Le contenu

Coupe du Monde d’Arco: Janja Garnbret et Alex Megos dominent la concurrence !

C’est sous une chaleur étouffante que se déroulaient les demi-finales de la Coupe du Monde de difficulté à Arco. Comme le dit si bien Adam, « les doigts de pied souffrent encore plus dans les chaussons, et les plats sont encore plus fuyants ! ».

Mais les 26 rescapés des qualifications d’hier n’avaient pas le choix. Il se frottaient aujourd’hui à des voies très difficiles. Que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, personne ne viendra à bout des 22 mètres développés que comptent cette imposante structure italienne. Un choix de la part des ouvreurs, dont fait partie l’entraîneur de l’équipe de France de bloc, Rémi Samyn. « En ayant des demi-finales difficiles, nous n’avons pas d’ex-aequo au sommet. Ainsi, on peut prendre plus de risque dans les voies de finale. »

Si personne n’atteint le sommet, nous avons tout de même assisté à de belles prestations: deux grimpeurs sont au-dessus du lot et épatent les spectateurs, deux français rentrent dans le top 8, et les finales seront sauvagement disputées ce soir !

Récap de ce début de journée.

HOMMES

Alex Megos 1 – 0 Adam Ondra

Ne vous fiez pas à son look décontracté et à son short à fleurs. Alex Megos ne se déplace pas sur une compétition internationale pour faire de la figuration !

Aujourd’hui, il a clairement été le plus à l’aise dans cette voie de demi-finale. Il passe les premières difficultés de la voie sans encombre, et avale les mouvements délicats du toit avec une facilité déconcertante. Il est d’ailleurs le seul grimpeur à en arriver là. Mais l’allemand ne compte pas s’arrêter là, et continue sa route, mettant une dizaine de mouvements dans la vue à Adam Ondra ! Peu de grimpeurs peuvent se vanter d’une telle performance…

Alors oui, pour le moment, avantage à Alex Megos dans ce duel qui oppose les deux meilleurs falaisiste du monde !

Mais tout se jouera ce soir en finale. Car si c’est le jeune allemand qui prend l’avantage en demi-finale, le champion du monde en titre ne s’est pas laissé faire. Adam Ondra occupe tout de même la deuxième position du classement provisoire, chutant à l’entrée du toit, comme deux autres grimpeurs.

« Heureusement pour moi, la voie était suffisamment dure pour ne pas que j’ai à puiser dans mes réserves d’endurance. Surtout que ce côté droit du mur à Arco a toujours été mon ennemi : chaque année, je tombe toujours au même endroit de ce mur… Et c’est de nouveau arrivé aujourd’hui ! Si je me serais entraîné un peu plus à de longues voies comme celle-ci, c’est sûr que je serais plus serein, mais ces derniers temps, j’ai axé toute ma préparation pour « Project Hard ».
Le début de cette voie de demi-finale est assez confortable, c’est vraiment la section juste avant le toit qui devient très difficile. J’ai fait quelques erreurs, heureusement, j’ai trouvé mes propres méthodes. »

Thomas Joannes, impressionnant !

Une 14ème place à Villars, une 27ème à Chamonix ou encore 19ème place à Briançon. Depuis le début des Coupes du Monde, il manquait un petit quelque chose à Thomas Joannes pour rentrer en finale.

Aujourd’hui à Arco, le français frappe fort ! Il est le premier à atteindre le toit. Il attrape la prise, lance son pied dans le ballant pour se retourner (un mouvement qu’imposait la voie), mais sa main droite lâche au même moment. Il ne le savait pas encore, mais il venait de réaliser la meilleure performance jusque-là. C’est d’ailleurs sur ce même mouvement qu’est tombé Adam Ondra, ou bien l’autrichien Max Rudigier.

« C’était une voie bien physique, sur des pinces plates où il était préférable d’avoir les épaules solides et ne pas trop hésiter sur les mouvements ! La chaleur a aussi été un élément difficile à gerer pour tous les compétiteurs. Pour ma part je suis arrivé sur cette competition moins entraîné mais avec pour unique objectif de me faire plaisir et de retrouver de bonnes sensations. Pari réussi ! »

En effet, pari réussi pour Titom, qui jouera ce soir la quatrième finale de Coupe du Monde de sa carrière.

Le petit plus qui fait le moins…

Un « + ». C’est ce qu’il manque à Romain Desgranges pour rentrer en finale de cette Coupe du Monde. Oui, il ne manque qu’une valorisation au leader de l’équipe de France pour rentrer parmi les huit meilleurs.

