème essai ! C’est donc un peu énervée que je retourne m’asseoir en attendant le deuxième bloc. Casque sur les oreilles, j’arrive à me calmer et à faire abstraction du premier bloc pour me recentrer sur le suivant.
C’est enfin à moi de grimper, je monte assez haut dans le bloc dès mon premier essai (2 prises avant le top) mais je n’ose pas réellement engager l’avant dernier mouvement : il fallait passer sur un tout petit pied fuyant avec des prises de mains moyennement correctes. Je me rends compte que ce bloc, avec cette prise très éloignée, est somme toute très engagé et qu’une chute dans cette situation et à cette hauteur peut générer une mauvaise chute. Malgré cela, je suis donc repartie déterminée pour faire le mouvement, en sachant que j’allais appuyer un maximum sur ce pied gauche et surtout … lui faire confiance ! Je touche enfin du bout des doigts la fameuse prise mais avant de pouvoir la tenir, mon pied gauche est parti et je n’ai absolument pas pu contrôler ma chute. Je suis arrivée très violemment sur le tapis, le bras gauche et la tête en premier. Tout de suite j’ai ressenti une violente douleur au niveau des cervicales. A partir de là tout s’enchaîne très vite, des personnes qui se précipitent, la Société chargée des secours qui m’immobilise, et me voilà sur un brancard complètement sanglée de partout.
Cela était je l’avoue un peu paniquant pour moi car je n’avais qu’un champ de vision très réduit, la douleur qui malgré l’immobilisation par l’attelle ne s’atténuait pas, et beaucoup de monde qui s’agitait autour de moi. Tout cela me laisse à penser que c’était grave, même si le personnel soignant et les personnes du Club de Chamonix se voulaient rassurants et étaient vraiment très gentils avec moi.
Après j’ai fait mon premier « baptême » dans l’ambulance des Sapeurs-Pompiers, direction les Urgences de l’hôpital de Sallanches. Eux aussi étaient particulièrement gentils et rassurants. Pour la petite histoire, dans la bataille j’avais perdu une boucle d’oreille et elle s’était enfoncée dans mon crâne, sous l’attelle, et cela faisait bien mal aussi….
Après ça a été long, très long. Premier bilan par une interne qui décide de faire un scanner. Puis attente interminable du médecin de garde pour l’interprétation du scanner. Au final, pas de casse au niveau des cervicales. Peut-être une entorse. Je dois donc faire une radio samedi pour vérifier tout cela.
6 heures aux urgences c’est vraiment très long, surtout quand on ne peut regarder que le plafond…. Heureusement j’avais mon portable et je pouvais voir tous les messages d’encouragement et de soutien d’un nombre impressionnant de personnes. Je les remercie particulièrement, cela fait beaucoup de bien au moral.
Je voudrais remercier également l’ensemble des organisateurs de Chamonix-Escalade, en particulier Alain Richier qui m’a adressé un gentil message de soutien, Romuald de la Société de secours qui lui aussi a pris de mes nouvelles en espérant me revoir la saison prochaine dans de meilleures condition, ainsi que « Snoop ».
Et pour finir… un grand merci à mes parents qui m’ont accompagné pendant ce petit périple et aussi à Ruben qui, malgré la distance, m’a apporté beaucoup de réconfort !
A bientôt les copains !
- Crédit photos: F.Ferrera / C.Masseran