Pourtant, le chamoniard a donné tout ce qu’il avait. Le champion d’Europe se met dans le rouge dès les premières difficultés de la voie. Sa marge physique lui permet de résister. En bon guerrier qu’il est, Romain avance jusqu’à atteindre un passage où quelques grimpeurs parvenaient à se reposer. Malheureusement, il ne parvient pas à se positionner correctement pour souffler et se détendre. Quelques secondes plus tard, c’est la chute.

Une finale sans Romain Desgranges ? Quelque chose qui n’était pas arrivé depuis le 15 Juillet 2016. Oui, depuis cette date, le chamoniard était rentré dans les onze finales de toutes les compétitions auquel il participait… jusqu’à aujourd’hui. Heureusement, la saison est encore loin d’être terminée pour lui !

Les autres finalistes ?

Si Alex Megos, Adam Ondra, Max Rudigier et Thomas Joannes sont les quatre premiers grimpeurs de ces demi-finales, ce sont les huit meilleurs qui sont qualifiés pour les finales. Ainsi, la liste des finalistes est complétée par le suédois Hannes Puman, l’autrichien Jakob Schubert et les deux japonais Keiichiro Korenaga et Yoshiyuki Ogata.

Petite déception pour les deux italiens Marcello Bombardi et Stefano Ghisolfi, qui ne rentrent pas en finale de cette Coupe du Monde à domicile.

FEMMES

Janja Garnbret met tout le monde d’accord !

Si depuis quelque temps nous avions du mal à départager Janja Garnrbet d’Anak Verhoeven ou encore de Jaïn Kim, aujourd’hui la jeune slovène a mis les points sur les i.

La voie de demi-finale féminine est extrêmement difficile. Les meilleures grimpeuses chutent toute sur un vilain pas de bloc qui piégera plus de treize grimpeuses ! Un mouvement d’amplitude pour aller chercher une petite prise, et tenter un croisé des plus délicats. Un mouvement fatal pour la moitié des demi-finalistes.

Jessica Pilz, Anak Verhoeven, Jaïn Kim et bien d’autres se font avoir dans cette section, qui pourtant, n’est située qu’aux deux tiers de la voie.

Arrive alors Janja Garnbret, la dernière grimpeuse. Tous les espoirs reposent sur elle. Comme d’habitude, dictée par son instinct, la slovène avance à un rythme soutenu. Le public exulte quand il la voit passer le crux si difficile d’une manière si sereine. Oui, Janja est en train de repousser la verticale limite. Elle avancera encore quelques mouvements plus loin, avant de chuter au beau milieu du toit.

L’essentiel est fait pour elle: avec cinq prises d’avance sur ses premières rivales, elle prend la tête du classement.

Julia Chanourdie, 2ème des demi-finales !

La Team PG sera représentée en finale chez les hommes comme chez les femmes ! À l’image de Thomas Joannes dans le clan masculin, c’est Julia Chanourdie qui fait parler la poudre dans la voie féminine aujourd’hui. La jeune française semble décidément très en forme ce week-end.

Hier, elle prenait déjà la première place des qualifications. Aujourd’hui, elle réalise la deuxième meilleure performance mondiale, en valorisant cette fameuse prise 28, tout comme le feront Anak Verhoeven et Jaïn Kim.

Ce soir à Arco, Julia disputera donc sa troisième finale consécutive en Coupe du Monde de l’année !

Ashima Shiraishi, en finale de sa première Coupe du Monde !

Quoi qu’il arrive ce soir, Ashima Shiraishi aura réussi avec brio son entrée dans la cour des grands. La jeune talent américaine participait à la première Coupe du Monde de sa vie ce week-end à Arco. Tout le monde l’attendait avec impatience, si bien que la championne du monde jeune avouait être nerveuse à quelques heures du lancement…

Mais bourrée de talent, Ashima peut faire confiance à son expérience. Aujourd’hui, en allant chercher cette fameuse petite prise cruciale, elle prend la huitième et dernière place qualificative pour les finales. Et participer aux finales de sa première Coupe du Monde est un exploit que peu de compétiteurs ont accompli…

Le top 8:

Rendez-vous donc en fin d’après-midi, à partir de 17h30 pour regarder en direct les finales de cette étape italienne.

Publié le : 26 août 2017 par Nicolas Mattuzzi

# Univers compétition

arco 2017cdm arco 2017cdm diff 2017rockmaster 2017